En-tête

Octobre 2018

Manifestations scientifiques

Pierre de Jean Olivi (1248-1298)
La construction de la personne humaine : anthropologie, éthique, société

4 au 6 octobre - Colloque international - Institut suisse de Rome et Collège Isidore, Italie

 

Au début du XIIIe siècle, la tradition théologique reconnaissait deux définitions de la ‘personne’ : celle de Boèce, comme substance individuelle d'une nature rationnelle et celle de Richard de Saint Victor, comme existence incommunicable d'une nature intellectuelle. Le franciscain Pierre de Jean Olivi (1248-1298) en propose une nouvelle. Il assigne à la notion de personne la fonction centrale d’une connaissance immédiate et indubitable de soi, en tant que substance individuelle en elle-même absolument consistante, sujet actif (subjectum activum) et maître (dominativum) de sa pensée et de sa volonté : « persona videtur dicere existentiam super se reflexam seu reflexibilem et existentiam seu suppositum in se ipso plene consistens - thème central de ce colloque, organisé par Stève Bobillier (Chercheur postdoctoral, responsable du projet FNS) et Dominique Demange (Maître de conférences à l'Université Paris Ouest-Nanterre-La Défense, Université Paris X).

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Biennale d'ethnographie

4 et 5 octobre - Biennale - EHESS, Paris

Suite au succès de trois éditions des Rencontres Annuelles d’Ethnographie de l’EHESS, la première Biennale d’Ethnographie de l’EHESS vous accueille pendant deux jours autour de douze ateliers et deux conférences. Malgré un changement de nom, le principe reste le même : offrir un espace de réflexion et de visibilité à l’enquête ethnographique par des doctorants et des jeunes chercheurs issus de différentes disciplines des sciences sociales. Ces rencontres de 2018 se dérouleront autour de douze ateliers. Ils s’organisent tantôt autour de certains objets d’étude qui nécessitent la mise en place de stratégies d’enquête particulières (ONG, environnement, mobilité professionnelle, justice, demandeurs d’asile, agriculture, rapports sociaux) ou se centrent sur des modes d’implication sur le terrain qui interrogent la nature des données récoltées (commérage, sens, techniques du corps, affects). Les deux soirées seront consacrées à des conférences avec des ethnographes reconnus qui viendront partager avec nous leurs engagements tout au long de leurs recherches dont Jean Peneff et Jeanne Favret-Saada. L’ensemble du comité d’organisation de la Biennale vous remercie pour votre participation, vos engagements pour imaginer l’ethnographie de demain et la faire vivre. Un seul mot d’ordre : interagissez et appréciez ces moments de partage !

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Le CRH à Blois

10 au 14 octobre - Les Rendez-Vous de Blois - Blois

Chaque année, des historiens se retrouvent à Blois afin d’exposer l’état de leurs réflexions, de présenter leurs travaux et de confronter leurs points de vue dans le but de concourir au progrès de la recherche et de la connaissance historique. Les Rendez-Vous de l’histoire, ce sont pendant quatre jours un grand salon du livre de l’histoire, plus de 300 débats et conférences, un cycle cinéma, des expositions. La 21e édition aura pour thème « La puissance des images ».

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Hommage à Joseph Goy

24 octobre - Demi-journée d'étude - EHESS, Paris

Pendant quarante ans, Joseph Goy, historien de l’économie du monde rural, a été un acteur essentiel du service public dans le domaine de l’enseignement supérieur et de la recherche. Entré à l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales en 1966, il n’a cessé d’y exercer des responsabilités importantes, de la direction du Centre de Recherches Historiques au secrétariat du bureau de la présidence à deux reprises. Il a par ailleurs été chef de la mission scientifique à la Direction générale des Enseignements Supérieurs et de la Recherche de 1982 à 1986 puis a été par deux fois conseiller auprès des ministres de l’Education nationale entre 1988 et 1992 puis de 1998 à 2000 - étant, dans ce cadre, par ailleurs le principal artisan de l’adoption du statut des enseignants de l’EHESS. Il n’a cessé de jouer un rôle essentiel d’animateur de la recherche plus particulièrement dans le domaine de l’histoire de l’économie. Aux côtés de Fernand Braudel, il a participé à la fondation de l’Association française des Historiens Economistes (AFHE), a été secrétaire général de l’Association internationale d’histoire économique et a présidé l’Association des ruralistes français. Il a créé et dirigé de nombreuses enquêtes internationales et pluridisciplinaires sur la production et la productivité agricole sous l’Ancien Régime, sur les modes de transmission du patrimoine en France, sur la parenté dans le monde paysan à travers l’exemple des Baronnies pyrénéennes. Nous souhaitons évoquer au cours d’une demi-journée l’ensemble de l’œuvre de Joseph Goy en donnant la parole à ceux qui ont travaillé à ses côtés à l’EHESS, à la Maison des Sciences de l’Homme, au Ministère de l’Education nationale et dans les instances internationales de Louvain à Montréal et Mexico.

