En-tête

Mars 2019

Manifestations scientifiques

Drogues, troubles dans la réalité et politique dans les séries TV

14 mars - Demi-journée d'étude - Paris, EHESS

Que nous disent les séries TV du monde où nous vivons ?  Sagas familiales ou space opéra, séries policières ou post-apocalyptiques, les séries TV se sont introduites dans des réalités sociales qu’elles contribuent à modeler. La guerre à la drogue comme la lutte contre le terrorisme sont en interaction directe avec les séries qui les représentent. Comme si nous étions sous LSD, les frontières ne cessent se brouiller entre réalité et illusion. Même dans les plus réalistes des séries policières, des coïncidences inattendues ouvrent des pistes qui témoignent d’univers  surréels, parallèles de la réalité ordinaire. La temporalité des series TV  fait irruption dans la ligne du temps : « Winter is coming », (la menace qui pèse sur le moyen-âge mythique de la  série « The Game of Thrones ») était écrit sur les murs d’Istanbul lors de la révolte populaire en 2013.  Alors que les séries TV entreprennent de décoder le monde dans lequel nous vivons, la pluralité des univers sociaux ouvrent  aussi bien aux constructions sociales de la réalité pour les sciences sociales qu’aux croyances alternatives, avec ses conceptions complotistes de l’histoire et ses fake news.

Lire la suite

Autour de l'ouvrage de Cécile Vidal
Caribbean New Orleans: Urban Genesis, Empire and Race in the Eighteenth-Century French Atlantic

18 mars - Les Rencontres du GEHM - Paris, EHESS

La prochaine séance des Rencontres du GEHM sera consacrée à l'ouvrage de Cécile Vidal, Caribbean New Orleans: Urban Genesis, Empire and Race in the Eighteenth-Century French Atlantic (à paraître, University of North Carolina Press, 2019). Il utilise le cas de la capitale louisianaise sous le régime français (1718-1769) pour étudier l’expansion de l’esclavage racial des Antilles à l’Amérique du Nord, examiner la formation d’une société esclavagiste en  milieu urbain et reconsidérer le processus de racialisation en montrant comment la race s’insérait dans toutes les interactions du quotidien. L’auteure présentera les thèses et les enjeux de son livre, après quoi le débat sera ouvert par Catherine Hall (UCL), professeure invitée à l'EHESS.

Lire la suite

Au coeur de l'archive coloniale

Mercredi 20 mars - Table ronde - Paris, EHESS

Au cœur de l’archive coloniale entraîne le lecteur dans les méandres de la production archivistique des Indes néerlandaises du XIXe siècle. À partir des documents publics, des correspondances officielles et privées et des rapports des commissions, il livre une réflexion nuancée sur le contenu et la forme des archives en tant que dispositif de gouvernance coloniale. Cette ethnographie révèle les contradictions et les angoisses de l’empire, ainsi que les doutes de ses administrateurs. Elle jette un éclairage nouveau sur le rôle des sentiments auxquels le colon européen était aux prises, écartelé entre un État colonial lointain, gouvernant par-delà les frontières, au gré des débarquements des bateaux courrier, et ses liens tangibles avec la culture et la population locales. Ann Laura Stoler propose une méthode de (re)lecture des archives qui déconstruit les catégories et les affirmations établies, mais aussi la représentation de soi de l’État colonial. En mettant au jour la subversion politique contenue dans les sentiments, elle apporte une contribution décisive à l’historiographie contemporaine.

Lire la suite

L'histoire de LIP

25 mars - Table-ronde - Paris, EHESS

En 1973, face à des licenciements massifs, les ouvriers de la manufacture horlogère LIP de Besançon ont occupé leur usine pour exiger que personne ne perde son emploi. Grâce à la vente du stock de montres dont ils se sont emparés, ils se paient leurs propres salaires en adoptant un slogan célèbre : « C’est possible ! On fabrique, on vend, on se paie ». C’est une expérience d’autogestion sans précédent, c’est l’imagination au pouvoir, pour reprendre le titre du documentaire exceptionnel qu’a réalisé Christian Rouaud en 2007. Cette table-ronde, organisée par Jérôme Bourdieu (PSE) et Patrick Fridenson (CRH), se consacrera à l'histoire de LIP autour de deux ouvrages Opening The Gates: The LIP Affair 1968-1981 de Donald Reid et Pourquoi ont-ils tué LIP ? De la victoire ouvrière au tournant néolibéral de Guillaume Gourgues et Claude Neuschwander. Interviendront François Denord (CESS-CNRS), Patrick Fridenson (CRH-EHESS), Frank Georgi (CHS-Université Paris 1) et Michelle Zancarini-Fournel (Larhra-Université Lyon 1).

