Autour du livre de Giacomo Todeschini, Les Juifs dans l’Italie médiévale

7 novembre – Table ronde – Paris, EHESS

A l’occasion de la sortie du nouveau livre de Giacomo Todeschini consacré à l’histoire des juifs d’Italie au Moyen Âge (Gli ebrei nell’Italia medievale, Carocci, 2018), une table ronde se tiendra le 7 novembre 2018 à l’EHESS en présence de l’auteur.
Cette rencontre sera animée par Javier Castaño (CSIC Madrid), Mathias Dreyfus (Musée national de l’histoire de l’immigration), Michaël Gasperoni (Centre Roland Mousnier-CNRS), Sylvie-Anne Goldberg (CRH-EHESS) et Davide Mano (CRH-EHESS).
Connu en France pour ses travaux d’historien de la pensée économique médiévale (Richesse franciscaine, Verdier, 2008 ; Au pays des sans-nom, Verdier, 2015 ; Les Marchands et le Temple, Albin Michel, 2017), Giacomo Todeschini est également un spécialiste de l’histoire des juifs (La ricchezza degli ebrei, CISAM, 1989 ; La banca e il ghetto. Una storia italiana, Laterza, 2016). Cette table ronde aura lieu juste après le colloque international « Être juif et pauvre. Rôles sociaux et capacités d’agir en mondes chrétiens et musulmans (Moyen Âge-Époque moderne) » organisé à l’EHESS les 5 et 6 novembre 2018, qui verra la participation de Giacomo Todeschini en qualité de discutant final.

Une nouvelle histoire de la prison et de l’enfermement

7 et 8novembre – Journées d’études internationales – Paris, EHESS

Située au carrefour de plusieurs historiographies (histoire de la justice et de la criminalité, histoire des polices, de l’administration et de l’Etat, histoire de l’Eglise, histoire du travail et de la marginalité/pauvreté) l’histoire de la prison et de l’enfermement connaît un renouveau certain. On refuse désormais de considérer la prison sous l’angle exclusif d’un droit de punir reformulé par les réformateurs du XVIIIsiècle. Toute approche téléologique, en termes de modernisation nécessaire ou de genèse de la prison est désormais récusée, au profit d’une étude comparatiste dans le temps long des singularités « carcérales » et de la circulation et la réinterprétation des expériences de l’enfermement. La relecture du face-à-face entre surveillants et enfermés conduit également à interroger à nouveaux frais les modes de régulation internes aux lieux d’enfermement, la diversité des fonctions qui leur sont assignées et les représentations sociales qui s’y rattachent.
Ces journées, organisées par Falk Bretschneider (EHESS), Vincent Milliot (Université Paris 8), Philippe Minard (Université Paris 8-EHESS) et Natalia Muchnik (EHESS), sous forme d’atelier, seront consacrées à un état de la recherche ; elles entendent constituer un jalon dans la formation projetée d’un réseau international centré sur l’étude des enfermements, plus particulièrement à l’époque moderne. D’autres journées thématiques, notamment à Montréal et à Moscou, sont en projet dans les deux années à venir.  À terme, l’organisation d’un colloque international est un point d’aboutissement possible pour ce travail collectif.

L’art de poser les (bonnes?) questions

Jacques Berlioz

Les questions sont partout : en famille ou en couple, à la fin d’une conférence ou au beau milieu d’une réunion. Sans elles, pas de dialogue possible et difficile de sonder les profondeurs d’un discours.
L’étendue des possibilités est sans limites : questions ouvertes ou fermées, de béotien ou d’érudition, de bonne ou de mauvaise foi… Parce qu’il est grand temps d’apprendre à poser – ou pas ! – les bonnes questions, découvrez les techniques qui marchent, depuis celles des gourous du coaching en Questiologie©, jusqu’à celles des plus machiavéliques, qui programment la sonnerie de leur téléphone pour qu’elle perturbe leur interlocuteur. Décryptez les rapports de force entre intervenants et écoutants, et passez maître dans l’art de l’interrogation !
Entre le Umberto Eco de Comment écrire sa thèse et le David Lodge d’Un tout petit Monde, cet essai en forme de guide pratique, émaillé de références savantes et d’exemples hilarants décrypte la marche à suivre.

