En-tête

Novembre 2018

Manifestations scientifiques

Autour de l'ouvrage de Pablo Luna
L’itinéraire de la Buenamuerte à Lima

5 novembre - Les Lundis du CRH - Paris, EHESS

Articulé à une enquête sur les ordres religieux et les campagnes proches des villes hispano-américaines, cet ouvrage traite de l’ordre du Bien-mourir à Lima, dans la vice-royauté du Pérou. Il reconstitue, entre le milieu du XVIIIe et le début du XIXe siècle, la pratique économique des deux haciendas qu’il a composées, La Quebrada et Casablanca (vallée du Cañete). Mais il examine aussi sa crise intégrale, à l’instar de l’évolution du clergé régulier dans les mondes ibériques. Les résultats ont permis d’accroître la connaissance de l’histoire socioéconomique vice-royale péruvienne – surtout liménienne. Mais ils ont permis aussi d’enrichir le savoir accumulé sur les relations entre les deux puissances de l’Ancien Régime, l’État et l’Église catholique, en allant au-delà du seul cas péruvien. Le débat sera animé par Thomas Le Roux, en présence de l’auteur entouré de Jean-Paul Zuniga (CRH-GEI), Aliocha Maldavsky (EHESS-Mondes américains/Université Paris Nanterre) et Maitane Ostolaza (Université Paris Sorbonne).

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Aux sources des politiques sociales
Décentrer l’histoire du welfare européen

(XIXe-XXIe siècles)

5 novembre - Journée d'étude - Paris, PSL

"Les échelles de la question sociale au XIXe siècle" est la première d'un cycle de trois journées d'étude organisé par Éléonore Chanlat-Bernard et Federico Del Giudice (doctorants EHESS, CRH-ESOPP) avec le soutien de l’IRIS "Études Globales" de l'université PSL et du Centre de Recherches Historiques de l'EHESS. Cette première journée se propose d’introduire la problématique du cycle qui est celle du décentrement de l'histoire des politiques sociales européennes : l’objectif est de comprendre la construction de l’échelle nationale comme échelle pertinente et contestée des politiques sociales en mettant en avant les cadres que celle-ci propose de dépasser, remodeler ou incorporer. Il s’agit de réfléchir à la fois aux outils du décentrement et à la pertinence d’une telle problématique pour l’historiographie des politiques sociales. Il s’agira de confronter des exemples pris à des contextes variés, à la fois géographique (Europe occidentale, métropoles européennes et monde colonial) et institutionnels (le monde des entreprises et le paternalisme social, les structures charitables, les tribunaux) pour comprendre comment se négocie (ou pas) l’accès à des formes de « protection sociale » avant le développement des premières législations sociales européennes à la fin du siècle. A chaque fois, l’accès à une forme de protection se place entre marge d’autonomie à l’égard des institutions et incorporation de leurs contraintes. Interviendront Aurélie Bernet, Céline Xicola Mutos, Christian de Vito et Gilles Postel Vinay.

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Être Juif et Pauvre
Rôles sociaux et capacités d'agir en mondes chrétiens et musulmans (Moyen Âge - Epoque moderne)

5 et 6 novembre - Colloque international - Paris, EHESS

Sous l’angle d’une histoire économique, institutionnelle et sociale de la pauvreté, ce colloque invite à une contextualisation des expériences juives, ainsi qu’à l’étude systématique de la stratification et de la diversité interne des sociétés juives du Moyen Âge à l’émancipation, en Europe et dans l’Empire ottoman. Que signifiait être juif et pauvre dans les sociétés du passé ? Et comment mesurer l’évolution socio-économique et la complexification des populations juives au milieu des mondes chrétiens et musulmans ? Si certaines sources anciennes ou plus récentes, souvent teintées d’antijudaïsme ou d’antisémitisme vindicatif ont insisté sur la supposée « richesse » des juifs, de nombreux autres documents et témoignages montrent au contraire combien la pauvreté aurait été une question et un problème récurrents dans les sociétés juives du passé. Itinérants, vagabonds, petits colporteurs, petits marchands, artisans, étrangers, marginaux, réfugiés, rabbins ou encore prostituées : un large panel d’acteurs et leurs histoires et trajectoires singulières et collectives seront au cœur des recherches présentées.