Lire la suite

Ce que les artistes font de l'histoire

29 et 30 mars - Journée d'étude - Paris, EHESS

Après Nietzsche, la conscience historique a été ressentie comme une « fièvre », une entrave à la compréhension profonde de l’expérience humaine, à son appropriation présente. Paul Valéry, Virginia Woolf, Italo Svevo, partageaient le sentiment exprimé par Stephen Dedalus dans l’Ulysse : l’histoire est un cauchemar à oublier. En revanche, aujourd’hui, de nombreux romanciers et artistes se proposent comme les véritables médiateurs du passé. Ils le « cherchent », et certains d’entre eux visent à combler les failles de l’histoire, d’autant plus que les sujets historiques traités sont imprégnés de questions métahistoriques, comme l’expérience du temps, les temporalités régressives et asynchrones. Le rapprochement est encore plus poussé lorsque les artistes se plongent dans les archives, ou entreprennent des opérations de « re-enactment », comme pour prouver le caractère ouvert et non définitif du passé, ou encore lorsque les frontières entre le documentaire et la fiction s’avèrent plus poreuses que jamais. Les historiens, de leur côté, ont remis en discussion le « noble rêve de l’objectivité » et leurs dispositifs de représentance, et sont devenus plus sensibles à la question de l’imagination-pour-le réel du passé. Bref le grand partage entre un passé plastique, ouvert à tous les ordres du temps, et un passé révolu et définitif, se retrouve plein de brèches. Pour autant, ces passages ne relèvent pas d’une résolution dialectique des anciens conflits, ni d’une coexistence irénique. Il y a toujours un risque d’esthétisation de l’histoire au détriment des faits. Il y a aussi l’ambivalence de la fiction, lorsqu’elle prétend faire parler les disparus. A travers la diversité des œuvres et des cas qu’il s’agira de traiter, nous chercherons à décrire et comprendre plusieurs configurations possibles des usages de l’histoire par les artistes, depuis la Deuxième Guerre mondiale jusqu’à aujourd’hui, époque où l’art contemporain semble à nouveau imprégné d’une certaine « urgence de l’histoire ».

Lire la suite

---

Appel à communication

Genre, sphère privée et sphère publique

Date limite de dépôt : 20 mars - Appel à communication - Paris, EHESS

Née de la volonté de créer un espace de rencontre et d’échanges pour les doctorant.e.s qui intègrent le genre dans leur travail de recherche, la journée d’études “Le Genre en Histoire” arrive cette année à sa troisième édition. Ce rendez-vous est organisé par le groupe Genre du CRH à l’EHESS et aura lieu le 28 mai 2019. La thématique proposée, “sphère privée et sphère publique”, invite à réinterroger, au sein de différentes périodes et aires culturelles, les oppositions traditionnelles entre le foyer domestique et l’espace public du point de vue du genre. Les phénomènes de politisation du privé, la place des émotions et des croyances dans la sphère publique ou encore les interférences entre l’éducation familiale et les choix professionnels ou politiques incitent à étudier les dynamiques complexes entre deux espaces trop simplement opposés. En quoi le genre a-t-il un rôle dans ces reconfigurations ? Quelles sont les interactions entre les normes de ces deux dimensions et la construction des différences de genre ?      

Lire la suite

---

Professeurs invités par l'EHESS

Catherine Hall (University College London)

18, 19 et 22 mars - Conférences - Paris, EHESS

Catherine Hall, invitée par Silvia Sebastiani (GEHM), est professeure d'histoire émérite et présidente du Centre pour l'étude de la propriété des esclaves britanniques à l'University College London. Ses recherches portent sur la relation entre la Grande-Bretagne et son empire aux XIXe et XXe siècles. Elle s'intéresse particulièrement à l'impact de l'empire sur la vie métropolitaine, à la manière dont l'empire a été vécu « à la maison » et à la manière dont les identités anglaises, masculines et féminines, ont été constituées par rapport aux multiples « autres » de l'empire (Fortunes familiales. Hommes et femmes de la classe moyenne anglaise, 1780-1850 (1987/2002). Civilizing Subjects (2002) examine le processus de constitution mutuelle des colonisateurs en Angleterre et en Jamaïque entre les années 1830 et 1860. Ses deux récents ouvrages, Macaulay and Son: Les architectes de la Grande-Bretagne impériale (2012) et Hall et al, Legacies of British Slave-property (2014), met l'accent sur la définition des paramètres de la nation et de l'empire au début du XIXe siècle. Entre 2009 et 2015, elle a été la principale porteuse du projet « Legacies of British Slave-ownership » de l'ESRC/ HRC (http://www.ucl.ac.uk/lbs) - qui cherche à replacer l’esclavage dans l’histoire britannique.