 

La Grande Guerre à l’échelle du siècle

9 novembre – Journée d’étude – Paris, Ministère de l’économie et des finances

Cette conférence, financée par le Comité pour l’histoire économique et financière de la France avec le soutien de l’EHESS (PSE) et organisée par Florence Descamps, Patrick Fridenson, Pierre-Cyrille Hautcoeur et Laure Quennouëlle-Corre, vient clôturer un cycle de journées d’étude sur « Les Finances en guerre, les Finances dans la guerre », celles sur les Banques dans la Guerre, ainsi que celles sur l’Industrie en guerre. La perspective micro-historique est abandonnée au profit d’une perspective macro-économique internationale et comparatiste.
S’écartant du thème « Sorties de guerre » ou « Conséquences économiques et sociales de la guerre », la manifestation sera centrée sur l’idée d’une pesée de la Grande Guerre à l’échelle de l’Europe et des Etats-Unis, dans une perspective d’histoire longue ou de moyenne durée (40 ans, 70 ans ?). Les transformations économiques et sociales engendrées par la Première Guerre Mondiale constituent-elles un cycle particulier dont la parenthèse se serait refermée au début des années 1950 ou dans les années 1980, ou l’origine de processus encore à l’œuvre aujourd’hui ?

 

Les Projets Une histoire politique (XVIe-XXIe siècles)

Martin Giraudeau et Frédéric Graber (dir.)

Nous vivons dans un monde de projets. Vous voulez des enfants : faites un projet parental ! Vous êtes étudiant : songez à votre projet d’orientation ! Vous êtes au chômage : développez votre projet de réinsertion professionnelle ! Vous êtes chef d’entreprise : élaborez un projet d’investissement ! Le projet semble être devenu la forme incontournable d’un nombre croissant d’activités humaines, souvent en prétendant s’opposer aux lourdeurs de la routine ou de la bureaucratie. Cet ouvrage sort des discours convenus sur les vertus libératrices du projet pour en sonder les multiples modalités historiques. Il rend compte de la diversité des manières de faire projet à travers de nombreuses études sur l’architecture, les programmes politiques, les grand projets d’infrastructure, les fondations de couvents, les projets de films et bien d’autres formes de projets encore, du XVIe au XXIe siècle. A chaque fois, il s’agit de dépasser les projets individuels, pour saisir des formes de projets régulières, révélatrices de rapports socio-politiques établis : dans chaque forme de projet, les rôles et les ressources sont distribués d’une manière donnée entre les acteurs, des outils de conception et de gestion spécifiques s’imposent à eux. Cette histoire des formes de projets, conduit, bien au-delà d’une histoire du management, à réinvestir les histoires de l’État, du capitalisme, des libéralismes, de la science, des professions. Les projets sont au coeur de tous ces grands débats.

Être Juif et Pauvre. Rôles sociaux et capacités d’agir en mondes chrétiens et musulmans (moyen âge – époque moderne)

5 et 6 novembre – Colloque international – Ehess, Paris

Sous l’angle d’une histoire économique, institutionnelle et sociale de la pauvreté, ce colloque invite à une contextualisation des expériences juives, ainsi qu’à l’étude systématique de la stratification et de la diversité interne des sociétés juives du Moyen Âge à l’émancipation, en Europe et dans l’Empire ottoman. Que signifiait être juif et pauvre dans les sociétés du passé ? Et comment mesurer l’évolution socio-économique et la complexification des populations juives au milieu des mondes chrétiens et musulmans ? Si certaines sources anciennes ou plus récentes, souvent teintées d’antijudaïsme ou d’antisémitisme vindicatif ont insisté sur la supposée « richesse » des juifs, de nombreux autres documents et témoignages montrent au contraire combien la pauvreté aurait été une question et un problème récurrents dans les sociétés juives du passé. Itinérants, vagabonds, petits colporteurs, petits marchands, artisans, étrangers, marginaux, réfugiés, rabbins ou encore prostituées : un large panel d’acteurs et leurs histoires et trajectoires singulières et collectives seront au cœur des recherches présentées.