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Autour du livre de Giacomo Todeschini
Les Juifs dans l’Italie médiévale

7 novembre - Table ronde - Paris, EHESS

A l’occasion de la sortie du nouveau livre de Giacomo Todeschini consacré à l’histoire des juifs d’Italie au Moyen Âge (Gli ebrei nell’Italia medievale, Carocci, 2018), une table ronde se tiendra le 7 novembre 2018 à l’EHESS en présence de l’auteur. Cette rencontre sera animée par Javier Castaño (CSIC Madrid), Mathias Dreyfus (Musée national de l’histoire de l’immigration), Michaël Gasperoni (Centre Roland Mousnier-CNRS), Sylvie-Anne Goldberg (CRH-EHESS) et Davide Mano (CRH-EHESS). Connu en France pour ses travaux d’historien de la pensée économique médiévale (Richesse franciscaine, Verdier, 2008 ; Au pays des sans-nom, Verdier, 2015 ; Les Marchands et le Temple, Albin Michel, 2017), Giacomo Todeschini est également un spécialiste de l’histoire des juifs (La ricchezza degli ebrei, CISAM, 1989 ; La banca e il ghetto. Una storia italiana, Laterza, 2016). Cette table ronde aura lieu juste après le colloque international « Être juif et pauvre. Rôles sociaux et capacités d’agir en mondes chrétiens et musulmans (Moyen Âge-Époque moderne) » organisé à l’EHESS les 5 et 6 novembre 2018, qui verra la participation de Giacomo Todeschini en qualité de discutant final.

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Une nouvelle histoire de la prison et de l'enfermement

7 et 8 novembre - Journées d'études internationales - Paris, EHESS

Située au carrefour de plusieurs historiographies (histoire de la justice et de la criminalité, histoire des polices, de l’administration et de l’Etat, histoire de l’Eglise, histoire du travail et de la marginalité/pauvreté), l’histoire de la prison et de l’enfermement connaît un renouveau certain. On refuse désormais de considérer la prison sous l’angle exclusif d’un droit de punir reformulé par les réformateurs du XVIIIe siècle. Toute approche téléologique, en termes de modernisation nécessaire ou de genèse de la prison est désormais récusée, au profit d’une étude comparatiste dans le temps long des singularités « carcérales » et de la circulation et la réinterprétation des expériences de l’enfermement. La relecture du face-à-face entre surveillants et enfermés conduit également à interroger à nouveaux frais les modes de régulation internes aux lieux d’enfermement, la diversité des fonctions qui leur sont assignées et les représentations sociales qui s’y rattachent. Ces journées, organisées par Falk Bretschneider (EHESS), Vincent Milliot (Université Paris 8), Philippe Minard (Université Paris 8-EHESS) et Natalia Muchnik (EHESS), sous forme d’atelier, seront consacrées à un état de la recherche ; elles entendent constituer un jalon dans la formation projetée d’un réseau international centré sur l’étude des enfermements, plus particulièrement à l’époque moderne.

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Drogues, politiques et contre-cultures

8 novembre - Demi-journée d'étude - Paris, EHESS

A l’origine anglo-saxonne dans leurs références comme dans leurs pratiques, les mouvements contre-culturels n’ont pas moins ébranlé l’ensemble des sociétés occidentales, avec des spécificités propres aux différents groupes sociaux qui s’en sont emparés. Cette subversion de l’intérieur de la société capitaliste hérite en partie d’une succession de mouvements artistiques révolutionnaires, mais, en rupture avec le concept d’avant-garde, elle tire aussi son inspiration de cultures populaires de groupes opprimés et/ou colonisés tout en exploitant les nouveaux médias qui, avec les drogues qui modifient les états de conscience, font circuler d’un continent à l’autre les images et les rythmes portées par des ondes musicales métissées (musiques black, rock et punk, reggae etc). « Do it » est le mot d’ordre commun, car il s’agit de construire collectivement ici et maintenant les alternatives qui échappent aux hiérarchies, à l’exploitation et à l’ordre moral des sociétés capitalistes et impérialistes.

