Les réformes financières (1982-1985)

Vingtième siècle. Revue d’histoire – 138, avril-juin 2018
1983, un tournant libéral ?

Florence Descamps, Laure Quennouëlle-Corre, et al.

Avec ce dossier, la revue Vingtième Siècle revient sur ce qui a longtemps été considéré comme le tournant de la rigueur et le début de politiques » néolibérales » en France, et replace le plan de mars 1983 dans son contexte national et international. En croisant des approches d’histoire politique et d’histoire économique, à partir de sources inédites, les auteurs se demandent si les ministres socialistes et les experts du ministère de l’Économie et des Finances ont pris ce virage par conviction, par contrainte ou par pragmatisme.

Du ministère de Pierre Mauroy à celui de Pierre Bérégocoy en passant par celui de Jacques Delors, la chronologie de ce moment politique offre des ruptures décalées et des continuités inattendues

Régulations économiques et sociales au XXe siècle

4 avril – Journée d’étude – EHESS, Paris

Le XXe siècle a été celui de la régulation économique et sociale de très grande ampleur, à l’échelle tant nationale que transnationale. Cette journée d’étude, organisée par Paul-André Rosental (Sciences Po-ESOPP), en abordera des aspects centraux (consommation, niveau de vie, protection sociale) dans un cadre comparatif entre Europe, États-Unis et Japon. Elle ne se contentera pas d’observer les modalités macropolitiques et macroéconomiques de cette régulation, qui entendait ainsi apaiser voire neutraliser les tensions pour ne pas dire les luttes de classes et de groupes sociaux. Elle en abordera également les dimensions  anthropologiques, à savoir la volonté de façonner les comportements individuels, les normes morales, tout en fabriquant une hiérarchie sociale et des équilibres générationnels négociés comme politiquement acceptables.

Prix de la thèse 2017

La lauréate du prix de thèse 2017 de l’EHESS est Adèle Sutre (Directrice de thèse : Mme Marie-Vic Ozouf-Marignier) qui a soutenu sa thèse, le 12 juin 2017, sur le thème Du parcours du monde à son invention. Géographies tsiganes en Amérique du Nord des années 1880 aux années 1950 .
Cette recherche porte sur la mobilité de familles tsiganes originaires d’Europe centrale et orientale ayant quitté l’Europe à partir de la fin du 19ème siècle pour l’Amérique du Nord. L’enjeu est de comprendre les modalités de circulation de ces groupes familiaux des années 1880 aux années 1950 dans l’espace nord-américain et, plus largement, à l’échelle du monde. Ce travail s’inscrit dans une démarche pluridisciplinaire : tout en étant résolument ancré en géographie, il comprend également une forte dimension historique. Il s’agit de contribuer à une vision renouvelée de l’histoire des sociétés romani en portant le regard sur le déploiement de réseaux transnationaux à l’échelle mondiale. Dans cette perspective, des sources d’une grande diversité, tant par leur nature que par leur localisation, sont convoquées. Dans un premier temps, l’analyse porte sur les modalités de circulation de ces familles en s’appuyant sur la reconstitution de leurs itinéraires à travers le monde, reconstitution qui fait l’objet d’un travail cartographique. L’enjeu est de saisir les logiques de mobilité et d’ancrage territorial à l’échelle mondiale. Il s’agit également de s’intéresser plus particulièrement à l’espace de la frontière et à ce que signifie son passage pour les familles. Dans un second temps, ce travail s’attache à montrer que la mobilité des groupes tsiganes étudiés va au-delà d’un simple mouvement sur la surface terrestre et qu’elle participe à la transformation d’espaces en territoires. Le parcours du monde devient invention de mondes, c’est-à-dire élaboration de cartographies singulières qui constituent autant de lectures du monde différentes mais aussi d’écritures. Les familles tsiganes qui sillonnent le monde construisent leur propre grille de lecture en fonction des opportunités économiques et des relations sociales tissées au fil de leurs voyages. Elles s’inscrivent également durablement dans les territoires par leurs pratiques et les représentations qu’elles élaborent et qu’elles suscitent.

