19 septembre – Journée d’études – Paris
Depuis longtemps sujet à controverses, le rôle des corporations dans la société d’Ancien Régime a depuis une quinzaine d’années été réévalué, en particulier pour ce qui concerne le processus de fabrication des biens manufacturés, dont l’organisation collective du travail a assurément permis la complexification technique. Concomitante de profondes mutations commerciales, l’incorporation des activités marchandes n’a pas (ou peu) fait l’objet d’une telle réflexion, et quand bien même cela a pu être le cas, on n’a guère examiné ses résonances concrètes dans les champs économiques, politiques et sociaux où elle se manifeste.
Ce colloque, organisé par Laurence Croq (Université Paris Ouest-Nanterre-La Défense), Nicolas Lyon-Caen (IHMC-CNRS), Mathieu Marraud (CRH-CNRS) et Philippe Minard (Université de Paris 8-IDHE.S et EHESS) voudrait donc poser la question du corporatisme marchand en interrogeant à la fois sa singularité, mais aussi ses affinités avec le corporatisme artisanal, c’est-à-dire envisager ses échelles d’intervention, de la ville au supra-national, de la confection à la commercialisation, de l’action économique à l’encadrement politique, de la discipline familiale à l’identité territoriale ou confessionnelle, etc. La multiplicité des communautés marchandes est-elle réductible à une essence commune qui transcenderait les contextes locaux ? Jouissant le plus souvent de monopoles sur l’écoulement des produits, ces communautés emportent-elles une catégorisation différente des hommes et des choses ? Afin de mieux rendre compte de ces diverses échelles, l’espace géographique envisagé intègre une dimension comparative entre différentes aires européennes, inégalement travaillées sous l’angle des économies incorporées (France, Allemagne, Europe du Sud).