En-tête

Février 2020

Motion de l'Assemblée générale du CRH, 27 janvier 2020

Le CRH s’oppose aux orientations envisagées par le gouvernement dans le cadre de la préparation de la loi de programmation pluriannuelle de la recherche, et propose un plan massif de soutien à une recherche publique, critique, libre et coopérative.

Les membres du Centre de Recherches Historiques (UMR 8558, EHESS-CNRS), réunis en Assemblée générale le 27 janvier 2020, déclarent leur vive préoccupation à la lecture des rapports préparatoires à la Loi de Programmation Pluriannuelle de la Recherche (LPPR) envisagée par le Ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation. Ils s’associent aux laboratoires, institutions et autres organismes de l’ESR, déjà très nombreux, qui ont manifesté leur opposition aux orientations envisagées par le gouvernement.
Consulté au printemps 2019, le CRH avait déjà exprimé ses inquiétudes face aux thèmes choisis pour la concertation préparatoire à la LPPR, thèmes qui montraient la volonté du gouvernement d’inféoder la recherche à un monde où le financement serait dévolu aux partenariats privés, à la recherche du profit, à la volonté de compétitivité, à la précarisation des métiers de la recherche et d’appui à la recherche, en comprimant les budgets dévolus aux ressources pérennes et aux personnels. Les rapports préparatoires et les récentes déclarations de notre ministre confirment malheureusement les craintes exprimées par les membres du Conseil de Laboratoire du CRH le 8 avril 2019. Les rapports préparatoires dressent un état des lieux que nous partageons : seules une forte augmentation du nombre de chercheurs et administratifs titulaires, la sécurisation des carrières sur la longue durée, l’évaluation qualitative et non quantitative des travaux et des institutions peuvent garantir le rayonnement de la recherche et son inscription durable dans les enjeux contemporains.
Or les préconisations que contiennent les rapports vont à l'encontre de ces objectifs. Nous pensons qu’elles ne feraient qu’amplifier la crise actuelle en privilégiant une politique des sciences autoritaire, bureaucratique et éloignée de la recherche fondamentale, fondée sur la sélection par appels à projets, sur la mise en concurrence systématique des laboratoires et sur la réduction drastique des recrutements pérennes réservés à une minorité chargée de piloter le travail précaire.  Dans une filiation évidente avec la loi LRU (dite Pécresse) de 2007, la réforme des retraites et les décrets d’application de transformation de la fonction publique, les orientations de la LPPR démantèlent et disloquent le service public et l’orientent vers une vision managériale de la recherche. Nous, chercheurs, enseignants-chercheurs, personnels techniques et administratifs, représentants des doctorants du Centre de Recherches Historiques, dénonçons la poursuite de cette politique de précarisation généralisée et de mise en concurrence. Nous défendons l’organisation d’une recherche publique, durable, attachée aux valeurs de liberté académique, d’émancipation et d’égalité. En conséquence, nous réclamons un moratoire dans la préparation de la LPPR et demandons au gouvernement d’y associer les laboratoires de recherche afin de prendre acte des constats partagés par la communauté de l’ESR.


Nous proposons :

- un plan massif de soutien à la recherche publique passant par la reconnaissance et la consolidation de tous les statuts de la recherche publique et de l’enseignement supérieur ;
- un plan durable de recrutement de titulaires, chercheurs comme personnels d'appui, en premier lieu pour compenser la baisse importante des effectifs constatée depuis plusieurs années ;
- le rétablissement de budgets ambitieux et pérennes pour les unités et équipes de recherche ;
- l’augmentation du nombre des contrats doctoraux et leur revalorisation ;
- une évaluation par les pairs privilégiant la qualité des productions et des parcours plutôt que leur quantité ;
- le transfert des budgets du crédit impôt recherche à la recherche publique.

Refusant de voir notre fonction sociale réduite aux exigences d’une bureaucratie destinée à favoriser des logiques concurrentielles et des intérêts privés, ayant à cœur de soutenir une recherche fondamentale au service de la société, nous appelons chacune et chacun à s’informer, participer aux séminaires et Assemblées générales de mobilisation, prendre part aux manifestations et aux autres actions.