Développement économique et transformations environnementales dans les périphéries extractives en Europe (XVIe-XXIe siècles)

Date limite de dépôt : 30 mai – Colloque, EHESS, Paris

D’échelles variables, allant des usages traditionnels des sociétés prémodernes aux formes modernes d’exploitation mettant en jeu de larges infrastructures et des technologies complexes, les activités extractives ont joué rôle central dans le développement économique de l’Europe. Entre les XVIe et XXIe siècles, de nombreux territoires européens connurent une spécialisation dans l’extraction de ressources, que cela soit au niveau national, régional ou local. Considérée dans une perspective de longue durée, la question des périphéries extractives renvoie à celle du développement inégal ainsi qu’à toute une série de réflexions sur la répartition des fardeaux environnementaux. Il apparaît que la persistance d’un échange inégal rend les périphéries extractives non seulement sous-développées, mais écologiquement appauvries. La journée organisée par Jawad Daheur (CRH-CERCEC) explorera donc l’histoire du développement dans ces territoires en lien avec les changements ayant affecté leur environnement.

Approches historiennes de l’animal

30 mars – Journée d’étude « fermée – EHESS, Paris

Cette journée d’étude « fermée » organisée par Pierre-Olivier Dittmar ‘AHlOMA), Frédéric Graber (GRHEN), Fabien Locher (GRHEN), Perrine Mane (GAM) et Mickaêl Wilmart (GAM) est consacrée aux approches historiennes de l’animal. Que ce soit d’un point de vue d’histoire intellectuelle, culturelle ou environnementale, d’histoire sociale ou économique, d’histoire des normes, d’histoire du monde rural ou de la culture matérielle, que l’animal soit sauvage, de compagnie ou d’élevage, qu’il soit traité comme être ou comme ressource, nombre chercheurs du CRH traitent de la question animale sans en faire un axe majeur de leur recherche.

La réception de Mein Kampf en France

23 avril – Demi-journée d’étude – Institut Historique Allemand, Paris

Le livre d’Adolf Hitler, Mein Kampf, publié il y a bientôt cent ans, ressurgit régulièrement dans l’actualité française. Instrumentalisé, utilisé, fantasmé, le texte est aussi souvent évoqué qu’il est mal connu. Les chercheurs savent très peu de choses de sa traduction et de sa réception en France. Cette rencontre scientifique, organisée par David Gallo (HHS) et par Nicolas Patin (Université Bordeaux Montaigne), avec le soutien du LabEx Tepsis, vise donc à éclairer certaines de ces zones d’ombre, en s’intéressant à la circulation du texte dans les années 1930 et en se penchant, pour la première fois, sur la trajectoire judiciaire du texte, notamment du point de vue du droit d’auteur, entre le procès de 1934 et celui de1979. Avec la nouvelle édition scientifique allemande disponible depuis 2016 et une édition française en préparation, connaître avec précision la trajectoire du texte permet de lui faire perdre la charge fantasmatique que les nazis lui ont largement conféré.

Experiments in Global History. A collaborative approach

Gabriela Goldin Marcovich (dir.)

L’Atelier du CRH, 18, 2018, revue électronique

Experiments in Global History – a Collaborative Approach  entend explorer deux questions distinctes mais reliées : comment écrire l’histoire globale ? comment faire de l’histoire de façon collaborative ? Les articles ont été écrits à quatre ou six mains par des doctorants travaillant dans quatre pays différents, à partir de leurs propres recherches, autour de questions communes. Le dossier est composé de trois articles : « The Era of Chinese Global Hegemony: Denaturalizing Money in the Early Modern World », « Fighting Marginality: The Global Moment of 1917-1919 and the Re-Imagination of Belonging », « A Conversation about Global Lives in Global History: South Korean overseas travelers and Angolan and Mozambican laborers in East Germany during the Cold War » et d’une introduction qui rend compte du projet et des enjeux épistémologiques et méthodologiques. Ce dossier est le résultat de deux années de travail qui suivirent l’école d’été du Global History Collaborative qui eut lieu au Japon en septembre 2015.

