Conflits d’appartenance et communautés: les formes de l’incompatibilité sociale aux XVIe-XVIIIe siècles.

Mardi 29 octobre – Journée d’études – EHESS, Paris

Le principe communautaire organise sous l’Ancien Régime l’inscription de l’individu dans la société, ainsi qu’il nourrit, pour les contemporains, l’intelligence même du social et de ses finalités. Sans vouloir revenir sur ce principe, cette journée d’études organisée par Mathieu Marraud (Rhisop) voudrait le confronter aux conditions de l’appartenance. Non pour considérer l’irréductibilité des motivations personnelles à « appartenir », mais pour évoquer les tensions que génère l’appartenance, en tant que telle : une rupture entre les droits et statuts portés par la communauté, la valeur sociale qui leur est attribuée, et les droits et statuts personnels, antérieurs, avec lesquels l’individu peut se présenter, et leur propre valeur sociale. En quoi un anobli peut-il rester membre d’un métier juré ? En quoi un religieux peut-il siéger dans une cour de justice ? Au-delà, la question est celle du rapport de l’unité à une totalité politique, qui peut-être également territoriale, féodale, confessionnelle, fiscale. Pour cela, les interventions mettront en parallèle différents terrains (France, Espagne métropolitaine et coloniale, Saint-Empire) dans le souci de les articuler à une même typologie ou chronologie.