Administrer le territoire en France dans un contexte de réforme de l’Etat et de gouvernance européenne accrue. La Martinique et l’Alsace, deux collectivités territoriales pionnières

Lionel Quille

Thèse dirigée par Marie-Vic Ozouf-Marignier, soutenue le 25 mai 2021, devant un jury composé de Marc-Olivier Baruch (EHESS), Justin Daniel (Université des Antilles), Patrick Le Lidec (CNRS), Romain Pasquier (CNRS) et Dominique Rivière (Université de Paris)

Inquantifiables fonctions publiques ?

Émilien Ruiz (dir.)

Le caractère pléthorique du nombre des fonctionnaires occupe une place de choix parmi les idées reçues sur les administrations. Dans le même temps, l’absence de réelle convention sur ce qu’est un « fonctionnaire » complique considérablement toute velléité de mesure empirique du phénomène. Le déséquilibre est alors frappant entre, d’un côté, la multiplication des arguments comparatifs dans les champs médiatiques et politiques, et, de l’autre, la faiblesse de leur traitement par les sciences sociales et historiques. Les contributions réunies dans ce dossier proposent quelques jalons pour étudier, dans différents contextes (nationaux, coloniaux, impériaux ou supranationaux), les mesures de la fonction publique comme autant de fenêtres sur l’histoire et la sociologie des États.
Deux des trois articles publiés en varia sont d’ordre méthodologique. Le premier propose une procédure de traitement de larges corpus d’actes qui combine un traitement automatisé des sources et une validation humaine en dernière instance. Le second, partant de l’expression « aplatir la courbe » abondamment utilisée dans l’actualité sanitaire, revient sur la genèse et le développement du raisonnement statistique relatif à la dispersion de l’incertitude. Un dernier article, portant sur l’estimation de la jauge des navires, relève de l’histoire de la mesure à la fin de l’Ancien Régime. Une note critique et trois comptes rendus viennent compléter ce numéro.

http://crh.ehess.fr/index.php?7503

Historiciser le mal Une édition critique de Mein Kampf

Florent Brayard et Andreas Wirsching (dir.)

http://crh.ehess.fr/index.php?7501

Historiciser le mal propose une analyse critique, une mise en contexte, une déconstruction, ligne par ligne, de Mein Kampf, une des sources malheureusement fondamentales pour comprendre l’histoire du XXe siècle.

Historiciser le mal, une édition critique de Mein Kampf. Avertissement aux lecteurs.

Historiciser le mal propose une analyse critique, une mise en contexte, une déconstruction, ligne par ligne, de Mein Kampf, une des sources malheureusement fondamentales pour comprendre l’histoire du XXe siècle.
Nous avons agi en responsabilité en mettant en place un dispositif global afin de respecter l’exigence scientifique et éthique qui s’imposait.
La nouvelle traduction présentée dans Historiciser le mal a été confiée à l’un des meilleurs traducteurs de l’allemand en langue française, Olivier Mannoni, qui a ensuite travaillé avec une équipe d’historiens, tous spécialistes du nazisme, de la Shoah et de l’histoire des Juifs.
La rédaction d’Historiciser le mal a été menée dans le cadre d’un partenariat signé par Fayard avec l’Institut d’Histoire de Munich, qui a publié en 2016 une édition critique de Mein Kampf en Allemagne, un travail de référence qui a mobilisé une équipe d’historiens allemands.
Historiciser le mal a été rédigé par un comité d’historiens, dirigé par Florent Brayard, qui a traduit, adapté, prolongé les 3 000 notes de l’édition allemande et rédigé une introduction générale et 27 introductions de chapitres. Dans la forme, les notes encadrent ainsi la nouvelle traduction et sont indissociables de sa lecture. L’ensemble compte près de 1 000 pages et constitue un jalon historiographique sur la genèse du nazisme. En définitive, l’appareil scientifique inclus dans Historiciser le mal est deux fois plus volumineux que la traduction du texte de Hitler.
Il n’est pas question, bien évidemment, que la publication d’Historiciser le mal puisse être lucrative. Ainsi, la Fondation Auschwitz-Birkenau, chargée de la conservation du site du camp de concentration et d’extermination, percevra des droits au premier exemplaire vendu et la totalité des bénéfices qui pourraient être issus de la vente d’Historiciser le mal.
Pour savoir où l’on va, il est indispensable de comprendre d’où l’on vient. Nous sommes convaincus que le travail des historiens est nécessaire pour lutter contre l’obscurantisme, le complotisme et le refus de la science et du savoir en des temps troublés, marqués par la montée des populismes. C’est le sens de notre démarche d’éditeur.

