Alessandro Stanziani
L’ouvrage montre par son approche globale que l’histoire du travail forcé ne peut se comprendre qu’en relation avec celle du travail libre. Les deux aires ne cessent de se superposer et de se répondre pour écrire une seule et même histoire encore inachevée, celle d’une difficile émancipation.
Les récits de Conrad m’accompagnent depuis mon enfance. À cette époque, j’aimais surtout l’aventure, le bruit et le parfum de la mer. […] Je pensais avoir mis de côté Conrad jusqu’à ce que, il y a quelques années, un ami […] me dise : as-tu remarqué que tes terrains de recherche suivent à peu près les périples de Conrad ?
Le livre de l’historien Alessandro Stanziani ne parle pas des voyages de Joseph Conrad, mais des travailleurs et des asservis que l’écrivain polonais a côtoyés : les serfs de Russie, les salariés et les marins des empires français et britannique, les esclaves et les immigrés de l’océan Indien. Il s’achève au Congo, dans les violences extrêmes perpétrées contre les indigènes par des compagnies coloniales en quête effrénée de profits.
De la pensée des Lumières à l’évolution du droit et à la réalité des conditions de travail, Alessandro Stanziani montre par son approche globale que l’histoire du travail forcé ne peut se comprendre qu’en relation avec celle du travail libre. Les deux aires ne cessent de se superposer et de se répondre mutuellement pour écrire une seule et même histoire encore inachevée, celle d’une difficile émancipation.