Amnon Raz-Krakotzkin (The Van Leer Jerusalem Institute)

1, 7, 13 et 20 février – Conférences – EHESS, Paris

Amnon Raz-Krakotzkin, invité à l’EHESS par Sylvie-Anne Goldberg ‘EJ), est professeur au département d’histoire juive de l’Université Ben Gourion du Neguev à Beer Sheva, directeur du département de Pensées et cultures juives à l’Institut Van Leer à Jérusalem. Sa série de conférences, Modernity, secularism, and nationalism. From Safed 16th century to Zionism, through the Mishna and the Bible, vise à réfléchir sur les catégories usuelles de modernité, sécularisme, et nationalisme sous l’angle de la pensée et des perceptions juives.

Autour d’Alain Dewerpe

Jacques Revel (dir.)
L’Atelier du CRH, 17Bis, 2018, 212 p.

A l’École des hautes études en sciences sociales qu’il avait rejointe en 1991, la recherche et l’enseignement d’Alain Dewerpe ont, pour l’essentiel, été consacrés à l’histoire des mondes de l’industrie du XVIIIe au XXe siècle. Depuis ses premiers travaux, sur la proto-industrialisation en Italie et en France, jusqu’à à la longue recherche qu’il a consacrée à la grande entreprise génoise de sidérurgie et de mécanique Ansaldo, les mêmes thèmes se font écho : la formation d’une main d’œuvre, l’organisation du travail industriel et ses tensions, les formes de la production et les espaces matériels dans lesquels elle s’inscrit. Parallèlement, Alain Dewerpe a très tôt amorcé une réflexion sur l’État, qu’il n’a cessée d’approfondir. Le programme de ce qu’il a lui-même défini comme une « anthropologie de l’État » est explicité dans deux grands livres savants, longuement préparés, Espions. Une anthropologie historique du secret d’État contemporain (1994) et dans Charonne. Anthropologie historique d’un massacre d’État (2006), qui illustrent l’ambition, l’audace et le sens de l’expérimentation d’un grand historien.

Joseph Wulf, un historien juif polonais en RFA. Savoir du témoin, engagement de l’historien, écriture de l’histoire

16 février – Journée d’étude – Académie polonaise des sciences à Paris, Paris

Une journée d’étude internationale du projet franco-allemand (ANR/DFG) PREMEC (Premiers modes d’écriture de la Shoah). Survivant de la Shoah en Pologne, Joseph Wulf (1912-1974) est l’un de ces premiers historiens de la Catastrophe dont l’œuvre demeure trop méconnue. Après avoir été membre de la Commission historique juive de Cracovie (1944-47), il émigra à Paris puis s’installa en RFA en 1952, où il vécut jusqu’à son suicide en 1974. À travers la publication d’anthologies de documents, il tenta de confronter la société ouest-allemande aux crimes perpétrés sous le régime nazi. Son œuvre a bénéficié ces dernières années d’un regain d’attention en Allemagne, où elle est considérée aujourd’hui comme pionnière au sein de l’historiographie de la Shoah, à la fois par son « style documentaire » (N. Berg) et par sa dimension testimoniale (B. Breysach). Cette rencontre permettra approfondir la connaissance de l’itinéraire et de l’œuvre polymorphe de Wulf, en prenant en compte sa formation littéraire, son parcours de survie et d’exil, son multilinguisme, ainsi que les différentes formes de son engagement historiographique et politique

Du tesson aux archives du Web Sources et traitement des sources en histoire économique

8 février – Journée d’étude – Ehess, Paris

Le champ disciplinaire de l’histoire économique est traversé par des approches et des méthodologies qui varient selon les objets et les périodes étudiées, de l’Antiquité à nos jours. A travers une journée d’études consacrée aux sources et au traitement des sources, le groupe d’histoire économique du CRH (GrHEco) souhaite faire découvrir ou redécouvrir différents types de sources exploitées et développer des réflexions sur leur traitement, leur croisement et leur interprétation par les historiens. Hormis les archives écrites sur lesquelles que les historiens se penchent depuis longtemps, les objets, les témoignages oraux, les archives du Web feront l’objet de communications spécifiques de la part de chercheurs du CRH et d’autres laboratoires.