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Appels à communication

Vous en reprendrez bien une tranche ?
Changement historique et découpages temporels

Date limite de dépôt : 15 octobre - Appel à communication (interne au laboratoire, ouvert aux extérieurs si communication conjointe)

Différentes notions sont utilisées, aussi bien dans la vie ordinaire que dans l’écriture historique, pour penser les séquences temporelles et le changement historique : époque, période, moment, ère, siècle, etc. Nous vous proposons, à l’occasion de ce forum, de revisiter ces catégories de manière pragmatique en interrogeant votre propre relation avec vos objets et méthodes de recherche. La réflexion pourra s’orienter dans une double perspective.

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Rural History 2019 - 4th EURHO Conference

Date limite de dépôt : 15 octobre 2018 - Appel à panels

L’organisation de Rural History 2019, la quatrième conférence biennale de l’European Rural History Organisation (EURHO), se déroulera à Paris du mardi 10 au vendredi 13 septembre 2019. Cette rencontre est organisée par l’EHESS, via le CRH, en collaboration avec le CNRS , la FMSH et l‘EPHE. Dans le continuité des rencontres de Brighton (2020), de Berne (2013), de Girone (2015) et de Louvain (2017), la conférence de Paris vise à promouvoir un dialogue entre les chercheurs qui s’intéressent à l’histoire rurale en dépassant les frontières nationales, les barrières chronologiques et les découpages disciplinaires. La conférence de Paris sera ouverte à toutes les propositions qui mobilisent des méthodes et des approches originales, explorent de nouveaux concepts et exposent des résultats dans une large gamme de thèmes, de périodes et de limites spatiales.

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Parutions

Le travail de l’histoire

Étienne Anheim

Ce petit livre, issu d’un mémoire d’habilitation, part d’une expérience individuelle pour réfléchir à la réalité concrète du métier d’historien, aujourd’hui, dans son quotidien. Il ne s’agit donc ni d’un traité d’historiographie, ni d’une « ego-histoire », mais d’un témoignage professionnel, destiné à la discussion collective. L’ouvrage est organisé en dix chapitres, qui énumèrent des formes de la pratique historienne, y compris dans ses dimensions les plus matérielles : apprendre, lire et écrire, enseigner, évaluer et être évalué, administrer, projeter, éditer, voyager, intervenir, chercher. Ce parcours est l’occasion de s’interroger sur les rapports entre l’épistémologie historique, l’éthique professionnelle et la politique institutionnelle, mais aussi sur la manière dont l’histoire affecte celles et ceux qui la pratiquent.

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Paris au fil de la Seine
Les Carnets des Guides Bleus

Isabelle Backouche

Savez-vous que l’île Saint-Louis était encore, à l’époque de Voltaire, « un quartier de Paris qui est éloigné de tout » ? Que la Seine, avec ses bouquinistes, est la plus grande librairie à ciel ouvert du monde ? Que la baignade était autrefois autorisée, à l’intérieur de bateaux spéciaux ? Que lors de la crue de 1910, le fleuve atteignait la gare Saint-Lazare ? Ce nouveau carnet de la collection des Guides Bleus propose une balade à la découverte du cœur historique de Paris, de l’Institut du Monde Arabe à la Concorde, en passant d’une rive à l’autre, avec des visites inédites de Notre-Dame de Paris et du jardin des Tuileries. Des visites commentées qui vous racontent l’art et l’histoire à la manière d’un guide-conférencier ; une foule d’anecdotes pour découvrir les personnages plus ou moins célèbres qui ont façonné l’usage du fleuve ou habité ses rives, les petites histoires des gens resituées dans la grande histoire de Paris ; une animation audio « Gens de la Seine » qui restitue l’ambiance du fleuve au XVIIIe siècle, avec ses métiers disparus ; des focus pour vous représenter mieux la Seine autrefois, et des « Petits plus » pour faire ressortir des éléments qui aident à la compréhension de la visite ; des quiz pour tester vos connaissances tout en vous amusant.

