En-tête

Mars 2018

Manifestations scientifiques

Autour de l'ouvrage de Jean Baumgarten

Le petit monde. Le corps humain dans les textes de la tradition juive, de la Bible aux Lumières

5 mars - Les Lundis du CRH - EHESS, Paris

Le corps humain fut longtemps considéré comme un objet d’étude secondaire. Or les textes de la tradition juive comprennent un ensemble impressionnant de références portant sur les réalités somatiques qui, toutes, nous montrent que l’être humain est un monde en miniature. L’ouvrage foisonnant de Jean Baumgarten, en s’appuyant sur l’analyse de sources juives mises en regard avec des textes issus d’autres traditions religieuses et philosophiques, montre comment les discours juifs sur le corps se sont formés, développés et transformés, depuis la Bible jusqu’au XVIIIe siècle. Leur étude donne accès aux valeurs, aux codes culturels, et éclaire tout particulièrement les controverses entre les différents courants religieux qui particularisent le judaïsme. En marge des conceptions sur la prééminence de l’âme, cette synthèse inédite des représentations du corps humain nous permet d’accéder à la compréhension des catégories légales, des principes philosophiques, des normes morales et des idées mystiques propres à la religion et à la culture juives. Le débat sera animé par Béatrice Delaurenti, en présence de l'auteur entouré de Natalia Muchnik (CRH-EJ-GEI), Thierry Pillon (Université Panthéon-Sorbonne, Cetcopra) et Claudine Vassas (CNRS-LISST).

Lire la suite

En retrait/e
La solitude créatrice au prisme du genre

8 mars - Journée d'étude - Institut des études avancées, Paris

De l’Antiquité à nos jours, les discours européens sur les pratiques de la retraite comme lieu de réflexion et de production religieuse, intellectuelle et artistique forment un ensemble complexe de représentations. La retraite implique en effet des formes variées : halte, attente, méditation, contemplation, pèlerinage, prière, isolement, ou même maladie. Qu’elle prenne la forme d’un désert, d’un jardin, d’une forteresse, d’un couvent, d’une cellule, d’un ermitage, d’une chambre de malade ou d’une chambre de travail, d’une métropole même, la configuration réelle et imaginaire de la retraite est soumise à une constante métamorphose qui en fait aussi bien un environnement qu’un alter ego de la personne en retrait du monde. Dans la zone de tension entre passivité et abandon d’un côté, et activité, affirmation et subversion du statu quo social, de l’autre, la relation entre individu et société y est continuellement renégociée. La retraite peut tout autant signifier l’adaptation aux normes que le refus de l’autorité, ou que l’expérimentation de modèles de vie innovants. Les organisatrices de la journée, Xenia von Tippelskirch (U. Humboldt), Audrey Lasserre (U. Louvain-la-Neuve) et le Groupe Histoire du genre-CRH, voudraient ouvrir la réflexion autour du phénomène de l’isolement (volontaire et productif) dans une perspective de genre. Dans le cadre des études de genre, les questions de la retraite et de l’isolement ont rarement été considérées, bien qu’il semble évident que le renoncement au monde et l’isolement social mettent en question les représentations de genre (sexes et sexualités). Il s’agira d’analyser les implications éthiques, sociales, politiques, religieuses, discursives, esthétiques, métaphoriques, topographiques, etc., dans une perspective diachronique et synchronique. Quels discours, objets d’art et théories de la retraite deviennent pertinent·es dans une perspective de genre ? De quelle manière des modèles religieux (orthodoxes ou bien dissidents) reprennent et transforment des formes post-séculaires de la retraite tout en modifiant aussi les discours qui s’y réfèrent ? Quelles ruptures, contradictions et transgressions deviennent observables dans la longue durée ? Quelles conceptions de la productivité et de l’engagement sont proposées ? Quand peut-on observer un recul transgressif par rapport aux traditions de retraite historiques ?

Lire la suite

Les drogues sur prescription médicale

8 mars - Demi-journée d'étude - EHESS, Paris

Dès l’origine, les conventions internationales ont introduit une distinction essentielle entre les substances ayant des propriétés thérapeutiques et celles qui n’en ont pas et ce, indépendamment de leur dangerosité. Et il a été convenu que les drogues dangereuses ayant des applications médicales, la morphine par exemple, seraient prescrites par des médecins et délivrées par des pharmaciens. Sur cette base, chaque pays a mené sa propre politique. Des exemples français (Zoé Dubus), anglais et américains (Bertrand Lebeau) illustreront ce propos. Aujourd’hui de nombreuses substances classées comme drogues sont utilisées en médecine (Daniel Annequin) ou prescrites hors AMM (Autorisation de Mise sur le Marché) (Philippe Grunberg). Tandis qu’en 1926, la commission Rolleston jette les bases du « british system », des milliers de médecins américains sont incarcérés pour avoir prescrit des opiacés à des héroïnomanes. Quelques décennies plus tard, les programmes suisses de prescription d’héroïne et l’épidémie américaine d’overdoses aux opiacés sur prescription médicales ces dernières années, illustrent cette forme paradoxale de légalisation des « drogues » : la prescription.