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La Grande Guerre à l'échelle du siècle

9 novembre - Journée d'étude - Paris, Ministère de l'économie et des finances

Cette conférence, financée par le Comité pour l'histoire économique et financière de la France avec le soutien de l'EHESS (PSE) et organisée par Florence Descamps, Patrick Fridenson, Pierre-Cyrille Hautcoeur et Laure Quennouëlle-Corre, vient clôturer un cycle de journées d’étude sur « Les Finances en guerre, les Finances dans la guerre », celles sur les Banques dans la Guerre, ainsi que celles sur l’Industrie en guerre. La perspective micro-historique est abandonnée au profit d’une perspective macro-économique internationale et comparatiste. S’écartant du thème « Sorties de guerre » ou « Conséquences économiques et sociales de la guerre », la manifestation sera centrée sur l’idée d’une pesée de la Grande Guerre à l’échelle de l’Europe et des Etats-Unis, dans une perspective d’histoire longue ou de moyenne durée (40 ans, 70 ans ?). Les transformations économiques et sociales engendrées par la Première Guerre mondiale constituent-elles un cycle particulier dont la parenthèse se serait refermée au début des années 1950 ou dans les années 1980, ou l'origine de processus encore à l'œuvre aujourd'hui ?  

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Vous en reprendrez bien une tranche ?

Changement historique et découpages temporels

15 et 16 novembre - Forum du CRH - Paris, FMSH

Le ‘Forum du CRH’, organisé par la direction du Centre de Recherches Historiques, est conçu comme un moment d’échanges annuel autour de questions transversales propres à la discipline historique. Le Forum 2018 se propose de revisiter les notions utilisées pour penser les séquences temporelles et le changement historique. D’une part, il s’agit d’interroger les modes de production des séquences temporelles : les découpages institutionnels, mais aussi sur l’usage anodin, presque conjoncturel, d’un vocabulaire spécifique visant à élaborer le cadrage temporel d’une recherche. Comment construisons-nous, dans notre mode d’écriture, les cadres temporels qui structurent nos travaux ? Quels principes justifient la sélection, la hiérarchisation, la mise en série, ou encore l’identification d’origines, de continuités, de ruptures et de tournants ? Comment conjuguer la périodisation, propre à l’exercice historique, avec les emprunts à l’anthropologie, la sociologie, la littérature ? D’autre part, la question concerne l’emploi de catégories temporelles par les acteurs historiques eux-mêmes. Le réflexe de penser en période, en ère etc. n’a pas les mêmes implications et le même sens dans toutes les sociétés. En outre, dans certains cas, les cadres conceptuels qui surgissent dans le débat social entrainent un changement du regard sur les périodes présentes et passées. Dans quelle mesure la continuité culturelle ou sociale, et les ruptures introduites dans cette continuité, sont-elles perçues et exprimées dans la vie courante ?

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Autour du livre de Bertrand Binoche