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La légende de Yosef della Reina, activiste messianique

Jean Baumgarten

Jean Baumgarten présente ici trois versions de la célèbre légende kabbalistique de Yosef della Reina, étudiée naguère par Gershom Scholem et Zalman Shazar. La première, en hébreu, date du XVIIe siècle, la deuxième fut rédigée en yiddish au XVIIIe, et la dernière est l’un des premiers poèmes composés en yiddish par le jeune Shmuel Yosef Agnon, alors âgé de 15 ans, bien avant donc qu’il ne devienne Prix Nobel de littérature. Cette légende raconte l’histoire d’un anti-héros qui voulut accélérer la venue du Messie par des moyens magiques et des techniques mystiques. Son histoire se termine dans un fiasco tragique, par sa chute et sa disparition. Ce personnage mythique a nourri l’imaginaire religieux des juifs à toutes les époques depuis l’Espagne médiévale d’avant l’Expulsion de 1492 jusqu’à l’époque contemporaine. L’ouvrage présente trois versions de cette légende : La première a été rédigée en hébreu par Salomon Navarro au XVIIe siècle. Après l’échec de l’aventure de Shabbatai Tsevi, un juif d’Amsterdam, Leyb Oyzer, rédigea, au début du XVIIIe siècle, une nouvelle version en yiddish pour condamner les errements du « pseudo-messie ». Le prix Nobel de littérature, Shmuel Yosef Agnon, rédigea un poème sur l’aventure tragique de ce héros. L’historien de la mystique juive, Gershom Scholem, et Zalman Shazar, futur président de l’Etat d’Israël, furent parmi les premiers à étudier cette histoire qu’ils considéraient comme un des grands mythes de la littérature juive.

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Le Feu des manuscrits
Lecteurs et scribes des textes médiévaux

Alain Boureau

Les manuscrits se consument moins que leurs lecteurs. Et ici, je veux parler de l’éclat lumineux des manuscrits et de l’obscurité qui les menace toujours et dire ma passion des manuscrits, ou plutôt de l’activité manuscrite.
"J’aime l’unicité fragile des manuscrits, sans leur vouer l’adoration ou la convoitise suscitées par des trésors, que j’évoque d’abord avant de livrer mon expérience des rapports incommodes entre les institutions détentrices, les lecteurs et les scribes. La suite, sur mes péripéties de déchiffreur, s’intitule « la peau des scribes » : à partir du matériau d’écriture, le cuir des moutons, je veux me mettre dans la peau des scribes face à leurs détracteurs, ceux qui veulent « avoir leur peau »".
Mais entre les scribes et moi, s’interpose l’institution d’une discipline qui s’est voulue « scientifique », avec une exigence de généalogie qui se fondait sur une recherche en paternité, bien vaine pour les textes médiévaux où les traces de l’auteur s’effacent au profit de celles des scribes, malgré d’illustres exceptions. Même en se libérant de ces carcans, le lecteur n’accède pas facilement aux textes des manuscrits : l’objet qui les porte, matériel, subit les aléas et infortunes des choses et les inadvertances des hommes qui en gèrent la fabrication. J’en viens alors à mes frères, les scribes eux-mêmes, quand je traite des marges du manuscrit comme lieu d’organisation du texte par les scribes, avant de présenter leur intervention directe et inventive dans le texte.
Ce livre raconte une rencontre heureuse.

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L'État contre les juifs
Vichy, les nazis et la persécution antisémite

Laurent Joly

Sur Vichy et la Shoah, on pensait tout savoir. Ce livre démontre qu’il reste encore beaucoup à découvrir. Répondant à une série de questions clés, Laurent Joly renouvelle profondément l’histoire de la persécution des juifs sous l’Occupation et balaie bien des idées reçues. Pourquoi, dès l’été 1940, le régime du maréchal Pétain a-t-il impulsé une politique antisémite ? Pourquoi a-t-il accepté de contribuer aux déportations massives décidées par les nazis en 1942 et d’assumer pleinement ces opérations, à Paris comme en zone libre ? Dans quelle mesure l’administration a-t-elle collaboré à la politique génocidaire ? S’appuyant sur de nombreuses sources inédites, restituant les marges de manœuvre des agents (du dirigeant étatique jusqu’au simple gardien de la paix) et les effets concrets de leurs décisions, Laurent Joly écrit une histoire incarnée, au plus près des exécuteurs, des victimes et des témoins. Le lecteur apprendra ainsi que le statut d’octobre 1940 n’est pas une simple transposition de la tradition antisémite française : Vichy cherche surtout à suivre le modèle nazi. Sur le Vel d’Hiv, il découvrira une histoire qu’on ne lui a jamais racontée : l’opération du point de vue policier. Enfin, il réalisera que l’idée selon laquelle la persécution des juifs a été occultée par la justice de l’épuration mérite d’être fortement nuancée. Au bout du compte, Laurent Joly montre que si toute la puissance de l’État a été mobilisée pour persécuter puis rafler les juifs, les logiques propres à l’appareil étatique, ses objectifs contradictoires, ses pesanteurs et finalement les résistances ont contribué à ce que la majorité des juifs de France, frappés de plein fouet par la persécution, échappent malgré tout à la mort.

