Alessandro Stanziani
De l’histoire universelle, à la comparaison, à l’histoire connectée, l’histoire globale inclut toute approche qui ne soit pas étroitement centrée sur une aire culturelle ou un pays. Ces approches foisonnantes opèrent un décentrement de perspective et remettent en discussion des chronologies et des orientations affirmées. Jamais l’histoire de la Chine, de l’Inde, de plusieurs pays d’Afrique n’aura attiré autant d’attention parmi les historiens, sociologues, politistes, les enseignants et le public qu’au cours des dernières années. En même temps, les différents courants de l’histoire globale se rassemblent autour de leur critique de l’européocentrisme. Cette critique, quoique en bonne partie justifiée, est trop souvent confuse, voire même –de manière paradoxale- elle-même européocentrique. L’histoire globale s’appuie essentiellement sur des sources anglo-saxonnes et a du mal être acceptée dans des pays où le nationalisme historiographique est important, non seulement en Europe mais aussi et surtout en Afrique et en Asie. Cet ouvrage cherche alors à tracer une histoire connectée de l’européocentrisme, si bien qu’il existe, à partir du XVIIe siècle à nos jours, et suggère des pistes permettant de dépasser aussi bien le cloisonnement par aires culturelles que la globalité anglo-saxonne.