16 janvier – Table ronde – Paris, Institut Cervantes de Paris
Le romantisme français a trouvé dans l’Espagne du XIXe siècle le cadre idéal pour argumenter nombre de ses grandes œuvres littéraires. L’exotisme, l’orientalisme, et finalement la fascination générée par la culture espagnole ont imprégné les grands intellectuels français de l’époque, comme Victor Hugo, Mérimée ou Gautier, entre autres. Une séduction réciproque qui s’est prolongé tout au long du siècle et pendant une grande partie du XXe siècle, et qui a conduit Mathilde Pomès à être la première agrégée d’espagnol de la Sorbonne en 1916. Un poste qui lui a permis de maintenir une intense correspondance, plus de mille lettres, avec les membres les plus représentatifs des trois générations espagnoles du moment, celle de 98, celle de 14, et celle de 27, dans le souci de resserrer les relations culturelles hispano-françaises.
Un épisode, la guerre civile espagnole, a consolidé les liens entre les deux pays. Ainsi, l’exilé espagnol a trouvé à Paris sa ville d’accueil. C’est là qu’est née la librairie espagnole de León Sánchez Cuesta, la Librairie Espagnole, et plus tard d’Antonio Soriano, qui devint un lieu de rencontre des intellectuels espagnols et français. Un cadre idéal pour l’émergence d’une liste exceptionnelle d’hispanistes français, comme Marcel Bataillon, Nöel Salomon, ou Pierre Vilar, entre autres, qui ont créé les premières chaires de culture espagnole dans les universités de Paris et dans des villes comme Bordeaux et Toulouse. Des années d’une énorme passion française pour l’histoire espagnole, en particulier pour son époque moderne, qui a conduit à la création d’institutions telles que la Casa de Velázquez, ou l’Association des Hispanistes Français, entre autres.
Et tout cela au milieu de la transition espagnole, qui a marqué le début d’une période de relations intenses à tous les niveaux entre l’Espagne et la France, qui se poursuivent aujourd’hui à travers des institutions comme l’Institut Cervantes ou l’Institut français, qui travaillent avec ténacité pour rapprocher les cultures des deux côtés des Pyrénées.