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Un moment, des histoires

Jacques Revel
Postface de Christophe Prochasson

Un moment historiographique : depuis un demi-siècle, l'histoire s'est profondément renouvelée dans les questions qu'elle pose et dans celles qu'on lui pose, dans ses propositions comme dans ses pratiques. D'autres histoires ont été possibles. Un demi-siècle, c'est très peu dans le cours d'une très ancienne discipline. Ce n'est pas tout à fait rien dans une vie d'historien. Cinq entretiens radiophoniques proposés par Emmanuel Laurentin dans le cadre de l'émission À Voix Nue en 2017, donnent à Jacques Revel, directeur d'études à l'EHESS, codirecteur des Annales, l'occasion de revenir sur les enjeux d'une expérience collective, dont il présente ici une lecture personnelle.

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Eurocentrism and the Politics of Global History

Alessandro Stanziani

De l’histoire universelle, à la comparaison, à l’histoire connectée, l’histoire globale inclut toute approche qui n'est pas étroitement centrée sur une aire culturelle ou un pays. Ces approches foisonnantes opèrent un décentrement de perspective et remettent en discussion des chronologies et des orientations affirmées. Jamais l’histoire de la Chine, de l’Inde, de plusieurs pays d’Afrique n’aura attiré autant d’attention parmi les historiens, sociologues, politistes, les enseignants et le public qu’au cours des dernières années. En même temps, les différents courants de l’histoire globale se rassemblent autour de leur critique de l’européocentrisme.  Cette critique, quoique en bonne partie  justifiée, est trop souvent confuse, voire même –de manière paradoxale-  elle-même européocentrique.  L’histoire globale s’appuie essentiellement sur des sources anglo-saxonnes et a du mal être acceptée dans des pays où le nationalisme historiographique est important, non seulement en Europe mais aussi et surtout en Afrique et en Asie. Cet ouvrage cherche alors à tracer une histoire connectée de l’européocentrisme et suggère des pistes permettant de dépasser aussi bien le cloisonnement par aires culturelles que la globalité anglo-saxonne.

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Images de soi dans l’univers domestique (XIIIe-XVIe siècle)

Gil Bartholeyns, Monique Bourin et Pierre-Olivier Dittmar (dir.)

Quand et comment les images sont-elles entrées dans la maison ? Quel était leur rôle dans la vie de tous les jours ? Certaines protègent les lieux, d’autres servent d’aide-mémoire ou de support à la prière, la plupart des décors sont des signes de prestige. Cet ouvrage propose un premier jalon d’une histoire sociale et intime des images, en s’attachant aux décors et aux signes qui exprimaient la culture et l’identité des habitants mais aussi des familles et des réseaux de connaissance. L’histoire de la personne et l’histoire des images trouvent dans la maison un lieu de rencontre plein de surprises.

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Une fiscalité de guerre ?
Contraintes, innovations, résistances

Florence Descamps et Laure Quennouëlle-Corre (dir.)

Après la publication consacrée à la mobilisation financière pendant la Grande Guerre (2015) et celle centrée sur le désordre des finances publiques en temps de guerre (2016), ce troisième volume entend se pencher sur l’appel à la fiscalité. L'ouvrage poursuit l'étude comparée du financement de la Grande Guerre par les différents pays belligérants. Le patriotisme financier, qui s'est manifesté lors des emprunts, s'est-il prolongé dans un consensus autour de l'impôt ou bien s'est-il conjugué avec des résistances, voire le développement de fraudes, face l'augmentation des contributions fiscales ? Dans ce volume, l'analyse comparative des effets de l'élévation de la fiscalité dans les pays européens nourrit la réflexion historique et permet de tracer là encore des similitudes et des différences parfois inattendues entre les territoires.

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Histoire des sexualités

Sylvie Steinberg, Christine Bard, Sandra Boehringer, Gabrielle Houbre et Didier Lett (dir.)

