28 mai – Journée d’étude doctorale – Paris, EHESS
Archives de catégorie : 2019
Retour sur la « crise » du crocianisme : Momigliano, De Martino et au-delà
20 mai – Les Rencontres du GEHM – Paris, EHESS
La prochaine séance des Rencontres du GEHM accueillera Fernando Devoto (Université Nationale de San Martín, Argentine), professeur invité à l’EHESS par Sabina Loriga.
On sait que Benedetto Croce a été, pendant la période fasciste, un point de repère pour les intellectuels italiens tant pour ce qui était de sa perspective historiographique, l’« historicisme absolu », que pour la place qui fut la sienne au centre de la culture antifasciste à l’intérieur. Mais, dès les années de guerre, puis dans l´immédiat après-guerre, cette configuration a évolué. Croce lui-même s’est déplacé en proposant une redéfinition de son système de pensée et en affirmant une intransigeance plus marquée face aux options intellectuelles et politiques de ses proches et partenaires. La constellation « crocienne » est alors soumise à de très fortes tensions en interne mais aussi à de fortes remises en cause venues du dehors. Ouverts ou non, les conflits ses multiplient et des distances sont prises. Deux cas ont fait l’objet d’études approfondies : celui de l’ethnologue Ernesto De Martino et celui de l’historien Arnaldo Momigliano. Il n´est pas peut-être inutile d’y revenir en les replaçant au sein d’une constellation plus large, parce qu’ils ne sont pas les seuls ni, si on les examine dans ce moment historique (et non de notre point de vue), les plus influents : ainsi de Luigi Russo, d’Adolfo Omodeo, de Guido De Ruggiero ; si l’on prend en compte, d’autre part, les positions développées par Croce lui-même face aux hétérodoxes.
En hommage à Enric Porqueres y Gene
27 mai – Colloque international – Paris, EHESS
La chaire de directeur d’études à l’EHESS de Enric Porqueres i Gené, intitulée « La parenté politique », témoignait de sa double compétence d’anthropologue et d’historien en s’organisant autour d’une question centrale : le rôle reconnu à l’individu au sein de la parenté occidentale dans les périodes moderne et contemporaine. Chercheur aux multiples facettes, il a su mettre en perspective des cas variés. Son hypothèse sur la priorité de l’alliance sur la filiation dans le système occidental de parenté, est issue de l’analyse des pratiques matrimoniales des Xuetes, les descendants des Juifs convertis majorquins, qu’il avait pu étudier de manière approfondie, disposant d’archives exceptionnelles. C’est à partir de là qu’Enric Porqueres i Gené s’est intéressé toujours davantage aux représentations de la personne et à la place du corps, du sang et de la reproduction, pour comprendre le langage idéologique et symbolique de la filiation. Il a poursuivi ces recherches aussi bien à propos du mariage chrétien et du droit canon à partir du XIIe siècle, qu’à travers le mouvement nationaliste basque qui, à ses débuts, inscrit la vérité de la patrie dans le sang pur des « nationaux ». Ces quinze dernières années, Enric Porquerès i Gené a poursuivi, approfondi, et considérablement élargi sa réflexion en menant de front trois grands chantiers : un travail comparatif sur les diverses expressions de la raison généalogique en milieu occidental d’abord (Bonte, Porqueres i Gené et Wilgaux, 2011), l’approfondissement du travail historique sur les Xuetes ensuite, enfin, l’étude de la notion de personne dans la parenté européenne contemporaine (Porqueres i Gené 2009). Tout en s’appuyant toujours sur l’analyse nuancée d’un terrain historique précis, Enric Porqueres i Gené s’est efforcé avec constance de contribuer à une théorie de la parenté susceptible d’éclairer le système de parenté européen et d’ouvrir des perspectives comparatistes plus larges (Porqueres i Gené 2015).
C’est autour de ces importants chantiers que le colloque rassemble, dans une journée, un panel international de personnalités avec lesquelles Enric Porqueres i Gené a développé de riches collaborations scientifiques.
L’organisation du colloque est assurée par un comité de coordination composé de Irène Bellier (CNRS, IIAC/LAIOS), Séverine Mathieu (EPHE, PSL, GSRL), Noémie Merleau-Ponty (Université de Cambridge, ReproSoc), Élodie Richard (EHESS, GEI) et Jean-Paul Zuñiga (EHESS, CRH), avec le soutien de l’EHESS, de l’IIAC, du CRH.
Minjian: the Rise of China’s Grassroots Intellectuals
Sebastian Veg
Alors que les intellectuels chinois se sont définis tout au long du XXe siècle par leur position d’élite et leur responsabilité pour la société et la nation, ce rôle a été remis en question après l’écrasement violent du mouvement démocratique de 1989. À sa suite, de nouveaux groupes d’intellectuels sont apparus à l’extérieur de l’élite sociale, qui se sont consacrés à constituer des formes alternatives de savoir, tirant leur légitimité de leur travail avec les vulnérables et les marginaux.
Ce livre étudie les historiens amateurs conduisant des recherches sur l’époque maoïste, les documentaristes se servant d’une caméra pour enquêter sur les questions sociales, les juristes de terrain travaillant avec des groupes marginaux pour affirmer les droits civiques, les bloggeurs et journalistes qui mettent au défi le contrôle par l’État de la sphère publique. En proposant une histoire intellectuelle de ces groupes, l’étude met en valeur de nouveaux mécanismes de légitimation du savoir ou du statut des intellectuels, interrogeant ainsi l’apparence monolithique de la société chinoise contemporaine.