Nommer l'histoire. Parcours philosophiques

19 novembre - Les rencontres du GEHM - Paris, EHESS

Les philosophes nomment l’histoire. Ils l’appellent, par exemple, « perfectibilité », « philosophie de l’histoire », « civilisation », « tableau historique », « généalogie », etc. Or, en la nommant, ils la prennent en charge et l’écrivent à leur manière, qui n’est pas (toujours) celle des historiens. Ainsi les philosophes racontent-ils toutes sortes d’histoires – pour ne pas dire qu’ils se les racontent. C’est-à-dire qu’ils élaborent des récits, éventuellement fictifs et extrêmement divers, mais qui sont toujours des instruments de vérité. Ce sont ces historicités philosophiques que le présent ouvrage prend pour objet sous la forme d’un échantillon qui s’étend de Rousseau à Foucault. Aucune théorie générale n’est ici possible, il n’existe que des cas singuliers dont l’étude, comme le réclamait Nietzsche, retourne le dard de l’histoire contre elle-même – mais sous une forme qui emporte aussi la généalogie. Comment ne pas brûler ce que l’on a adoré ? C’est une fatalité. Croit-on donc qu’un philosophe, ça ne raconte pas d’histoires ? En tous les sens de l’expression, c’est tout à fait faux ! Voici donc une histoire de la philosophie en tant qu’elle raconte des histoires…

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Economic Development and Environmental Transformations in Europe’s Extractive Peripheries (16th-21st centuries)

21 novembre - Workshop - Paris, EHESS

Partant du constat que l’extraction des ressources a joué un rôle central dans le développement européen, la journée d’étude organisée par Jawad Daheur (CERCEC) et préparée dans le cadre de son post-doctorat au CRH et au CERCEC, soulève la question des territoires impliqués dans ce type d’activité au sein de l’Europe même. En effet, en dépit de l’expansion outre-mer, les zones dédiées à l’extraction primaire ne disparurent jamais du continent. Si, dans certains cas, l’extraction a pu favoriser le bien-être de la population, une spécialisation accrue dans ce secteur a généralement provoqué des problèmes comme la dépendance, l’extraversion et la désarticulation de l’économie locale. Elle a aussi causé une dégradation de l’environnement à travers l’épuisement des ressources, diverses pollutions, la destruction de la flore et de la faune. Couvrant la période allant de la fin du XVe à la fin du XXe siècle, la journée aborde l’histoire des périphéries extractives européennes dans une perspective à la fois théorique et empirique. Les neuf communications portent sur une variété de pays, de l’Irlande à la Russie en passant par l’Italie, la Pologne et la Bohème.

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Espagne, Espagnes
Regards français sur la réalité espagnole (XVIe-XXIe siècles)

22 novembre - Cycle de table ronde - Paris, Institut Cervantes de Paris

Lévi-Strauss a souligné qu’aucune civilisation ne peut se penser elle-même si elle ne dispose pas de quelques autres pour servir de terme de comparaison. Ces mots du célèbre anthropologue peuvent bien servir à comprendre l'objectif de ce cycle, qui tente d'analyser le regard que la France a porté sur l'Espagne, du XVIe siècle à nos jours. Le but est de mieux comprendre non seulement la réalité espagnole du passé mais également celle du présent. Car ce qu’on appelle l’identité d’un pays n’est pas seulement le fait des ceux qui l’habitent, mais également de ceux avec qui ils sont en relation. Et dans ce processus, les stéréotypes et les idées préconçues font partie du récit qui s’est construit à travers les siècles, que ce soit à travers la critique ou l’apologie, voire l’autocritique. Des regards croisés, faits de rivalités féroces mais aussi d'émulation, de fascination et de rejet, ont modelé au fil du temps cette redéfinition continue qu’implique toujours un regard relationnel. A partir d’une rigoureuse démarche de critique historique, ce cycle de conférences, organisé par Nicolás Bas Martín (Universidad de Valencia) et Jean-Paul Zuñiga (GEI), comprend trois tables rondes. Celles-ci suivent un ordre chronologique, dans lequel la littérature, l'histoire, l'histoire du livre et même l'anthropologie nous rapprocheront un peu plus de la perception des « Espagnes », si proches et si lointaines en même temps, telles qu’elles étaient vues depuis le nord des Pyrénées. Des universitaires des deux pays participeront à ces rencontres afin d’entamer une réflexion collective, construisant ainsi un espace dont l’Europe, aujourd’hui plus que jamais, a grandement besoin.