Accessible et riche, inventive sur le plan de la recherche documentaire comme dans la réflexion, cette histoire des sexualités propose de retracer les grandes étapes et les évolutions des normes et des mentalités. « Fait social total », la sexualité est à l'intersection de plusieurs types d'approches historiques : sociales, anthropologiques, culturelles, linguistiques. Sous les projecteurs croisés de la démographie historique, de l'anthropologie culturelle et de l'histoire sociale, son histoire pose l'hypothèse que les comportements humains qui lui sont liés – fantasmes et représentations, pratiques érotiques et procréatives – sont eux aussi des objets qu'il s'agit d'étudier sans les détacher des autres pans de l'histoire humaine. Mais on ne saurait aujourd'hui s'intéresser à la sexualité sans y faire également entrer des outils forgés dans le champ de l'histoire du genre. Plus que jamais, la sexualité est devenue un domaine incontournable de l'histoire.

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L'Europe
Encyclopédie historique

Christophe Charle et Daniel Roche (dir.), en collaboration avec Paul Boulland, Christophe Duhamelle, Bruno Dumézil, Antoine Lilti, Brigitte Marin, Stéphane Van Damme, Blaise Wilfert-Portal

De la fin de l’Antiquité à nos jours circulent les cultures, se métissent les peuples, se transforment les sociétés, s’étendent les pouvoirs au sein d’une Europe aux dimensions variables selon les époques et ses rapports changeants avec le reste du monde. L’Europe livre tous les éléments indispensables pour comprendre la multiplicité des strates, des conflits ou des échanges qui ont fait naître, déployé ou remodelé ce continent. Celui-ci cumule paradoxes et contradictions historiques : à la fois fort et faible, temporairement réuni ou profondément divisé ; y alternent phases d’expansion et de repli, périodes de certitude et de supériorité proclamée et moments de dépression ou de décadence réelle ou supposée. En ressort un portrait polyphonique et dynamique, raisonné et critique, d’une civilisation, une et plurielle, à bien des égards plus unie qu’on ne le croit, dont l’histoire tour à tour exalte, instruit ou désespère. Ce faisant, l’Europe offre le guide d’exploration nécessaire au moment crucial que nous traversons avec une organisation des savoirs à la fois chronologique et thématique ; une présentation des cultures matérielles et immatérielles ; la diversité spatiale et temporelle des Europes ; la pluralité productive des approches historiques : intellectuelle, politique, économique, sociale, technique, religieuse, culturelle, symbolique ; la contribution multinationale de plus de 430 spécialistes.

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Les Règles de la parenté, entre histoire et anthropologie
Autour des travaux de Gérard Delille

Elie Haddad (dir.)
L'Atelier du CRH, 19bis, 2018, revue électronique

Sept historiennes et historiens confrontent leurs objets et leurs méthodes à l’interprétation générale du système de parenté européen médiéval et moderne proposée par G. Delille pour mieux mettre en avant les différents enjeux historiques, théoriques et documentaires des débats en cours dans ce champ de recherche. Le lecteur est ainsi invité à arpenter quelques terrains sur lesquels se déploient des questionnaires visant à mieux comprendre les changements des sociétés d’Europe et d’ailleurs, au croisement de l’anthropologie et de l’histoire.

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Michel de Certeau et la littérature

Jean-Christophe Abramovici et Christian Jouhaud (dir.)
Les Dossiers du GRIHL, 2, 2018, revue élec, 2018, revue électronique

Les vingt communications issues du colloque « Michel de Certeau et la littérature » publiées dans ce volume vise trois objectifs : dresser un état des lieux du littéraire certalien ; décrire et comprendre pourquoi et comment Certeau historien a constamment envisagé l’historiographie la plus rigoureuse comme « fiction » et comme « littérature » ; saisir comment la problématique des actes de lecture débouche sur une éthique et une politique de la présence et de l’absence. Elles le font aussi en tentant de prendre la mesure des potentialités théoriques du recours à la littérature chez Certeau qui a écrit que « la littérature est le discours théorique des procès historiques » et que le roman « c’est le rapport que la théorie entretient avec l’apparition événementielle de ses limites ».

