Que faire de nos vieux ? Une histoire de la protection sociale de 1880 à nos jours

Christophe Capuano

Il est probable que nous vivions vieux, incertain que nous vivions en bonne santé. Pour mieux cerner la question de la dépendance des personnes âgées, de plus en plus aiguë avec le vieillissement de la population, Christophe Capuano (Université Lumière-Lyon 2- CRH, ESOPP) apporte son regard d’historien et revient sur la genèse de l’État social depuis les années 1880. Les dispositifs mis en place, fondés sur l’assistance ou l’aide sociale, ont toujours été déficients. Longtemps assimilés aux grands infirmes ou aux handicapés, les personnes âgées ont perdu les bénéfices de la politique du handicap à la fin du XXe siècle. Quant au cinquième risque de la Sécurité sociale – celui de la dépendance – , sa création s’est vue constamment repoussée jusqu’à nos jours. Au travers du sujet de la dépendance, l’auteur souligne la priorité donnée aux économies budgétaires et aux logiques des finances publiques dans les politiques sociales menées envers les troisième et quatrième âges. Il insiste également sur le rôle essentiel des familles, qui se maintient au fil du temps n’en déplaise aux pouvoirs publics qui ne cessent de pointer leur désengagement.