Bourse d’accomplissement de l’Institut CDC pour la recherche de la Caisse des dépôts » (Fonds de dotation)

Yoon Ahl Kwon a obtenu une bourse d’accomplissement de l’Institut CDC pour la recherche de la Caisse des dépôts » (Fonds de dotation), dont le jury de concours s’est réuni le 14 mars 2018,  pour sa thèse sur le thème de L’évolution de la conversion des bâtiments et des sites industriels: approche comparée France/Grande-Bretagne (1976-2016) sous la direction de Florence Hachez-Leroy (GRHEco).
La cérémonie de remise des bourses d’accomplissement, en présence du Président de l’EHESS aura lieu le mardi 10 avril 2018 à 18h30 à l’amphithéâtre François Furet au 105 boulevard Raspail, 75006 Paris.

Les archives de l’histoire sociale du monde ibérique (XVIe-XIXe siècles). Localiser, exploiter et critiquer les sources

12 avril – Journée d’étude – EHESS, Paris

Baptiste Bonnefoy et Sébastien Malaprade (GEI) organisent une journée de formation consacrée à l’usage et à l’analyse des sources du monde ibérique. Informés des attentes de certains étudiants, évoquant des difficultés à rassembler et exploiter des ressources dispersées entre plusieurs pays, les organisateurs conçoivent cet atelier comme une séance de travail pratique sur ces sources, et comme un lieu de rencontre qui puisse fédérer les étudiants des sociétés hispaniques résidant en région parisienne.
Dans le sillage des propositions d’une nouvelle histoire sociale régénérée par la place accordée aux individus et à leurs réseaux, nous aimerions ouvrir un espace de dialogue sur la manière dont les fonds d’archives permettent de reconstituer des trajectoires d’individus, de familles, et plus largement de groupes sociaux. Cette journée d’étude aura comme objectif de construire une boîte à outils « clé en main » pour les jeunes chercheurs. Quelles traces sont susceptibles de laisser les acteurs au cours de leurs existences ? Quelles institutions produisent ces documents ? Comment sont-ils organisés et classés ? Comment les localiser ? Où la numérisation permet-elle d’épargner de longs et coûteux déplacements ?
Ce panorama des ressources disponibles permettra de relever les continuités et les ruptures dans la fabrique des documents au sein de l’espace monarchique. Cette présentation doit par ailleurs encourager les étudiants à pratiquer la comparaison et à décloisonner des territoires souvent réduits aux frontières politiques contemporaines, l’organisation actuelle des fonds rendant souvent illisibles des dynamiques politiques et sociales anciennes.

Drogues et politiques aux Amériques. De la « guerre à la drogue » à la régulation de la production, du commerce et des usages des psychotropes

11 au 13 avril – Colloque international – Maison de l’Argentine, EHESS, Maison de l’Amérique latine

Depuis quelques années, le continent américain connaît une effervescence de réformes législatives et d’expérimentations innovantes en matière de politiques publiques des drogues. Longtemps inscrites dans une stratégie de guerre – qui a été promue, financée et armée par les États-Unis depuis les années 1970 – ces « nouvelles » politiques intègrent de dispositifs expérimentaux, tant au niveau de l’encadrement des usages, comme à celui de la régulation de la production et du commerce des stupéfiants.
Ce colloque, organisé par Mariana Broglia de Moura (TEPSIS/CMH), Chiara Calzolaio (IRIS), Ann Coppel (Présidente AFR), Sabine Guez (IRIS), Edgardo Manero (Mondes Américains) et Alessandro Stella (CRH) a pour vocation d’interroger ce temps présent, tout en ancrant son analyse dans son histoire. Du Canada à l’Argentine, en passant par le Mexique, la Colombie ou le Brésil, nous allons explorer les modalités et les effets de la mise en place des régimes prohibitionnistes, les inégalités et les violences qui traversent les politiques des drogues – qu’elles soient vielles ou nouvelles – et les contradictions et les possibilités ouvertes par les alternatives à la prohibition. De quoi alimenter la réflexion et le débat aussi en France, à la traine dans la réforme tant comparée aux Amériques qu’aux autres pays européens.