Motion votée lors de l’Assemblée générale par 60 membres du Centre de Recherches Historiques : 59 voix pour, 1 abstention, 0 voix contre.

Manifestations scientifiques

Autour de l'ouvrage d'Antoine Lilti

L'héritage des Lumières. Ambivalences de la modernité

3 février - Les Lundis du CRH - Paris, EHESS

Les Lumières sont souvent invoquées dans l’espace public comme un combat contre l’obscurantisme, combat qu’il s’agirait seulement de réactualiser. Des lectures, totalisantes et souvent caricaturales, les associent au culte du Progrès, au libéralisme politique et à un universalisme désincarné. Or, comme le montre ici Antoine Lilti, les Lumières n’ont pas proposé une doctrine philosophique cohérente ou un projet politique commun. En confrontant des auteurs emblématiques et d’autres moins connus, il propose de rendre aux Lumières leur complexité historique et de repenser ce que nous leur devons : un ensemble de questions et de problèmes, bien plus qu’un prêt-à-penser rassurant. Les Lumières apparaissent dès lors comme une réponse collective au surgissement de la modernité, dont les ambivalences forment aujourd’hui encore notre horizon. Partant des interrogations de Voltaire sur le commerce colonial et l’esclavage pour arriver aux dernières réflexions de Michel Foucault, en passant par la critique postcoloniale et les dilemmes du philosophe face au public, L’Héritage des Lumières propose ainsi le tableau profondément renouvelé d’un mouvement qu’il nous faut redécouvrir car il ne cesse de nous parler. En présence de l'auteur, la séance sera animée par Béatrice Delaurenti, avec les discussions de Pablo Blitstein (CRH), Catherine Konig-Pralong (EHESS) et Arnaud Orain (Université de Paris 8).

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Afficher le droit au Moyen Âge
Les chartes lapidaires en discussion (3)

6 février - Demi-journée d'étude - Aubervilliers, EHESS

Dans le cadre des actions de SCRIPTA PSL “Histoire et pratiques de l’écrit”, le programme Afficher le droit au Moyen Âge. Regards croisés sur les chartes lapidaires entend poser les bases d’une réflexion sur les liens entre les pratiques d’écriture exposée et l’exercice du droit dans la culture écrite du Moyen Âge occidental. Il est conçu comme un cycle de séminaires débouchant sur la publication d’une synthèse bibliographique et thématique, et sur la mise à disposition du corpus rassemblé au cours de la recherche. Les présentations s’intéresseront à ce qui, dans l’environnement de l’inscription, induit ou commande une dimension juridique ou diplomatique, le texte ne devenant alors document que par contagion ou par contexte (historique et historiographique). Comment la médiévistique a-t-elle répertorié, publié et analysé ces inscriptions ? Sont-elles devenues « diplomatiques » par le traitement que leur a réservé l’épigraphie ? Leur caractère juridique a-t-il été établi en fonction des éléments visuels placés au contact du texte (images, sceaux, objets, lieux) ? Les questions posées lors de cette troisième rencontre dépassent largement le sujet des chartes lapidaires et concernent de fait tous les objets, graphiques ou non, dès lors qu’on veut leur attribuer une fonction dans l’histoire. Pour le programme Afficher le droit au Moyen Âge, cette séance est l’occasion de poursuivre l’inventaire des formes épigraphiques relevant, d’une façon ou d’une autre, d’une connexion avec les pratiques diplomatiques.