Lire la suite

Giorgio Riello (University of Warwick)

22 mars, 5,12 et 19 avril 2019 - Conférences - Paris, EHESS et ENS

Giorgio Riello, invité à l'EHESS par Philippe Minard (GrHEco) est « Professor of Global History and Culture » à l’Université de Warwick, dont il a été, de 2014 à 2017, le directeur de l’Institut d’Études Avancées. C’est un spécialiste internationalement reconnu de l’histoire des textiles et de la consommation aux XVIIIe-XIXe siècles. Il a été, avec Patrick O’Brien, la cheville ouvrière du Global Economic History Network, qui a joué un rôle fondamental pour le renouvellement de l’histoire économique moderne à travers la problématique de l’histoire globale. Directeur de la fondation Pasold (qui édite la revue Textile History), il est aussi membre des rédactions de Past & Present et du Journal of World History. Il a publié des sommes importantes consacrées à l’histoire des industries du coton et de la soie.

Lire la suite

---

Appels à communication

Résidence d'écriture

Date limite de dépôt : 4 mars 2019 - Appel à contribution

Depuis 2016, l’Atelier doctoral Histoire du Genre met en relation des doctorant.e.s intéressé.e.s par le concept de genre, son histoire et ses très nombreuses applications en sciences humaine et sociales. En plus de son séminaire mensuel hébergé par l’EHESS, l’Atelier s’est associé à l’organisation des journées d’études doctorales du groupe Genre de l’Ecole, qui se sont tenues en février 2017 et en mai 2018. Aujourd’hui, l’objectif est de mettre en valeur notre travail de bientôt trois années en organisant une résidence d’écriture. En plus des membres actifs de l’Atelier, nous souhaiterions accueillir dans ce projet d’autres doctorant.e.s du CRH. Nous ne cherchons pas forcément des spécialistes du concept de genre et de son historiographie, mais plutôt des doctorant.e.s intéressé.e.s et motivé.e.s pour travailler ces questions de manière approfondie, même s’il ne s’agit pas du sujet principal de leur thèse.

Lire la suite

---

Parutions

La Griffe du Temps

Ce que l'histoire peur dire de la littérature

Judith Lyon-Caen

Aux devantures des librairies, on ne compte plus les ouvrages d'historiens réfléchissant gravement à leur rapport avec la littérature. Doivent-ils en faire une source de leur savoir, mais en contextualisant la fiction depuis leur surplomb, au risque de ne pas faire mieux que l'histoire littéraire et manquer ce que fait la littérature ? Ou bien recourir à l'écriture de la fiction, quitte à s'installer prosaïquement dans l'entre-deux-genres d'une classique monographie ? Judith Lyon-Caen propose une aventure plus ambitieuse : à partir d'une nouvelle de Jules Barbey d'Aurevilly, "La vengeance d'une femme" , l'historienne part de ce qu'est la littérature : une expérience d'être au monde, pour mesurer l'éclairage que sa discipline peut apporter à la mise en écriture romanesque. Ainsi de ces myriades d'objets, de parures, de rues et boulevards ou de lieux parisiens dont la description a pour fonction d'attester la réalité du récit : l'historien décrypte ces traces du temps, que ce soit le temps de la rédaction ou celui de l'action du récit, en retrouve l'origine, réfléchit à la manière dont le romancier en a été affecté. Non pas pour réduire l'écriture romanesque à un ancrage dans une époque, mais, au contraire, pour éclairer comment une époque nourrit le sens d'une écriture. L'historien en "herméneute" du matériau littéraire, en quelque sorte. Une invitation à apprendre à mieux lire ce qui fait la littérature et ce que fait un romancier.

Lire la suite

1969 : Michel Foucault et la question de l'auteur
"Qu'est-ce qu'un auteur ? " Texte, présentation, et commentaire

Dinah Ribard

Michel Foucault donne en 1969 à Paris, puis en 1970 aux États-Unis, une conférence sur la question de l’auteur dont la formule-clé, « Qu’importe qui parle », est empruntée à Samuel Beckett. Il existe plusieurs manières de donner un contexte aux propositions avancées dans ce texte qui fit événement, de raconter l’histoire de son impact sur la théorie, la critique, l’histoire du fait littéraire, d’y réagir enfin. On s’efforce ici d’éclairer ces interprétations, ces récits, leurs évolutions et leurs enjeux, en s’intéressant notamment à leur caractère contradictoire, ainsi qu’à l’importance qu’ont eue, pour l’évolution des études littéraires, des choses que Foucault ne dit pas dans « Qu’est-ce qu’un auteur ? ».