Agrarian Change and Imperfect Property. Emphyteusis in Europe (16th to 19th centuries)

Rosa Congost, Pablo F. Luna (dir)

L’emphytéose et ses formes contractuelles ont longtemps été ignorées ou méprisées, soit parce qu’elles sont difficiles à identifier et à cerner, compte tenu de leur adaptabilité essentielle, soit parce qu’elles ont souvent été perçues, à tort, comme un facteur négatif pour le progrès agricole et productif. Pourtant, l’emphytéose se retrouve à peu près partout, ainsi que le prouvent les recherches contenues dans ce livre, même dans les régions ayant nié sa présence, et il semble bien qu’elle soit loin d’être obsolète ou dépassée. Les différents chapitres de ce volume montrent les multiples facettes et les formes variées de ce type de contrat et des droits de propriété « imparfaits » qui sont à l’œuvre, d’une façon pratique.

Vous en reprendrez bien une tranche ? Changement historique et découpages temporels

15 et 16 novembre – Forum du CRH – Paris, FMSH

Le ‘Forum du CRH’, organisé par la direction du Centre de Recherches Historiques, est conçu comme un moment d’échanges annuel autour de questions transversales propres à la discipline historique. Le Forum 2018 se propose de revisiter les notions utilisées pour penser les séquences temporelles et le changement historique. D’une part, il s’agit d’interroger les modes de production des séquences temporelles : les découpages institutionnels, mais aussi sur l’usage anodin, presque conjoncturel, d’un vocabulaire spécifique visant à élaborer le cadrage temporel d’une recherche. Comment construisons-nous, dans notre mode d’écriture, les cadres temporels qui structurent nos travaux ? Quels principes justifient la sélection, la hiérarchisation, la mise en série, ou encore l’identification d’origines, de continuités, de ruptures et de tournants ? Comment conjuguer la périodisation, propre à l’exercice historique, avec les emprunts à l’anthropologie, la sociologie, la littérature ? D’autre part, la question concerne l’emploi de catégories temporelles par les acteurs historiques eux-mêmes. Le réflexe de penser en période, en ère etc. n’a pas les mêmes implications et le même sens dans toutes les sociétés. En outre, dans certains cas, les cadres conceptuels qui surgissent dans le débat social entrainent un changement du regard sur les périodes présentes et passées. Dans quelle mesure la continuité culturelle ou sociale, et les ruptures introduites dans cette continuité, sont-elles perçues et exprimées dans la vie courante ?

Autour de l’ouvrage de Pablo Luna, L’itinéraire de la Buenamuerte à Lima

5 novembre – Les Lundi du CRH – Paris, EHESS

Articulé à une enquête sur les ordres religieux et les campagnes proches des villes hispano-américaines, cet ouvrage traite de l’ordre du Bien-mourir à Lima, dans la vice-royauté du Pérou. Il reconstitue, entre le milieu du XVIIIe et le début du XIXe siècle, la pratique économique des deux haciendas qu’il a composées, La Quebrada et Casablanca (vallée du Cañete). Mais il examine aussi sa crise intégrale, à l’instar de l’évolution du clergé régulier dans les mondes ibériques. Les résultats ont permis d’accroître la connaissance de l’histoire socioéconomique vice-royale péruvienne – surtout liménienne. Mais ils ont permis aussi d’enrichir le savoir accumulé sur les relations entre les deux puissances de l’Ancien Régime, l’État et l’Église catholique, en allant au-delà du seul cas péruvien.
Le débat sera animé par Thomas Le Roux, en présence de l’auteur entouré de Jean-Paul Zuniga (CRH-GEI), Aliocha Maldavsky (EHESS-Mondes américains / Université Paris Nanterre) et Maitane Ostolaza (Université Paris Sorbonne).

Prix Augustin Thierry

Aux 21es Rendez-vous de l’histoire de Blois, le prix Augustin-Thierry qui récompense un ouvrage d’histoire contemporaine a été décerné à François Jarrige et Thomas Le Roux pour leur livre, La Contamination du monde. Une histoire des pollutions à l’âge industriel, paru au Seuil en 2017.