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Alla Ricerca del patrimonio industriale di Venezia

Industrie, fabbriche. Un filo Rosso

7 février - Demi-journée d'étude - Venise, Aula Saraceno

Cette demi-journée d'étude organisée par Christophe Austruy (CRH/ISG Paris), Gianluigi Fontana (Università degli Studi Padova) et Paola Lanaro (Università Cà Foscari Venezia), porte sur le patrimoine industriel de Venise. Venise pose une question originale au champ des études sur le patrimoine industriel tant son développement touristique actuel a quasiment effacé toutes les traces, restées actives jusqu’au siècle dernier, des industries qui s’étaient développées au cours du temps sur son territoire urbain, et dans les îles toute proches de la lagune. De surcroît son paysage architectural et urbain semble marqué par un conservatisme multiséculaire, à la limite de l’immuable dont l’histoire si longtemps glorieuse de la Sérénissime aurait fini par figer en les idéalisant le souvenir de son ancienne vitalité industrielle d’autrefois et les traces de ses infrastructures laborieuses de la fin du Moyen-Âge ou du début de l’époque moderne, pour mieux nous apparaître aujourd’hui comme la « ville-monde » musée par excellence. Mais Venise peut aussi proposer des pistes originales au patrimoine industriel en obligeant la recherche à investir les nombreuses marges délaissées de la ville. Si les industries traditionnelles du XIXe cadrent mal avec le cadre promotionnel actuel de la Sérénissime (entre« fumée, crasse et misère »  selon l’expression de François Crouzet), elles ont été aussi des actrices modernes importantes de la ville à l’époque, moins visibles car reléguées dans les quartiers périphériques, du nord de la ville dans le quartier de Castello, dans celui de la Giudecca, de Cannareggio, de Santa Croce, de Dorsoduro, ou sur la Terra Ferma à Marghera, etc. de la construction navale, aux grands moulins, à la manufacture de tabac, aux abattoirs, aux infrastructures portuaires, au complexe pétrochimique, etc.

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L’histoire germano-polonaise

Un nouveau champ historiographique et ses contributions pour une histoire de l’Europe

12 et 13 février - Colloque - Paris, Institut historique allemand et Centre scientifique de l’Académie polonaise des sciences

L’histoire germano-polonaise est un domaine novateur et stimulant dans l’histoire de l’Europe centrale et orientale et au-delà. Ce colloque, organisé par Jawad Daheur (CNRS), Jürgen Finger (DHIP), Maciej Górny (DHI Warschau), Catherine Gousseff (CNRS), Morgane Labbé (EHESS) et Thomas Serrier (Université de Lille), propose de retracer les enjeux historiographiques et mémoriels qui ont gouverné la formation de ce champ ainsi que les concepts et méthodes sur lesquels il s’est construit depuis. Ces concepts sont aujourd’hui à la base de la dynamique du champ, notamment  dans sa capacité à associer différentes échelles d’analyse allant du local au global. Une attention particulière sera portée à la contribution de l’histoire germano-polonaise et d’autres historiographies "binationales" comme l’histoire franco-allemande au projet d’écriture d’une histoire européenne, particulièrement en ce qui concerne les approches spécifiques forgées ou adoptées par les historiennes et historiens dans ces domaines (transfert, histoire partagée, histoire croisée, histoire connectée, entangled history, Zwischenraum).

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Culture techno, entre libération, répression, confiscation

13 février - Demi-journée d'étude - Paris, EHESS

Laissons place au bricolage sonore, à la danse libre et à la transe collective !
Il y a près de 30 ans que la techno est arrivée en France pour bouleverser les pratiques festives des jeunes générations des campagnes et des villes. Et pourtant, certaines de ces pratiques continuent à être incomprises, stigmatisées et réprimées. En effet, des clubs aux raves et aux free parties, le mouvement techno s’est progressivement décliné en une multiplicité de formes qui se distinguent, non seulement par leur façon de faire la fête, mais aussi par leur rapport à la légalité et aux dogmes moraux dominants de la société. Une question se pose : En quoi consistent ces pratiques festives et pourquoi les autorités publiques prennent-elles des dispositions stratégiques à leur sujet ? Nous tenterons d’y répondre en accordant une attention particulière aux free parties – projets de fête libre, gratuite et clandestine – sans délaisser pour autant une vision globale du mouvement techno. Ainsi, cette séance sera l’occasion de rendre compte du lien qu’entretiennent la fête, les drogues et les mouvements contestataires tout en interrogeant la dimension politique du recours à l’art, au rêve et à l’imagination.

