Autour de l’ouvrage d’Alain Boureau, Le feu des manuscrits. Lecteurs et scribes des textes médiévaux

4 février – Les Lundis du CRH – Paris, EHESS

Ce livre entend donner une place plus juste aux scribes des manuscrits médiévaux, non loin du statut encore flou d’auteur. On présente d’abord les obstacles actuels à une saisie historique de ce rôle : les manuscrits, devenus l’objet d’adoration ou de convoitise sont insérés dans un « patrimoine », notion douteuse qui écarte la lecture. Auparavant s’était interposée l’institution d’une « science », dont l’exigence de généalogie dépossédait aussi bien les scribes que les lecteurs. Mais le lecteur n’accède pas facilement aux textes des manuscrits : l’objet qui les porte, matériel, subit les aléas des choses et les inadvertances des hommes qui en gèrent la fabrication. Pourtant, on peut retrouver l’activité des scribes en observant les marges du manuscrit comme lieu d’organisation du matériau et en notant l’intervention directe et inventive des scribes dans le texte. Cette séance sera animée par Béatrice Delaurenti, en présence de l’auteur, avec les interventions de Pierre-Antoine Fabre (Césor), Maurice Kriegel (CRH) et Nicolas Weill-Parot (EPHE).