Arrivée

Océane Duboust

Diplômée en 2017 d’une double licence histoire et histoire de l’art/archéologie, Océane Duboust s’est, par la suite, orientée vers un master en Patrimoine et musées de l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Au cours de ses études et de ses stages, elle a travaillé sur l’application des nouvelles technologies au service de la médiation culturelle au sein des musées. En 2020, elle a effectué un service civique en communication, de plusieurs mois, au Centre de la francophonie des Amériques à Québec. Elle a rejoint, le 25 mai 2021, le pôle communication du CRH. Nous sommes très heureux de l’accueillir.

politika

Historiciser le mal. Une édition critique de Mein Kampf 

avec Florent Brayard

Politika

https://www.politika.io/fr/atelier/historiciser-mal-edition-critique-mein-kampf

Piotr Laskowski

28 mai et 3 juin – Conférences – Paris, EHESS

Piotr Laskowski, invité par Judith Lyon-Caen (GRIHL), est maître de conférence à l’Institut des sciences sociales appliquées de l’Université de Varsovie. Ses recherches portent sur l’histoire des idées et la philosophie politique des XIXe et XXe siècles, en particulier sur la gauche radicale juive dans les terres polonaises. Il a co-édité trois volumes de la presse clandestine du ghetto de Varsovie conservés dans l’archive Ringelblum. Il a publié en polonais Szkice z dziejów anarchizmu (Essais sur l’histoire de l’anarchisme, Warszawa 2006). Il est directeur du Centre de recherche sur l’histoire et les identités LGBT+ de l’Université de Varsovie, où il mène des recherches sur les identités juives queer dans la Pologne de l’entre-deux-guerres.

Kamil Kijek

31 mai et 1, 3 et 4 juin – Conférences – Paris, EHESS

Kamil Kijek, invité à l’EHESS par Claire Zalc (HHS-Centre d’histoire économique et sociale François Simiand),est professeur adjoint au département des études juives de l’université de Wrocław en Pologne. Il a été boursier postdoctoral de la Fondation Prins au Center for Jewish History de New York et boursier de la famille Sosland au Jack, Joseph and Morton Mandel Center for Advanced Holocaust Studies du United States Holocaust Museum à Washington DC. Au cours de ses études doctorales, il a bénéficié de plusieurs bourses en Israël, en Allemagne et au Royaume-Uni. Ses recherches portent sur l’histoire des Juifs d’Europe centrale et orientale à la fin du 19e siècle et au 20e siècle, ainsi que sur la théorie sociale et culturelle. En 2018, il a reçu pour son livre Dzieci modernizmu un prix international du Leonid Nevzlin Research Center for Russian and East-European Jewry de l’Université hébraïque de Jérusalem. Son principal projet de recherche actuel s’intitule : « Le shtetl polonais après la Shoah ? Les Juifs à Dzierżoniów, 1945-1950 ».

Regards savants sur la banlieue parisienne (XIXe-XXe siècles)

Gilles Montigny et Annick Tanter-Toubon

Quel objet et quels territoires désigne-t-on lorsque l’on écrit sur la banlieue parisienne ? Quel sens donne-t-on à cette « simple » expression ? Face à la sur-médiatisation tendant à unifier les représentations qui lui sont associées sous des aspects le plus souvent négatifs, force est de s’interroger sur la fabrique des savoirs concernant cet espace à l’identité mouvante.
Tout au long des XIXe et XXe siècles, cette banlieue n’a cessé d’être observée et étudiée de près. En témoigne l’imposante bibliographie (consultable sur le site du collectif de recherche « Inventer le Grand Paris », IGP) de près de 6 000 titres dressée par Gilles Montigny et Annick Tanter-Toubon. Ces deux chercheurs tirent ici les enseignements de cette longue entreprise scientifique à laquelle ont participé des représentants de toutes les sciences sociales.
Deux clés de lecture  sont privilégiées à titre de synthèse  : la première interroge la dimension territoriale. Comment différencie-t-on la banlieue de la ville-centre d’une part, des zones dites péri-urbaines de l’autre ? La seconde examine les questionnements que ce territoire a suscités depuis les années cinquante. Comment se croisent-ils dans une réflexion interdisciplinaire ? Une chronologie détaillée portant sur ces divers aspects (économiques, sociaux, urbanistiques, politiques, culturels, religieux…) et couvrant l’ensemble de la période étudiée (1784-2000) introduit ce double cadrage.