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Paradoxes de la modernité

24 février - Les Rencontres du GEHM - Paris, EHESS

Souvent renvoyé du côté d’un évolutionnisme plus ou moins implicite et parfois accusé d’entretenir la domination néocoloniale, le champ des études sur la modernité et les processus de modernisation a été progressivement discrédité dans les sciences sociales ces quarante dernières années. Depuis quelque temps, un certain nombre d’historiens et de sociologues ont cependant entrepris de le réinvestir sur de nouvelles bases. C’est à la démarche qui les réunit et aux renouvellements méthodologiques qu’ils proposent que ce dossier de Politix est consacré. En tant que coordinateurs du numéro, Pablo Blitstein (GEHM) et Cyril Lemieux (LIER-FYT), exposent dans leur article introductif, que les travaux qu’il s’agit ici de considérer puisent dans des méthodologies et des sources d’inspiration théoriques diverses. En outre, ils étudient des contextes sociohistoriques très différents en les appréhendant à des échelles variables. Au-delà de cette grande diversité, ils ont toutefois en commun d’entretenir une même distance à l’égard de ce qu’on peut appeler le paradigme évolutionniste/misérabiliste, consistant à mesurer les « retards » et les « manques » des groupes humains et des sociétés selon les standards, réputés les plus élevés, de la modernité euro-américaine. De surcroît, ces travaux partagent également une forte insatisfaction à l’égard du paradigme opposé, que l’on peut nommer exceptionnaliste/populiste, consistant à affirmer l’autonomie culturelle des « peuples » non-occidentaux vis-à-vis de l’ « Occident », jusqu’à considérer parfois que la modernité serait une idée ne représentant rien dans la culture « authentique » des autres peuples et qu’elle ne correspondrait pas, en outre, à ce que ces autres peuples attendent réellement.

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Dentro e fuori ghetto

Vita e cultura ebraica a Siena in età moderna

27 février - Colloque - Sienne, Archivio di Stato di Siena

Sous l’angle d’une histoire sociale et culturelle de la présence juive, ce colloque invite à l’étude des sociétés et des cultures juives dans le ghetto de Sienne (XVIe-XIXe siècles), ainsi qu’à l’observation des expériences des Juifs siennois en dehors du ghetto, au milieu du monde catholique toscan, dans l’espace de la ville de Sienne et du Grand-Duché de Toscane. La diversité des populations juives du ghetto, la condition de minorité juridique, la précarité socio-économique ainsi que la persévérance culturelle face à la ghettoïsation, seront parmi les sujets au cœur des recherches présentées. Organisé par les Archives d’Etat de Sienne et la Communauté juive de Florence en collaboration avec le CRH (représenté par Davide Mano, chercheur associé), ce colloque réunira une quinzaine de spécialistes du monde juif, du droit, de l’histoire sociale, culturelle ou économique italienne. Les actes du colloque seront publiés en 2021 par les éditions de la Direzione Generale degli Archivi.

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A table au Moyen Âge

Du 6 janvier eu 24 mai - Exposition - Paris, Tour Jean sans Peur La nouvelle exposition à la Tour Jean sans Peur se consacre à la table au Moyen Âge. Les deux commissaires de cette exposition, Danièle Alexandre-Bidon (GAM) et Perrine Mane (GAM), ont conçu toutes les bannières explicatives avec des textes clairs et plein d’anecdotes et Véronique Durey toutes les reconstitutions des poteries. Comment se déroulait le repas ? Que mangeait-t-on et dans quel ordre ? L'exposition présente un parcours complet de la manière de se nourrir à l'époque médiévale, entre pratique sociale et nécessité vitale.

