Retour sur la « crise » du crocianisme : Momigliano, De Martino et au-delà

20 mai – Les Rencontres du GEHM – Paris, EHESS

La prochaine séance des Rencontres du GEHM accueillera  Fernando Devoto (Université Nationale de San Martín, Argentine), professeur invité à l’EHESS par Sabina Loriga.

On sait que Benedetto Croce a été, pendant la période fasciste, un point de repère pour les intellectuels italiens tant pour ce qui était de sa perspective historiographique, l’« historicisme absolu », que pour la place qui fut la sienne au centre de la culture antifasciste à l’intérieur. Mais, dès les années de guerre, puis dans l´immédiat après-guerre, cette configuration a évolué. Croce lui-même s’est déplacé  en proposant une redéfinition de son système de pensée et en affirmant une intransigeance plus marquée face aux options intellectuelles et politiques de ses proches et partenaires. La constellation « crocienne » est alors soumise à de très fortes tensions en interne mais aussi à de fortes remises en cause venues du dehors. Ouverts ou non, les conflits ses multiplient et des distances sont prises.  Deux cas ont fait l’objet d’études approfondies : celui de l’ethnologue Ernesto De Martino et celui de l’historien Arnaldo Momigliano. Il n´est pas peut-être inutile d’y revenir en les replaçant au sein d’une constellation plus large, parce qu’ils ne sont pas les seuls ni, si on les examine dans ce moment historique (et non de notre point de vue), les plus influents : ainsi de Luigi Russo, d’Adolfo Omodeo, de Guido De Ruggiero ; si l’on prend en compte, d’autre part, les positions développées par Croce lui-même face aux hétérodoxes.