28 mai – Demi-journée d’étude – EHESS, Paris
Comment naissent les idées neuves ? Comment les reconnaît-on ? Et comment s’imposent-elles et à qui ? A ces questions qui sont posées depuis longtemps, les philosophes, les historiens et leurs partenaires des autres sciences sociales ont apporté toute une gamme de réponses. Certaines des notions qui ont été mises en avant, et qui ont longtemps semblé pouvoir répondre à la demande, se plaçaient de façon plus ou moins explicite sous le signe de la nécessité : ainsi de la « révolution scientifique » du XVIIe siècle, de la « révolution picturale » de la Renaissance, ou encore de la « révolution mentale » à laquelle Lucien Febvre attribuait la fin des procès en sorcellerie. On pourrait bien entendu prolonger cette liste. Les idées neuves s’imposent parce qu’elles sont vraies, bonnes ou justes. Mais la réflexion contemporaine s’est utilement intéressée aux raisons de divers ordres pour lesquelles ces idées sont reconnues et acceptées. La Structure des révolutions scientifiques de Thomas Kuhn a ouvert frontalement le débat il y a plus d’un demi-siècle (1962). Au-delà des discussions qu’il a suscitées, rappelons que le livre a fait l’objet de lectures profondément différentes : pragmatique, dans le monde anglo-saxon, clairement plus bachelardienne en France. En eux-mêmes ces écarts sont intéressants puisqu’ils nous informent sur les manières de penser l’innovation et les formes de son acceptation.
Dans le cadre des Rencontres du GEHM, nous proposons donc une journée de réflexion, modérée par Jacques Revel avec la participation de Enrico Castelli Gattinara (Université de Rome 1 La Sapienza) et de Bernard Walliser (PSE), sur quelques-unes des notions qui nous paraissent au cœur de ces débats et sans nous limiter au seul domaine de l’histoire des sciences.