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Professeur invité

Maciej Gorny (Polish Academy of Sciences-PAN)

6, 7, 10 et 13 février - Conférences - Paris et Aubervilliers, EHESS et Centre scientifique de l’Académie polonaise des sciences

Maciej Gorny est professeur à l’Institut d’Histoire de l’Académie Polonaise des Sciences (PAN) et rattaché l’Institut Historique Allemand de Varsovie (DHIW), invité à l’EHESS par Morgane Labbé (ESOPP) et Jawad Daheur (CERCEC). Ses premiers travaux ont porté sur l’historiographie marxiste en Pologne et Tchécoslovaquie. Il s’est consacré au cours des dernières années à l’histoire des géographes et anthropologues d’Europe centrale et orientale au début du 20e siècle, suivant leur trajectoire dans les espaces impériaux, puis leur engagement au cours de la Première guerre mondiale dans la construction des États nationaux. Ses derniers ouvrages : Science embattled. Eastern European Intellectuals and the Great War (2019) et avec Wlodzimierz Borodziej, Der vergessene Weltkrieg. Europas Osten 1912-1923 (2018).

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Appel à communication

Ça ne coule pas (toujours) de source

L’intangible en histoire

Date limite de dépôt : 30 avril -  Forum du CRH - Paris, EHESS

Le Forum du CRH, organisé par la direction du laboratoire, est conçu comme un moment d'échanges annuels autour de questions transversales propres à la discipline historique. Le Forum 2020 portera sur "L'intangible en histoire".L'appel à communications est réservé aux membres et associés du CRH.

L’intangible, dans son sens premier, désigne ce que l’on ne peut pas toucher, ce qui est impalpable et inaccessible. Le terme a un deuxième sens et s’applique aussi à ce que l’on ne peut pas modifier, l’immuable. Le rapport de l’historien au temps était au cœur des Forums du CRH de l’année 2018 (« Changement historique et découpages temporels ») et de l’année 2019 (« Tradition et histoire »). Pour le Forum de l’année 2020, qui se tiendra les 22 et 23 juin 2020, nous proposons de centrer le propos non pas sur le temps, mais sur les objets difficilement accessibles à l’historien : l’intangible, au sens de ce qui est hors de portée et qui le demeure par-delà l’enquête historique. L’objectif de ces journées est de permettre une réflexion collective sur les limites de la saisie historique du passé et sur les manières de contourner ces limites. Quels objets résistent à l’analyse historique ? Comment faisons-nous, dans nos enquêtes et nos lectures des sources, pour tenter de cerner l’indiscernable, de saisir l’insaisissable, d’atteindre l’intangible ou de le faire apparaître ? Cette interrogation pourra être conduite dans trois directions.

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Parutions

Le Baal Shem Tov
Mystique, magicien et guérisseur

Jean Baumgarten

Connu comme le fondateur du hassidisme, celui qu’on surnomme le Baal Shem Tov, le « maître du Bon Nom », ne cesse de fasciner. Qui était-il : un mystique détenteur de secrets ? Un réformateur religieux venu valoriser la foi simple des humbles contre l’érudition talmudique ? Un annonciateur du messie? Un guérisseur, voire un chamane pratiquant la transe, inspiré par des traditions préchrétiennes des Carpates ? A-t-il seulement fondé un nouveau mouvement, ou la légende a-t-elle dépassé l’histoire ? Jean Baumgarten, spécialiste du hassidisme, nous invite à le suivre dans sa recherche du « vrai » Baal Shem Tov. À la fois portrait spirituel et plongée dans la sociologie religieuse des Juifs polonais du milieu du XVIIIe siècle, cet ouvrage nous livre la synthèse des travaux les plus récents sur cette figure majeure dont se réclament les « amis de Dieu » bien au-delà du monde juif.  

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Les crises de la dette publique (XVIIIe-XXe siècles)

Gérard Béaur et Laure Quennouëlle-Corre (éds.)

Ce livre a pour objectif de soumettre à l'expertise des historiens une question qui agite autant le monde savant que les politiques, les citoyens, les médias : comment un État ou un groupe d’États peut-il entrer dans une crise de la dette publique et comment peut-il s'en sortir ? Il semble bien que les historiens disposent d'un vaste champ expérimental susceptible d'autoriser les comparaisons dans le temps et dans l'espace. Les exemples ne manquent pas, ils foisonnent, de moments critiques où les États se sont trouvés dans une situation de surendettement qu'ils ne parvenaient plus à surmonter. De l’Amérique latine à la Russie, du XVIIIe au XXe siècle, l'ouvrage ne délivre certes pas de recettes, mais il apporte un nouvel éclairage sur des processus qui peuvent faire déraper la dette publique et sur les méthodes employées pour la réduire, l'endiguer, voire l'annuler.