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Les Arsenaux de la Méditerranée et de l’Atlantique/Gli Arsenali del Mediterraneo e del Atlantico

28 novembre - Journée d'étude - Venise, Università Ca Foscari Venezi

Organisée par Christophe Austruy (Ecole des Hautes Etudes en Sciences Socilaes  Centre de Recherches Historiques/Institu Supérieur de Gestion Programme Business & Management), Paola Lanaro (Università Ca Foscari Venezia) et Sylvain Laube (Université de Bretagne Occidentale-Centre François Viète), cette journée d'étude sera consacrée aux arsenaux de la Méditerranée et de l'Atlantique (structure d’organisation et modèle de production ; mutations et représentations ; histoire et originalités). Ces Arsenaux sont des objets originaux et uniques par la place qu’ils occupent dans la structure urbaine des villes mais aussi dans la structure de production des armements nécessaires aux Etats, nations et empires depuis au moins le Moyen Âge, sous ce nom dérivé de l’arabe dar-as-sinah dont Venise en est l’intermédiaire emblématique ; avec des précédents glorieux dans toute la Méditerranée centrale et orientale fournissant les flottes de guerre ou de police des mers les plus puissantes de l’histoire. Conçus comme de véritables innovations, ce sont des objets tout à la fois, techniques, technologiques, économiques, sociaux, urbains, majeurs enregistrant peu ou prou tous les grands évènements historiques. La complexité de ces macro-systèmes industriels, qui opèrent sur le temps long, continue à alimenter de fécondes et nombreuses études en sciences humaines, économiques et sociales.

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Après la Shoah

Nouvelles recherches

29 novembre - Demi-journée d'étude - Paris, EHESS

A partir de cette année 2018-2019, le séminaire Histoire et historiographie de la Shoah ouvre ses séances à l’exposé de travaux de jeunes chercheurs. Pour la première séance organisée par Nicolas Mariot (CNRS-CESSP), quatre d’entre eux ouvrent le ban cette année à partir des recherches issues de leurs thèses, récemment soutenues ou sur le point de l’être. En l’espèce, les quatre interventions porteront sur un champ d’étude en pleine expansion, celui du « retour en société » des survivants et communautés juives aux lendemains de la catastrophe.

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Parutions

L’art de poser les (bonnes?) questions

Jacques Berlioz

Les questions sont partout : en famille ou en couple, à la fin d’une conférence ou au beau milieu d’une réunion. Sans elles, pas de dialogue possible et difficile de sonder les profondeurs d’un discours. L’étendue des possibilités est sans limites : questions ouvertes ou fermées, de béotien ou d’érudition, de bonne ou de mauvaise foi… Parce qu’il est grand temps d’apprendre à poser – ou pas ! – les bonnes questions, découvrez les techniques qui marchent, depuis celles des gourous du coaching en Questiologie©, jusqu’à celles des plus machiavéliques, qui programment la sonnerie de leur téléphone pour qu’elle perturbe leur interlocuteur. Décryptez les rapports de force entre intervenants et écoutants, et passez maître dans l’art de l’interrogation ! Entre le Umberto Eco de Comment écrire sa thèse et le David Lodge d’Un tout petit Monde, cet essai en forme de guide pratique, émaillé de références savantes et d’exemples hilarants décrypte la marche à suivre.  

