Anne L. Murphy et Katia Béguin (ed.)
Tiré d’un colloque international organisé en 2012, ce recueil contribue au renouvellement des analyses des systèmes financiers européens. Entre le Moyen-Âge qui a vu l’émergence des dettes consolidées et la fin de la période moderne, des transformations majeures se sont en effet produites dans les modes de mobilisation des ressources publiques, accélérées par la nécessité du financement des guerres répétées que se livraient les États. Cette mutation recouvre alors une grande variété de trajectoires. Dans quelle mesure les dimensions spatiales des États, leur structuration politique, le potentiel démographique, l’inégale distribution des richesses, l’utilisation du privilège, les cadres juridiques, les différents degrés de risque imposés aux prêteurs, les barrières morales permettent-ils de rendre compte de ces orientations différentes ?
Trois questionnements fédèrent les différentes contributions : en premier lieu, les arbitrages des gouvernants entre impôt et emprunt et, surtout, le caractère indissociable de ces deux modes de mobilisation des ressources publiques ; le lien hypothétique, par ailleurs, entre des régimes politiques, des institutions et une efficacité fiscale et financière supérieure ; enfin les conditions d’émission et de revente entre particuliers des titres de dette publique, composante essentielle de la crédibilité des souverains emprunteurs.