7 et 8novembre – Journées d’études internationales – Paris, EHESS
Située au carrefour de plusieurs historiographies (histoire de la justice et de la criminalité, histoire des polices, de l’administration et de l’Etat, histoire de l’Eglise, histoire du travail et de la marginalité/pauvreté) l’histoire de la prison et de l’enfermement connaît un renouveau certain. On refuse désormais de considérer la prison sous l’angle exclusif d’un droit de punir reformulé par les réformateurs du XVIIIe siècle. Toute approche téléologique, en termes de modernisation nécessaire ou de genèse de la prison est désormais récusée, au profit d’une étude comparatiste dans le temps long des singularités « carcérales » et de la circulation et la réinterprétation des expériences de l’enfermement. La relecture du face-à-face entre surveillants et enfermés conduit également à interroger à nouveaux frais les modes de régulation internes aux lieux d’enfermement, la diversité des fonctions qui leur sont assignées et les représentations sociales qui s’y rattachent.
Ces journées, organisées par Falk Bretschneider (EHESS), Vincent Milliot (Université Paris 8), Philippe Minard (Université Paris 8-EHESS) et Natalia Muchnik (EHESS), sous forme d’atelier, seront consacrées à un état de la recherche ; elles entendent constituer un jalon dans la formation projetée d’un réseau international centré sur l’étude des enfermements, plus particulièrement à l’époque moderne. D’autres journées thématiques, notamment à Montréal et à Moscou, sont en projet dans les deux années à venir. À terme, l’organisation d’un colloque international est un point d’aboutissement possible pour ce travail collectif.