Les Règles de la parenté, entre histoire et anthropologie. Autour des travaux de Gérard Delille

Elie Haddad

Depuis les logiques générales de l’échange vues au prisme des transmissions de terres jusqu’aux rapports micropolitiques dans la parenté révélés par les actions individuelles, depuis les fondements théologiques médiévaux du système de l’alliance jusqu’aux multiples pratiques d’apparentement possibles en dehors du mariage dans le monde colonial hispanique et aux transformations de la filiation révélées par l’évolution de la bâtardise en France, des transformations tardives du système onomastique des Marches en Italie centrale aux mariages dans le nom du père à Paris aux xvie et xviie siècles, le lecteur est invité à arpenter quelques terrains sur lesquels se déploient des questionnaires qui visent à mieux comprendre les changements des sociétés d’Europe et d’ailleurs, au croisement de l’anthropologie et de l’histoire.

Pratiques contemporaines de l’histoire orale De l’entretien aux archives orales

11 au 13 avril – Conférence – Paris, EHESS

Face au dynamisme de l’oral history à l’international, les pratiques historiennes de l’entretien font, aujourd’hui encore, l’objet de relativement peu de discussions dans le paysage universitaire français. Un nombre croissant de travaux historiens associent pourtant une démarche d’enquête orale à l’exploitation des archives écrites. Aussi, si les causes des premières réticences françaises vis-à-vis de la source orale sont connues, c’est désormais la question de l’invisibilisation d’une « histoire orale à la française », pourtant bien active, qui pose davantage question. La conférence « Pratiques contemporaines de l’histoire orale. De l’entretien aux archives orales , organisée par Ariane Mak (CRH) et Carine Lemouneau Baajar (Université Paris 1 Panthéon Sorbonne) , propose donc de mettre au cœur de la discussion le rapport des historiens aux entretiens et plus généralement au terrain. Elle vise à mettre en partage et à confronter des approches plurielles de la constitution et de l’analyse de la source orale, et à dégager les dynamiques nouvelles qui émergent dans ce champ.

Étudier les migrations internationales

Emmanuel Ma Mung, Marie-Antoinette Hily, Yann Scioldo-Zürcher (dir)

Les migrations internationales sont une clef de compréhension essentielle du fonctionnement du monde actuel. Elles constituent un enjeu fondamental dans chacune des sociétés qu’elles concernent, qu’il s’agisse des régions d’origine, des pays d’installation ou des zones de transit. Le « paradigme migratoire » offre un puissant outil d’analyse des transformations sociales et spatiales à l’oeuvre dans le monde. Aurait-on pu par exemple imaginer, il y a trente ou quarante ans, que la question migratoire marquerait à ce point les élections nord-américaines, britanniques, allemandes, hongroises, autrichiennes, néerlandaises, italiennes… et bien entendu françaises ?

Serena Ferente (King’s College London)

8, 10, 15 et 17 avril – Conférences – Paris, EHESS

Serena Ferente, invitée à l’Ecole par Etienne Anheim (AHLOMA), est senior lecturer à King’s College, Londres. Elle est spécialiste de l’histoire sociale, politique et intellectuelle de l’Italie de la fin du Moyen Âge, ainsi que des rapports entre histoire des femmes et du genre et histoire de l’Etat et des sociétés politiques. Elle a publié en 2005 La sfortuna di Jacopo Piccinino. Storia dei bracceschi in Italia (1423-1465), chez Olschki (Florence), et, en 2013, Gli ultimi guelfi. Linguaggi e identità politiche in Italia nella seconda metà del Quattrocento, chez Viella (Rome), ainsi que de nombreux articles en anglais et en italien. Ses nouvelles recherches concernent l’histoire et l’historiographie du concept de passion, en relation avec la métaphore du corps politique, ainsi qu’un projet d’histoire de l’Europe au XVe siècle.

Gregorio Saldarriaga (Universidad de Antioquia)

avril – Conférences – Paris, EHESS

Gregorio  Saldarriaga, docteur en histoire au El Colegio de México, A.C., est professeur à l’Universidad de Antioquia (Colombie) et éditeur de la revue Trashumante. Revista Americana de Historia Social. Il a été fellow à la Villa I Tatti et à The Harvard University Center for Italian Renaissance Studies. Invité à l’EHESS par Jean-Paul Zuñiga (GEI), il présentera, lors de ces conéfrences, son travail centré sur histoire de l’alimentation, dans il Nouveau Royaume de Granada (Colombie) et Amérique Latine aux XVIe et XVIIe siècles.

Qui est in, qui est out ? Tradition et histoire

Date limite de dépôt : 30 avril – Appel à communication (interne au laboratoire, ouvert aux extérieurs si communication conjointe)

La notion de tradition est régulièrement employée en histoire. Elle recouvre diverses significations : une tradition peut être culturelle, religieuse ou intellectuelle, manuscrite ou orale, aristotélicienne ou platonicienne, occidentale ou orientale, etc. Le terme est courant, mais il est aussi labile, plastique, car il s’applique à toutes sortes de phénomènes et se prête aisément aux variations de sens ou d’emploi. C’est pourquoi nous proposons d’engager une réflexion, de manière très large, dans deux directions : premièrement, sur la manière dont les historiens emploient le mot ‘tradition’ ; deuxièmement, sur ce qui fait tradition à une période donnée, c’est-à-dire sur ce que le terme implique du point de vue des acteurs historiques. Il ne s’agit pas de revenir sur le mythe de l’invention de la tradition. En revanche, dans les deux perspectives énoncées plus haut – la tradition revendiquée par les acteurs et celle identifiée par les historiens, la notion de tradition soulève des questionnements qui touchent aussi bien à l’histoire sociale et religieuse qu’à l’anthropologique historique ou à l’histoire intellectuelle.