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Transfert de mémoires

Sabina Loriga (dir.)
Passés/Futurs, 3, Politika/Labex Tepsis, revue électronique

À partir d’œuvres, de sources de natures diverses, et dans un dialogue avec la notion de « postmémoire » thématisée par Marianne Hirsch, les cinq contributions de ce dossier interrogent les mémoires au « second » ou au « troisième » degré, qui occupent dans l’espace public une place croissante, ainsi que les processus de transmission ou de constitution de ces mémoires en réalité discontinues, transformées par les consciences de ceux qui en sont aujourd’hui les dépositaires. Cette question est encore au cœur du dialogue entre un historien, Justo Serna, et un grand romancier qui ne cesse d’explorer le passé, ses traces dans le présent, sa reconstitution et les limites de la réalité : Javier Cercas. Acteur majeur des études sur la mémoire, Andreas Huyssen fait pour sa part le point, dans un entretien mené par Patrick Eser, sur sa trajectoire et les tendances de ce champ de recherche ; tandis que l’historienne Carolyn Dean revient sur la constitution contemporaine de la figure du témoin, et que Fernando Molina Aparicio questionne les incidences politiques des mémoires de la guerre civile espagnole au Pays Basque. Transferts de mémoire : ou les manières selon lesquelles le passé ne passe pas.

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La singularité / Singularity

Samuel Hayat, Judith Lyon-Caen et Federico Tarragoni (dir)
Tracés. revue de sciences humaines, 34, 2018, Editions de l'ENS

Ce numéro construit la notion de singularité, entre les sciences sociales, la philosophie et les arts, en prenant un double point d’appui. Le premier est celui des opérations analytiques consistant à produire un savoir généralisant et ouvert à la comparaison à partir d’objets réputés singuliers, uniques, irréductibles, contingents. Tout en s’inscrivant dans la continuité des débats fondateurs en sciences sociales sur l’articulation de la représentativité et du « cas limite », les différents articles du dossier les prolongent sur des bases nouvelles, en s’inspirant des savoirs de la philosophie, du droit ou des arts. Le deuxième point d’appui, plus empirique, est celui des processus concrets de singularisation des individus, à partir de pratiques, d’interactions et de sociabilités dans des domaines divers (représentation politique, engagement militant et usages du droit, pratiques artistiques et culturelles, pratiques d’esthétisation du corps, sociabilités de voisinage). Il s’agit ici d’analyser, cas par cas, les logiques de construction d’identités singulières chez les individus, et de comprendre comment elles interagissent avec les déterminations sociales.

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Capitalisme/Kapitalismus

Hinnerk Bruhns, Patrick Fridenson, Jürgen Kocka (dir.)
Trivium 28/2018, revue électronique

Capitalisme : un mot français d'origine, une première conceptualisation essentiellement allemande. Ce numéro de Trivium se fait l'écho des manières nouvelles dont, dans les deux pays, l'histoire, la sociologie, les sciences de gestion rendent compte des transformations du capitalisme induites par la globalisation, la financiarisation, la révolution numérique et la fin des régimes communistes à l'Est comme des questions qu'elles posent sur l'économie, la société, la politique et la culture, ainsi que sur le passé et l'avenir du capitalisme. Elles mettent en évidence dans les sciences sociales les changements des concepts, le renforcement de l'analyse des pratiques et les termes nouveaux de la critique. Elles ouvrent trois débats : sur les relations entre dirigeants et actionnaires des entreprises modernes par rapport aux exigences sociales et environnementales, sur la croissance ou la diminution de la place de l'industrie  et  sur les inégalités entre personnes, groupes sociaux et pays. Ce numéro a été réalisé avec l’aide de la Délégation générale à la langue française et aux langues de France (Ministère de la Culture), de la Fondation Fritz Thyssen (Cologne) et du Centre de recherches historiques (EHESS/CNRS).

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Chercheur invité par le CRH

Samuel Garrido-Herrero

Samuel Garrido-Herrero est professeur d’histoire économique au Département d’économie de l’Université Jaume I (Castellón, Espagne). Il est actuellement co-directeur de la revue Historia Agraria. Spécialiste d’histoire rurale de la période contemporaine, il a mené ses premières recherches sur l'agriculture valencienne, sur les coopératives agricoles et les conflits sociaux dans les campagnes. Il a publié Treballar en comú. El cooperativisme agrari a Espanya en 1996. Depuis lors, ses travaux se sont orientés vers d’autres questions sur lesquelles il a publié de nombreux articles : la gestion collective de l’irrigation, les relations propriétaires/fermiers, l’exercice des droits de propriété. Actuellement, il poursuit ses investigations en liant les pratiques coopératives et la production viticole. Il est invité au CRH par Gérard Béaur, au sein de l'équipe ERHIMOR, pour une durée de six mois.