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Haciendas en el Mundo Andino (Siglos XVI-XX)

Pablo F. Luna & Francisco Ch. Quiroz (eds.)

Confrontée aux orientations récentes de la recherche historienne, l’histoire rurale andine (celle de la terre et des paysans andins), a traversé quelques décennies de doute, de désaffection et de crise. A partir de ce constat, le symposium sur les haciendas d’août 2017, réuni à Arequipa (Pérou), dans le cadre du III Congrès péruvien d’histoire économique, a souhaité rappeler l’importance de ce genre de travail historien, sur le terrain, en dépit des difficultés documentaires et opérationnelles inhérentes à ce type de recherche. Les résultats obtenus, qui ont dépassé les attentes des organisateurs (avec une affluence de communications venant de plusieurs pays andins), sont présentés dans cet ouvrage, paru avec le soutien du CRH. Les éditeurs espèrent ainsi contribuer à relancer les travaux historiens sur les ruralités andines, tellement utiles si l’on veut mieux connaître leurs évolutions actuelles.  

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La dérogation, le droit et le travail (XIXe-XXIe siècle)

Patrick Fridenson, Laure Machu et Jérôme Pélisse (dir.)
Les Cahiers du Comité d'Histoire, n°23

Pourquoi depuis 1814 le droit du travail français comporte-t-il des dérogations aux règles qu'il pose ? Comment et par quels groupes sont-elles obtenues ? Quelles en sont les fonctions et les usages ? Comment les réformes récentes ont-elles fait évoluer les domaines de compétence respectifs de la loi et des accords collectifs et introduit la notion de supplétivité ?  Cette histoire longue est traitée en quatre parties : fabriquer les dérogations ; interpréter les dérogations ; quand la dérogation devient la règle ; controverses : la dérogation dans  les réformes récentes du droit du travail, dans ce n° spécial pluridisciplinaire des Cahiers du Chatefp (Comité d'histoire des administrations chargées du travail, de l'emploi et de la formation professionnelle).

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Communiquer, de l'audiovisuel au numérique

Patrick Fridenson et Larissa Zakharova (†) (dir.)

Ce numéro spécial du Mouvement Social (n° 268, juillet-septembre 2019), dirigé par Patrick Fridenson (CRH) et Larissa Zakharova (†) (CERCEC) dans le prolongement de leur séminaire, propose trois ensembles pluridisciplinaires d'articles pour une histoire sociale longue de la communication médiatisée, de l'audiovisuel au numérique : d'abord les usagers et les créateurs de contenus ; ensuite le rôle des salariés et des syndicats ; enfin les programmes audiovisuels dans des domaines antérieurs à l'audiovisuel. Il se termine par un article sur le numérique comme nouveau territoire pour l'historien. De nombreux comptes rendus de livres complètent les articles. L'éditorial examine la question centrale du numéro : l'histoire des interactions entre tous les acteurs de la communication.

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Varia (20/2019)

L’Atelier du CRH (20/2019) inaugure la nouvelle année avec un numéro de varia, regroupant quatre articles, qui illustrent tous les objectifs de la revue : l’un est théorique, les autres apportent des savoirs sur des aires culturelles particulières incluant la Chine, les Antilles et le continent sud-américain ;  deux sont en langue française, l’un est en anglais, l’autre en espagnol ; tous portent enfin  sur des périodes historiques différentes. C’est-là l’occasion de rappeler à nos lecteurs, dont nos étudiants, l’importance de ces numéros de varia, comme autant de points de vue sur les savoirs en train de se construire et l’importance des relations historiques, tissées sur le temps long, entre des espaces géographiques lointains et dont il importe de savoir mettre au jour les liens

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Soutenances de thèse

Realidades diversas en la produccion del espacio en Chiapas. La Técnica del desplazo-despojo : Ciudades Rurales Sustentables, la construccion de los espacios de dominacion

Liliana Hernandez Hernandez

Thèse en co-tutelle dirigée par Alain Musset et Georgina Calderon Aragon (Universidad Nacional Autonoma de México), soutenue le 13 janvier, devant un jury composé de Dolores Camacho Velazquez (CIMSUR – UNAM), Bernard Hubert (INRA), Liliana Lopez Levi (Universidad Nacional Autonoma de México) et  Jesus Manuel Macias Medrano (CIESAS - Ciudad de Mexico).

