14 au 16 juin – Ecole d’été – EHESS, Paris
De nos jours, la persistance du travail forcé dans de nombreuses régions du monde, notamment en Afrique et dans les mondes de l’océan indien, mais aussi en Asie et, dans une certaine mesure, dans l’ensemble des pays du nord, reflète les façons complexes dont le colonialisme et le capitalisme mondial ont interagi avec les changements en cours dans ces régions, produisant une mosaïque de régimes de travail différents. Même à ce jour, la demande de main-d’œuvre coercible contribue à la traite des personnes vulnérables. L’Organisation Internationale du Travail estime qu’il y avait 21 millions d’hommes, de femmes et d’enfants travaillant dans des conditions de travail forcé aussi récemment qu’en 2012, 73% se trouvant en Afrique et dans les mondes de l’océan indien. Aujourd’hui, sur environ 700.000 à 2.400.000 personnes victimes de la traite chaque année à travers les frontières internationales, 88% sont des femmes et des enfants.Plus de deux siècles après la déclaration universelle des droits de l’homme, les révolutions française et américaine, puis les abolitions officielles et progressives de l’esclavage dans le monde au 20ème siècle, et en dépit de la charte universelle des droits de l’homme de l’ONU, la servitude et la traite sont encore largement répandus dans le monde entier. Pourquoi en est-il ainsi ?