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Les entrelacements du monde

Histoire globale, pensée globale

Alessandro Stanziani

Qu’on la nomme histoire globale, mondiale, connectée, histoire-monde ou world history, c’est elle qui aujourd’hui suscite l’intérêt des lecteurs, des médias, des universitaires, et tend à façonner notre représentation du passé. Mais qu’est-ce que l’histoire globale ? Que propose-t-elle ? La belle synthèse d’Alessandro Stanziani fournit toutes les clés pour comprendre l’essor et les ambitions de cette histoire plurielle. Filiations multiples, bifurcations inattendues, brassages et métissages : affranchie de l’européocentrisme, l’histoire globale élargit les horizons géographiques, déborde les cadres nationaux, pense le monde à partir des connexions et des relations au sein d’entités politiques ou économiques hétérogènes. Elle a pour objet les migrations d’hommes, de biens, d’idées, de savoirs, de symboles, mais aussi le changement climatique, les révolutions technologiques, l’évolution des mentalités… Saisies dans la longue durée, et à l’intersection de plusieurs mondes, Alessandro Stanziani explore à nouveaux frais les relations que l’histoire établit avec la philosophie, la sociologie, la philologie et l’économie : ces interactions délimitent la portée de l’histoire globale par rapport aux autres approches. Face aux progrès du nationalisme, cette façon de faire de l’histoire permet de revisiter le passé d’un certain nombre d’événements, de culture et/ou de régions. De l’Inde à la Russie, des décolonisations à l’islam, cet ouvrage montre que l’histoire globale invite à multiplier les angles de vue, mais aussi à dépasser la vision de l’histoire comme choc entre les civilisations.

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Les Projets
Une histoire politique (XVIe-XXIe siècles)

Martin Giraudeau et Frédéric Graber (dir.)

Nous vivons dans un monde de projets. Vous voulez des enfants : faites un projet parental ! Vous êtes étudiant : songez à votre projet d’orientation ! Vous êtes au chômage : développez votre projet de réinsertion professionnelle ! Vous êtes chef d’entreprise : élaborez un projet d’investissement ! Le projet semble être devenu la forme incontournable d’un nombre croissant d’activités humaines, souvent en prétendant s’opposer aux lourdeurs de la routine ou de la bureaucratie. Cet ouvrage sort des discours convenus sur les vertus libératrices du projet pour en sonder les multiples modalités historiques. Il rend compte de la diversité des manières de faire projet à travers de nombreuses études sur l’architecture, les programmes politiques, les grand projets d’infrastructure, les fondations de couvents, les projets de films et bien d’autres formes de projets encore, du XVIe au XXIe siècle. A chaque fois, il s’agit de dépasser les projets individuels, pour saisir des formes de projets régulières, révélatrices de rapports socio-politiques établis : dans chaque forme de projet, les rôles et les ressources sont distribués d’une manière donnée entre les acteurs, des outils de conception et de gestion spécifiques s’imposent à eux. Cette histoire des formes de projets, conduit, bien au-delà d’une histoire du management, à réinvestir les histoires de l’État, du capitalisme, des libéralismes, de la science, des professions. Les projets sont au cœur de tous ces grands débats.

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Agrarian Change and Imperfect Property
Emphyteusis in Europe (16th to 19th centuries)

Rosa Congost et Pablo F. Luna (dir)

L’emphytéose et ses formes contractuelles ont longtemps été ignorées ou méprisées, soit parce qu’elles sont difficiles à identifier et à cerner, compte tenu de leur adaptabilité essentielle, soit parce qu’elles ont souvent été perçues, à tort, comme un facteur négatif pour le progrès agricole et productif. Pourtant, l’emphytéose se retrouve à peu près partout, ainsi que le prouvent les recherches contenues dans ce livre, même dans les régions ayant nié sa présence, et il semble bien qu’elle soit loin d’être obsolète ou dépassée. Les différents chapitres de ce volume montrent les multiples facettes et les formes variées de ce type de contrat et des droits de propriété « imparfaits » qui sont à l’œuvre, d’une façon pratique.

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Mesurer la forêt

Histoire & Mesure, 32-2, 2018

La dernière livraison de la revue Histoire & Mesure vient de paraître. Dans le droit fil de sa ligne éditoriale, s’y déclinent des contributions qui traitent pour les unes de l’histoire de la mesure et pour d’autres de méthodes quantitatives appliquées à l’histoire. Sous le titre « Mesurer la forêt », quatre articles saisissent l’histoire de l’espace forestier sous l’angle économique autant qu’environnemental, dans une perspective diachronique pour partie connectée aux politiques d’aujourd’hui. Une large place y est faite aux outils et techniques (SIG historiques ou télédétection par lidar) qui renouvellent l’histoire et l’archéologie du paysage en mobilisant un riche matériau archivistique. En marge de ce dossier, une contribution originale entend rendre à la politique d’intéressement salarial d’une grande entreprise publique sa véritable profondeur historique. Deux notes critiques, enfin, discutent l’une de la « grande transition » climatique décrite par B. Campbell, l’autre des apports d’une histoire globale des sciences et des techniques.

