1er octobre – Atelier de présentation – EHESS, Paris
Dans son application aux arts visuels, la notion d’abstraction a le plus souvent été associée à l’art moderne et contemporain. Selon cette tendance historiographique dominante, l’abstraction aurait été inventée et développée au début du XXe siècle pour apporter une réponse artistique à la violence des cataclysmes humains des années 1900-1920, et pour s’opposer aux traditions figuratives d’un passé incapable d’en témoigner. Le projet Abstraction before the Age of Abstract Art, entre l’EHESS (Vincent Debiais, AHLOMA) et Case Western Reserve University (Elina Gertsman) et soutenu par la Fondation FACE (2018-2020), a pour objectif de nuancer cette histoire en ruptures, en libérant la notion d’abstraction de ses frontières modernes et contemporaines. Il s’attache pour cela à la longue tradition de l’art non figuratif, largement ignorée pour le Moyen Âge notamment. Il s’agit donc d’identifier et d’explorer la notion médiévale d’abstraction dans sa relation au visuel, relation qui se situe à l’articulation de la vérité, des faits et du langage. Là, l’abstraction est un véhicule pour la matérialisation de l’indicible, du non représentable, de l’ineffable. En mêlant les approches historiques, philosophiques et artistiques, ce projet voudrait reformuler certaines des grandes questions autour de l’histoire de la représentation. Après deux séances aux USA, cette séance à Paris est l’occasion de présenter les avancées collectives du projet et certaines des questions en cours d’exploration.