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Soutenance de thèse

En grève et en guerre

Les mineurs britanniques au prisme des enquêtes du Mass Observation (1939-1945)

Ariane Mak

Thèse dirigée en co-direction par Laura Lee Downs et Alain Cottereau, soutenue le 25 septembre 2018, devant un jury composé de Clarisse Berthezene (Université Paris Diderot), Marie-Emmanuelle Chessel (Sciences Po), Marion Fontaine (Université d’Avignon et des Pays de Vaucluse) et Jim Phillips (University of Glasgow) et Xavier Vigna (Université Paris Nanterre).

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Vie du laboratoire

Prix et distinction

Jack Goody Award 2018

Le premier Jack Goody Award, prix créé en mémoire du grand anthropologue par les Comparative Studies in Society and History, a été attribué à nos collègues Simona Cerutti et Isabelle Grangaud pour leur article : "Sources and Contextualizations: Comparing Eighteenth-Century North Africa and Western European Institutions”, paru dans le volume 59 de la revue, n°1, p. 5-33.

Arrivées

Jean-Baptiste Fressoz

Jean-Baptiste Fressoz est historien des sciences, des techniques et de l’environnement, chargé de recherche au CNRS. Avant d’arriver au CRH, il était affecté au Centre Alexandre Koyré (2018-2014) après avoir été maître de conférence à l’Imperial College de Londres (2011-2014). Il a publié plusieurs livres dont L’Apocalypse Joyeuse, une histoire du risque technologique (2012) et L’Evénement anthropocène. La Terre, l’histoire et nous (2016) avec Christophe Bonneuil. Actuellement, il finit avec Fabien Locher un livre sur les savoirs sur le changement climatique depuis le XVIe siècle. Dans les années qui viennent, il compte mener un travail sur la prise en compte des flux de matière dans l’écriture de l’histoire. D’une manière générale, ses travaux visent à placer l’histoire au centre des réflexions sur la crise environnementale. Il rejoint, à partir du 1er septembre, le Groupe de recherches sur l’histoire de l’environnement (GRHEN).

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Benoît Grévin

Benoît Grévin, né en 1973, ancien membre de l’École française de Rome, se spécialise en histoire des cultures linguistiques et rhétoriques des mondes médiévaux. À côté de deux champs de recherche majeurs, respectivement la pensée et la pratique de la rhétorique médiolatine de l’ars dictaminis dans le monde du notariat et des chancelleries de l’Occident latin (XIIe-XVe siècle), et la connaissance de l’arabe dans la péninsule italienne à la fin du Moyen Âge, il pratique également des recherches de comparatisme, notamment sur les cultures du langage en Occident chrétien et en Islam. Il rejoint le groupe AHLoMA à partir du 1er septembre.

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Olof Bortz

Les recherches d’Olof Bortz portent sur l’écriture de l’histoire et les événements du XXe siècle, notamment l’arrivée du nazisme et de la Shoah. Son projet actuel s’interroge sur les chercheurs et le nazisme pendant les années 1930 en France, au Royaume Uni et aux États-Unis. Avant la guerre, des chercheurs des démocraties confrontées à l’Allemagne en 1939 et 1941 ont formé un savoir sur le nazisme. Certains d’entre eux étaient des germanistes, depuis longtemps au fait de la culture, de la philosophie et de l’histoire allemande, d'autres étaient des réfugiés de l’Allemagne, souvent formés en sciences sociales et persécutés par des raisons politiques ou racistes. La recherche sur le nazisme traversait les frontières et les disciplines académiques. Entre l’antifascisme académique et ceux qui se vantait d’une approche sine ira et studio, ce projet analyse le rôle de la recherche et plus spécifiquement les sciences sociales face au nazisme. Durant la période de son post-doctorat, Olof Bortz sera suivi par Sabina Loriga sera au GEHM.

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Sergi Sancho Fibla

La thèse de doctorat de Sergi Sancho Fibla était consacrée aux pratiques méditatives et de dévotion de Marguerite d’Oingt, chartreuse du XIVe siècle. Docteur en études médiévales de l’Université Pompeu Fabra de Barcelone (2015) grâce à une bourse FI-DGR de l’AGAUR, il a ensuite obtenu un contrat postdoctoral Labexmed à l’Université d’Aix-Marseille (Laboratoire TELEMMe). Ses travaux portent sur la spiritualité médiévale et les pratiques culturelles des communautés de femmes religieuses du XIIIe au XVe siècles  (la literacy, l’exercice de l’écriture et la lecture, les pratiques de dévotion, etc.). Son projet actuel vise concrètement à approfondir les connaissances des différentes formes d’activités performatives (théâtrales, paraliturgiques) des religieuses dans le Sud de la France et le Nord de la péninsule ibérique entre le XIIIe et le XVe siècles. Il rejoint le groupe AHLoMA.