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Vie du laboratoire

Prix et distinction

Prix Augustin Thierry

Aux 21es Rendez-vous de l’histoire de Blois, le prix Augustin-Thierry, qui récompense un ouvrage d'histoire contemporaine, a été décerné à François Jarrige et Thomas Le Roux pour leur livre, La Contamination du monde. Une histoire des pollutions à l’âge industriel, paru au Seuil en 2017.

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Décès

Marcel Roncayolo

La direction du CRH s'associe aux anciens élèves et collègues de Marcel Roncayolo qui ont la tristesse d’annoncer sa disparition le 13 octobre, à l’âge de 92 ans. Assistant de géographie économique à la Sorbonne de 1952 à 1956, caïman puis maître-assistant à l’École normale supérieure de la rue d’Ulm (1956-1965), il devient en 1965 directeur d’études à la VIe section de l’École Pratique des Hautes Etudes, future École des Hautes Etudes en Sciences Sociales où il a enseigné jusqu’en 1995. De 1978 à 1988, il est également directeur adjoint de l’ENS pour les Lettres. En 1986, il devient professeur des universités à Nanterre et dirige l’Institut d’urbanisme de Paris à Créteil de 1991 à 1994. D’abord spécialiste de géographie économique, il a rapidement consacré toutes ses recherches au fait urbain, prenant comme principal laboratoire d’enquête sa ville natale de Marseille. Inspiré par la géographie rétrospective de Roger Dion et la géohistoire de Braudel, il développe une géographie urbaine attentives aux formes et aux temps. Son intelligence des villes s’attachait à en reconstituer les enjeux sociaux, économiques et politiques de fabrication et les logiques d’acteurs. Il décrivait la ville comme le produit, dans la simultanéité, de processus d’âges divers, à la fois autonomes et entrecroisés. Son œuvre a été couronnée par le prix spécial du jury du Grand prix de l’urbanisme en 2012. Auteur de très nombreux livres et articles, il a formé de nombreux chercheurs et professionnels de l’urbain, en France et à l’étranger.

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Yannis Tsiomis

La direction du CRH a la tristesse de faire part de la disparition de notre collègue Yannis Tsiomis, qui s’est éteintdans la nuit du 18 au 19 octobre à l’âge de 74 ans. Architecte, urbaniste, historien membre du Centre de recherches historiques de l’Ecole, directeur d’études, Yannis Tsiomis s’était imposé comme un grand spécialiste du fait urbain. Il a consacré de nombreux travaux aux villes néoclassiques et aux villes capitales, comme aux théories architecturales et urbaines, toujours soucieux d’inscrire ses objets dans les dynamiques sociales et politiques. Son dernier grand livre, Athènes à soi-même étrangère. Naissance d’une capitale néoclassique (2017), sur l’invention d’une capitale européenne, Athènes, en témoigne.

Evénements à venir

Autour de l'ouvrage de Thomas Le Roux, François Jarrige,
La contamination du monde. Une histoire des pollutions à l’âge industriel

3 décembre - Les Lundis du CRH - Paris, EHESS

Les femmes qui comptent dans la banque et la finance
(XIXe -XXIe siècles)

5 et 6 décembre - Journées d’étude - Nanterre, Université Paris Nanterre

L’humanité exposée : musées d’anthropologie en question

7 décembre - Journée d'étude - Paris, EHESS

Conférences Andrew Sartori (New York University)

Professeur invité par Alessandro Stanziani

Conférences de Venus Bivar (Washington University in St. Louis)

Professeur invité par Gérard Béaur