Autour d’Alain Dewerpe

Jacques Revel (dir.)
Paris, L’Atelier du CRH, 17bis, 2017

En faisant l’histoire de la firme génoise de sidérurgie et de mécanique générale Ansaldo de 1853 à 1933, le livre posthume d’Alain Dewerpe montre une trajectoire de la grande entreprise autre que celle qui est la plus connue : elle repose sur la spécialisation flexible, toujours présente aujourd’hui. Par rapport à la conception dominante de l’histoire des entreprises il met l’accent sur le travail (des cols blancs comme des cols bleus), la science et la comptabilité. Enfin il explique pourquoi le fordisme, à laquelle l’entreprise se rallie pendant la Grande Guerre, est abandonné dans les tumultueuses années d’après-guerre. Cette publication contient trois textes inédits d’Alain Dewerpe et s’inscrit dans la suite de celle du manuscrit inédit : Les mondes de l’industrie (Editions de l’EHESS, 1997).

 

Les grandes dates de l’histoire économique et financière de la France

Ouvrage collectif préfacé par Jean-Noël Jeanneney

Tout au long du XXe siècle, l’Empire colonial constitua un enjeu géopolitique majeur et fut aussi un sujet controversé sur le plan économique et monétaire, au moins jusqu’à la décolonisation qui commença en 1954 et prit fin en 1960. Pour la métropole, l’empire constituait, depuis 1900, une réserve de matières premières agricoles et chimiques. Poursuivant, de fait, le pacte colonial d’antan, l’Empire était un réservoir en période de difficulté, un débouché en période de prospérité et jouait un rôle essentiel dans l’expansion économique de la France. Au lendemain de la Première Guerre mondiale, le lourd tribut payé par les colonies provoqua un regain d’intérêt à l’égard de  » la plus grande France « .

 

Keiko Tsujikawa (Université Shirayuri)

30 janvier, 2, 6 et 16 février – Conférences – EHESS, Paris

Maîtresse de conférences à l’université Shirayuri, spécialiste de Gérard de Nerval, Keiko Tsujikawa s’intéresse aux rapports entre histoire et fiction, et en particulier aux formes d’écriture historique dans la littérature du XIXe siècle (généalogie, écritures collectives, biographies). Elle est également la traductrice en japonais de l’œuvre de Paul Bénichou.
Son invitation est l’occasion d’approfondir les relations du GRIHL avec un groupe d’universitaires japonais, littéraires et historiens, avec lequel un dialogue intense s’est noué depuis une dizaine d’années autour des questions de publication, des rapports entre écriture littéraire et expériences socio-politiques (question de l’écriture des statuts sociaux, de l’écriture des marginalités). Keiko Tsujikawa mène avec Judith Lyon-Caen et Dinard Ribard une enquête sur un texte peu connu de Gérard de Nerval, Les Faux Saulniers (1850), qui met en jeu d’une manière singulière les relations entre faits et fiction, histoire et littérature, dans un contexte politique non moins singulier de répression de publication de fictions littéraires, en France entre 1850 et 1852.

Être juif et pauvre. Rôles sociaux et capacités d’agir en mondes chrétiens et musulmans (Moyen Âge – époque moderne)

Date limite de dépôt : 1er février 2018 – Appel à communications – Collège d’Espagne, Paris

Dans l’historiographie, qu’elle soit ancienne ou plus récente, les juifs apparaissent souvent comme une catégorie d’acteurs assez figée et monolithique. Les historiens n’ont en effet jamais été très à l’aise lorsqu’il s’agit d’appréhender dans son ensemble et dans toute sa complexité une population numériquement assez réduite qui, au Moyen Âge et à l’époque moderne, cohabitait avec les sociétés chrétiennes ou musulmanes dans lesquelles elle se trouvait insérée. Les populations juives étaient plus ou moins bien perçues ou acceptées selon les lieux et les époques ; elles jouissaient de « privilèges », c’est-à-dire d’un statut et de droits s’inscrivant dans un cadre juridique précis, dont l’ampleur et la durée pouvaient considérablement varier, favoriser ou compromettre leur présence sur un territoire donné. De fait, les juifs apparaissent souvent comme un groupe « minoritaire », une sorte de « bloc » confronté à un autre « bloc », c’est-à-dire les sociétés qui les accueillirent, elles-mêmes définies comme un groupe « majoritaire ». L’apparition du concept-clé de « minorité » pour désigner la ou les populations juives, dont la définition classique revient à Louis Wirth a, au fond, renforcé cette polarisation terminologique, qu’il conviendrait d’ailleurs de discuter plus en profondeur

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L’industrie chimique française et ses mutations (1900-1931)

Erik Langlinay

Thèse dirigée par Patrick Fridenson (Directeur d’étude EHESS), soutenue le 2 décembre, devant un jury composé de Kenneth Bertrams (Professeur Université Libre de Bruxelles), Anne Dalmasso (Professeure Université de Grenoble-Alpes), Hervé Joly (Directeur de recherche CNRS), Ernst Homburg (Professeur Université de Maastricht) et Anne Rasmussen (Professeure Université de Strasbourg).