Jean Baumgarten et Céline Trautmann-Waller (dir.)
Paris, CNRS éditions, 2014, 268p.
Les « traditions populaires juives » ou le folklore – ce terme fut introduit en 1846 – constituaient pour les tenants de la science du judaïsme (Wissenschaft des Judentums) un domaine marginal en comparaison des études historiographiques, philosophiques et littéraires juives érudites. Les savants allemands entreprirent néanmoins un vaste travail de collecte, d’analyse et de réflexion théorique autour du folklore juif qui contribua à jeter les bases de la discipline. Du XIXe siècle jusqu’à l’aube de la Seconde Guerre mondiale, rabbins, folkloristes amateurs, artistes, collectionneurs et érudits nouèrent ainsi, autour d’enquêtes, de questionnaires, d’inventaires, d’éditions critiques et de l’analyse des sources, de nombreux contacts scientifiques à travers l’Europe, de Paris à Berlin, de Vienne à Budapest…L’ouvrage éclaire cette histoire, trop peu étudiée, du folklore juif à travers les études ethnographiques, les collections privées, la création de musées, les œuvres littéraires dans le cadre de la naissance des « littératures nationales » et des combats identitaires.