La monarquía en el siglo XXI
Jordi Canal
Bien que formuler des hypothèses soit risqué, nous devons nous demander si la Couronne est toujours nécessaire, si elle est devenue une institution anachronique ou si, au contraire, il est essentiel de maintenir la démocratie.
Jordi Canal analyse la monarchie espagnole, son origine et son histoire la plus récente. Il présente ses réalisations et ses erreurs, telles que la crise qui a conduit à l’abdication de Juan Carlos I ou les scandales familiaux.
Sandra Gayol (Université National de General Sarmiento-CONICET)
15, 22 mai et 11 juin – Conférences – Paris, EHESS
Sandra Gayol est professeur á l’Université National de General Sarmiento (UNGS), á l’Institut de Sciences (ICI), et chercheuse principale du Consejo Nacional de Investigaciones Científicas y Técnicas (CONICET), invitée à l’EHESS par Jordi Canal (GEI). Ses domaines de recherche sont l’histoire culturelle et politique de l’Amérique latine, et de l’Argentine en particulier. Elle est auteure, entre autres ouvrages, de deux livres importants sur la sociabilité populaire á Buenos Aires et sur l’honneur dans la culture et la politique de l’Argentine contemporaine. Elle vient de publier Muertes que importan. Una mirada sociohistórica sobre los casos que marcaron la argentina reciente (2018, avec G. Kessler).
Peter Zarrow (Université du Connecticut)
20, 21, 28 mai et 5 juin – Conférences – Paris, EHESS
Peter Zarrow, professeur d’histoire à l’Université du Connecticut et chercheur associé à l’Institut d’Histoire moderne de l’Academia sinica, invité à l’EHESS, par Sebastian Veg (GEHM), est spécialiste de l’histoire de la Chine de la fin de l’Empire et des débuts de la République. Ses monographies les plus marquantes ont porté sur l’anarchisme chinois (Anarchism and Chinese Political Culture, Columbia, 1990), le concept d’empire et l’évolution de la théorisation politique de l’État chinois (After Empire: The Conceptual Transformation of the Chinese State, 1885-1924, Stanford, 2012) et plus récemment sur les manuels scolaires en Chine (Educating China: Knowledge, Society, and Textbooks in a Modernizing World, 1902-1937, Cambridge, 2015). Il est également l’auteur du manuel de référence en anglais sur la période (China in War and Revolution, 1895-1949, Routledge, 2005), ainsi que d’un grand nombre d’articles en anglais et en chinois, portant sur les intellectuels de la fin des Qing (Liang Qichao, Kang Youwei), la pensée politique (l’anarchisme, le marxisme, le libéralisme, le concept d’utopie) et des concepts historiographiques comme la citoyenneté.
Les enjeux de l’institutionnalisation et de l’universalisation de l’après-guerre au début du XXIe siècle
16 mai – Journée d’étude doctorale – EHESS, Paris
Cette journée d’étude organisée par Federico Del Giudice (ESOPP) sera la dernière étape du cycle «Aux sources de la protection sociales. Décentrer l’histoire du welfare européen», projet financé par l’Iris PSL-Études Globales. Au cours des premières journées nous avons d’abord analysé la naissance de la question sociale au XIXe siècle (première journée) et en suite l’essor des modèles assuranciels et assistanciels pendant la première moitié du XXe (deuxième journée). Au cours de cette dernière journée, nous allons retracer l’institutionnalisation de l’État social de l’immédiat après-guerre, en abordant les enjeux de l’universalisation des systèmes de sécurité sociale à base nationale, le rôle joué par la Guerre Froide et les crises liées aux décolonisations et aux mutations contemporaines du travail.
Sources, aluminium et architecture
Lundi 6 mai – Journée d’étude – Paris, Ehess
Lancée en janvier 2019 pour quatre ans, l’ANR ARCHIPAL, « Architecture, aluminium et patrimoine XXe-XXIe siècle », ambitionne d’écrire l’histoire de l’aluminium dans l’architecture, de saisir les processus de patrimonialisation et de dresser un inventaire de la présence de ce matériau et de son état de conservation dans le patrimoine bâti de la France. L’objectif de cette première journée d’étude pluridisciplinaire, à laquelle participeront des hommes de l’art, est de dresser un état des lieux des sources disponibles et de croiser les méthodologies des partenaires afin de réfléchir à l’orientation des recherches à mener et à poursuivre.
Pouvoirs de l’imagination Approches historiques (2)
Vendredi 10 mai – Demi-journée d’étude – Paris, EHESS
La notion d’imagination est aujourd’hui considérée comme un objet d’étude à part entière, après avoir longtemps été discréditée par la recherche scientifique. Néanmoins, dans la littérature moderne et contemporaine, l’imagination est généralement présentée de manière négative, comme une faculté mentale susceptible de provoquer l’erreur, l’illusion ou le péché. Nous voudrions aller à l’encontre de cette conception en étudiant une tradition intellectuelle et pratique alternative et méconnue : depuis les
XIIe-XIIIe siècles jusqu’au début du XIXe siècle, des penseurs et des praticiens appartenant à des diverses disciplines, s’exprimant depuis des positions institutionnelles variées, ont soutenu l’idée que l’imagination possède de grands pouvoirs.
Comme l’année précédente, le séminaire fonctionnera autour de ces textes à la manière d’un atelier, et s’attachera à mettre en œuvre un travail collectif de discussion, d’analyse et de confrontation des sources sur la longue durée.