Lire la suite

Se faire un nom
Une invention de la célébrité à la Renaissance

Christiane Klapisch-Zuber

Ce livre est une brève histoire des noms et des prénoms, un tableau vivant des maestros de la Renaissance italienne. Il constitue une plongée dans la vie intime des peintres et des sculpteurs illustres comme Botticelli ou Michel-Ange, à cette époque où la figure de l'artiste s'autonomise et s’érige en groupe social à part.

Lire la suite

La necessità del segreto
Indagini sullo spazio politico nell’Italia medievale ed oltre

Jacques Chiffoleau, Étienne Hubert et Roberta Mucciarelli (dir.)

Le secret, comme le dit son étymologie, agit de manière sélective, distinctive, actionnant des processus d'inclusion et d'exclusion, des rapports de force, des dynamiques de pouvoir. Ingrédient constitutif de la définition du sujet, le secret est un levier fondamental de la construction du public. Les essais proposés dans ce volume veulent en suivre quelques trajectoires qui, de l'Italie des cités-Etats (qui en forme le centre privilégié), se prolongent jusqu'à la Chine du XIe siècle et à l'Ethiopie du XVIIe siècle, pour en explorer les rituels, les configurations, les significations. Construction de l'espace politique, gouvernement des hommes, comportements et agir social, techniques de la visibilité et de l'occultation, langages, savoirs commerciaux et artisanaux, mémoire et communication, rapports de famille sont les sphères sur lesquelles le secret déploie sa nécessité.

Lire la suite

Spinoza, philosophe grammairien

Jean Baumgarten, Irène Rosier-Catach et Pina Totaro (dir)

En 1677 parut à Amsterdam le Compendium grammatices linguae Hebraeae de Baruch de Spinoza, dans l’édition latine de ses œuvres posthumes, rédigé probablement à la demande d’amis qui étaient « passionnés par l’étude de la langue hébraïque » et « connaissaient ses compétences » en ce domaine. De toutes ses œuvres, la grammaire hébraïque, inachevée, est l’ouvrage le moins connu et étudié, et fut longtemps considéré comme un texte marginal. Les contributions publiées dans cet ouvrage entendent resituer l’ouvrage dans le contexte culturel, linguistique, religieux et intellectuel d’Amsterdam au XVIIe siècle. Elles visent à reconsidérer le Compendium comme une création originale, essentielle, au sein du corpus spinoziste, d’éclairer les sources, la méthode élaborée par Spinoza dans sa grammaire en relation avec les concepts développés dans ses autres ouvrages, en particulier le Tractatus theologico-politicus, d’étudier le rapport existant entre les idées linguistiques de Spinoza et les principes de sa philosophie, afin de voir dans quelle mesure ces conceptions se rencontrent, s’entrecroisent et se complètent. L’intention de Spinoza est en effet d’expliquer la grammaire hébraïque « selon la méthode géométrique », d’écrire une grammaire « de la langue hébraïque » et non une grammaire de l’Écriture, une des conditions indispensables à l’exégèse critique de la Bible et à l’explication de l’écriture par l’écriture elle-même.

Lire la suite

Numéro spécial Thèses du CRH 2018

Numéro spécial Doctorats 2018, L'Atelier du CRH, revue électronique

Ce numéro spécial de L'Atelier du CRH, consacré aux docteurs du laboratoire, recense la vingtaine de thèses soutenues en 2018. Outre la composition du jury, figurent le titre et le résumé en français et en anglais.

Lire la suite

---

Soutenance de thèse

Un laboratoire pour l'étude des régimes d'historicité
Histoire et développement à l'Unesco (1945-1980)

Severo Mastronardi

Thèse dirigée par François Hartog, soutenue le 5 mars 2019, devant un jury composé de François Chaubet (Université Paris Nanterre), Emmanuelle Loyer (,Paris), Yann Potin (Université Paris Nord-Paris 13) et Christophe Prochasson (EHESS).

---

Evénements à venir

Autour de l'ouvrage de Ron Naiweld, Histoire de Yahvé

1er avril - Les Lundis du CRH - Paris, EHESS

Les archives économiques et financières dans le monde hispanique moderne (2)

10 avril - Journée d'étude - Paris, EHESS

Pratiques contemporaines de l'histoire orale
De l'entretien aux archives orales

11 au 13 avril - Conférence - Paris, EHESS

Serena Ferente (King's College London)
Métaphore et histoire intellectuelle
De Blumenberg à la linguistique cognitive

11 avril - Les Rencontres du GEHM - Paris, EHESS

Conférences de Serena Ferente (King's College London)

Professeure invitée à l'EHESS par Etienne Anheim (AHLOMA)

Conférences de Gregorio Saldarriaga (Universidad de Antioquia)

Professeur invité à l'EHESS par Jean-Paul Zuñiga (GEI)

Conférences de Rosa Tamborrino (Politecnico di Torino)

Professeure invitée par Maurizio Gribaudi (LaDéHiS)