Ritmos y memoria de la Poblacion en Colombia (1845-1942)
La politica demografica en la gobernanza economica y social del estado

Matias Kitever Henao

Thèse en co-tutelle dirigée par Patrice Bourdelais et Laurinda Abreu (Université d’Evora), soutenue le 22 janvier, devant un jury composé d’Alexandre Abrantes (Ecole Nationale de Santé Publique, Nova - Lisbonne), Luc Berlivet (CNRS), Véronique Hébrard (Université de Lille) et Clément Thibaud (EHESS)

Le monde de la pratique saisi par la communauté des procureurs au parlement de Paris (1670-1738)

Geneviève Morin

Thèse dirigée en co-tutelle par Robert Descimon et Claire Dolan (Université Laval, Québec), soutenue le 25 janvier, devant un jury composé de Pierre Bonin (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne), Fanny Cosandey (EHESS), Michel De Waele (Université Laval, Québec) et Sylvie Perrier (Université d’Ottawa)

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Vie du  laboratoire

Arrivées

Breno Leal Ferreira (Université de São Paulo)

Breno Leal Ferreira est docteur en Histoire Sociale à l’Université de São Paulo (Brésil). En 2016, il a soutenu sa thèse intitulée « Economia da Natureza: a História Natural, entre a Teologia Natural e a Economia Política (Portugal e Brasil, 1750-1822) », sous la direction de Iris Kantor. Depuis 2017, il est post-doctorant à l’Institut de Philosophie et des Sciences Humaines de l’Université d'État de Campinas (Brésil). Bénéficiaire d’une bourse de recherche du programme BEPE-FAPESP (Bourse de Stage de Recherche à l’Étranger), il mène un stage à l'EHESS sous la supervision de Silvia Sebastiani (Octobre 2019-Avril 2020) au sein du CRH. Sa recherche actuelle porte sur l’histoire naturelle dans l’Empire portugais entre les dernières décennies du XVIIIe siècle et le début du XIXe, notamment sur les écrits concertants les animaux.

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Devin Vartija (Utrecht University)

Devin Vartija est historien de la culture et des idées du siècle des Lumières. Il a obtenu une licence à l’Université de McMaster au Canada et son master et son doctorat à l’Université d’Utrecht aux Pays-Bas. Son livre, The Color of Equality : Race and Common Humanity in Enlightenment Thought, est à paraître à l’University of Pennsylvania Press. Pendant son post-doctorat à l’EHESS, supervisé par Silvia Sebastiani (GEHM), il axe ses recherches sur l’idée d’égalité à Paris et Londres au XVIIIe siècle et sur les nouvelles pratiques culturelles qui ont donné une dimension politique à l’égalité avant la Révolution.

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Evénements à venir

Autour de l'ouvrage de Nancy L. Green
The Limits of Transnationalism

2 mars - Les Lundis du CRH - Paris, EHESS

Enquêter sur les siens : autour du livre de Mark Mazower

What You Did Not Tell

16 mars - Les Rencontres du GEHM - Paris, EHESS

Les statuts sociaux en France et au Japon

16 et 17 mars - Colloque international - Paris, EHESS

Conférences de Paul Brassley (University of Exeter)

Professeur invité par Gérard Béaur (ERHIMOR) et Alice Ingold (GRHEN)

Conférences de Emanuele Colombo (Università Cattolica del Sacro Cuore)

Professeur invité par Simona Cerutti (LADEHIS)

Conférences de Chloé Deligne (Université Libre de Bruxelles)

Professeure invitée par Isabelle Backouche (RHISOP)