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Thibaut Julian

Agrégé de Lettres modernes et diplômé de l'ENS, Thibaut Julian a enseigné à Sorbonne Université (contrat doctoral) puis à l'université de Valenciennes (ATER). Sa thèse, effectuée sous la direction de Pierre Frantz, étudiait les représentations de l'histoire de France au théâtre entre 1765 et 1806. Ses travaux portent principalement sur le théâtre, l’histoire et l’esthétique au « tournant des Lumières ». Il s’intéresse à la réception de la littérature, aux détournements fictionnels de l’histoire, ainsi qu’à l’incidence de la politique sur l’évolution des genres, des formes, des représentations et la constitution du patrimoine culturel. Son projet postdoctoral s’oriente plus particulièrement vers les interactions entre les formes théâtrales et les imaginaires de la Révolution à la Restauration, l’étude des émotions et les modalités de gestion des traumatismes par la fiction, les spectacles et les arts. Thibaut Julian sera associé au GRIHL et au GEHM.

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Jean-Baptiste Paranthoën

Docteur en sociologie, Jean-Baptiste Paranthoën a soutenu une thèse en 2016 intitulée : « L’organisation des circuits courts par les intermédiaires. La construction sociale de la proximité dans les marchés agroalimentaires ». À la croisée de la sociologie politique et de la sociologie économique, ce travail pointe le paradoxe que constitue le développement d’agents intermédiaires à mesure que la proximité s’institutionnalise dans les relations marchandes. Après avoir été allocataire de recherches à l’INRA et ATER en sciences politiques à l’université de Nanterre, Jean-Baptiste Paranthoën a rejoint le CRH en septembre 2017, accueilli par l'équipe ERHIMOR, afin de conduire une recherche post-doctorale sur les mobilités professionnelles vers l’agriculture - contrat post-doctoral EHESS qui a été reconduit pour une année et nous l'en félicitions.

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Titularisation

Carmen Brando

Contractuelle depuis 2016, Carmen Brando-Lebas a obtenu sa titularisation en tant qu'ingénieure de recherche à l'EHESS en sciences de l'information géographique et humanités numériques au CRH. Elle est également affiliée à la Plateforme Géomatique de l'EHESS. Nous la félicitons.

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Décès

Gérard Jorland

Nous avons la tristesse de vous annoncer le décès de Gérard Jorland, survenu le 22 août 2018, à l'âge de 71 ans. Directeur de recherches au CNRS, directeur d'études cumulant à l'EHESS, Gérard Jorland était entré au Centre de Recherches Historiques en 1982, où il a construit toute sa carrière, continuant d'animer son séminaire après son départ à la retraite. C'était un collègue apprécié et très actif à la fois au sein du laboratoire et au sein de l'école. Comme historien et philosophe, il a œuvré pour ouvrir l'histoire des sciences aux phénomènes sociaux, portant son regard sur la place de la science dans les sociétés et sur l'histoire des problèmes scientifiques de longue durée. Le laboratoire perd un collègue de grand talent, profondément attaché à notre institution.

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Evénements à venir

Autour de l'ouvrage de Pablo Luna
L’itinéraire de la Buenamuerte à Lima

5 novembre - Les Lundi du CRH - EHESS, Paris

Aux sources des politiques sociales
Décentrer l'histoire du welfare européen (XIXe-XXIe siècles)

5 novembre - Journée d'étude doctorale  - Paris

Etre juif et pauvre
Rôles sociaux et capacités d'agir en mondes chrétien et musulman (Moyen Âge-Epoque moderne)

5 et 6 novembre - Colloque - EHESS, Paris

Une nouvelle histoire de la prison et de l'enfermement

7 et 8 novembre - Colloque - Paris

La Grande Guerre à l'échelle du siècle

9 novembre - Colloque - Ministère de l'économie et des des finances, Paris

Espagne, Espagnes
Regards français sur la réalité espagnole (XVIe-XXIe siècles)

15 novembre - Demi-journée d'étude - Institut Cervantes, Paris

Vous en reprendrez bien une tranche ?
Changement historique et découpages temporels

15 et 16 novembre - Forum du CRH - Paris

Développement économique et transformations environnementales dans les périphéries extractives en Europe (XVIe–XXIe siècles)

21 et 22 novembre - Colloque - EHESS, Paris