Lire la suite

Monopolising the Common Good. Commercial
Lobbying and Political Economy in Europe, ca. 1650–1850

8 et 9 mars - Colloque - Institut historique allemand, Paris

Cette rencontre, organisée par Moritz Isenmann (Universität zu Köln) et Philippe Minard (Université Paris 8-IDHE.S/EHESS-CRH-GrHEco), a pour but d’analyser le développement et les modalités du lobbying commercial dans l’Europe moderne, au sens large, dès lors que les États ont été amenés à mettre en œuvre de façon active des politiques économiques, que les intérêts marchands et manufacturiers ont tenté d’influencer ou d’infléchir à leur profit. On étudiera les formes d’organisation que se sont donné ces groupes d’intérêt, leurs relations avec les États et les diverses autorités politiques, ainsi que les discours et la rhétorique mobilisée. On portera une attention particulière à la manière dont la rhétorique du bien commun est récupérée, à une époque où s’affirme une sphère publique et une certaine forme d’opinion publique, qu’il s’agit de rallier ou de séduire. Enfin, on verra dans quelle mesure l’économie politique qui se développe alors prend en compte l’existence des groupes de pression économiques.

Lire la suite

Ce que font les artistes à l'histoire

10 mars - Journée d'étude - Fonds Ricoeur, Paris

Après Nietzsche, la conscience historique a été ressentie comme une « fièvre », une entrave à la compréhension profonde de l’expérience humaine, à son appropriation présente. Paul Valéry, Virginia Woolf, Italo Svevo, partageaient le sentiment exprimé par Stephen Dedalus dans l’Ulysse : l’histoire est un cauchemar à oublier. En revanche, aujourd’hui, de nombreux romanciers et artistes se proposent comme les véritables médiateurs du passé. Ils le « cherchent », et certains d’entre eux visent à combler les failles de l’histoire, d’autant plus que les sujets historiques traités sont imprégnés de questions métahistoriques, comme l’expérience du temps, les temporalités régressives et asynchrones. Le rapprochement est encore plus poussé lorsque les artistes se plongent dans les archives, ou entreprennent des opérations de « re-enactment », comme pour prouver le caractère ouvert et non définitif du passé, ou encore lorsque les frontières entre le documentaire et la fiction s’avèrent plus poreuses que jamais. Les historiens, de leur côté, ont remis en discussion le « noble rêve de l’objectivité » et leurs dispositifs de représentance, et sont devenus plus sensibles à la question de l’imagination-pour-le réel du passé. Bref le grand partage entre un passé plastique, ouvert à tous les ordres du temps, et un passé révolu et définitif, se retrouve plein de brèches. Pour autant, ces passages ne relèvent pas d’une résolution dialectique des anciens conflits, ni d’une coexistence irénique. Il y a toujours un risque d’esthétisation de l’histoire au détriment des faits. Il y a aussi l’ambivalence de la fiction, lorsqu’elle prétend faire parler les disparus. A travers la diversité des œuvres et des cas qu’il s’agira de traiter, cette journée d'étude, portée par Sabina Loriga (GEHM) et Olivier Abel (Faculté de théologie protestante de Montpellier), avec le soutien du Fonds Ricœur et de la revue Passés/Futurs, cherchera à décrire et comprendre plusieurs configurations possibles des usages de l’histoire par les artistes, depuis la Deuxième Guerre mondiale jusqu’à aujourd’hui, époque où l’art contemporain semble à nouveau imprégné d’une certaine « urgence de l’histoire ».

Lire la suite

Equité et gouvernement des territoires
Des métropoles aux périphéries

23 mars - Journée d'étude - EHESS, Paris

Le séminaire Analyse et politique de la ville se poursuit autour des valeurs qui l’ont toujours animé depuis sa création à l’Université de Paris Nanterre (Laboratoire de Géographie Urbaine, Guy Burgel) : l’approche pluridisciplinaire des processus urbains, les comparaisons internationales, l’ouverture sur la société civile, les collectivités territoriales, les élus et les professionnels de la ville. En association avec la FMSH (Michel Wieviorka), l’EHESS (Marie-Vic Ozouf-Marignier) et le Comité d’Histoire des ministères de l’Ecologie et de l’Habitat (Patrick Février), nous nous interrogerons cette année sur la contradiction entre l’omniprésence du fait urbain dans la société et son opacité dans le débat public en trois sessions. La première session a été consacrée à La ville dans l’action politique : un demi-siècle d’expériences, la seconde sur Equité et gouvernement des territoires Des métropoles aux périphéries.

Lire la suite

Les enjeux du prophétisme médiéval

23 mars - Rencontre - EHESS, Paris

Cette rencontre autour de Gian Luca Potestà est organisée dans le cadre du projet ERC BIFLOW (Bilingualism in Florentine and Tuscan Works, ca. 1260 – ca. 1416), en présence de l’auteur, avec la participation d’Alain Boureau, Michele Lodone, Antonio Montefusco et Sylvain Piron. La parution de la traduction française du dernier livre de Gian Luca Potestà, Le dernier messie. Prophétie et souveraineté au Moyen Âge (Belles-Lettres, 2018), issu de conférences que l’auteur avait prononcées à l’occasion d’une invitation à l’EHESS, fournit une bonne occasion d’engager une discussion collective sur le prophétisme médiéval, en le considérant dans toutes ses dimensions : ses ressorts théologiques, ses usages politiques, les formes littéraires de sa diffusion, en latin et en vernaculaire. Sur tous ces aspects, nous évoquerons l’ampleur du travail mené par Gian Luca Potestà et dans son sillage, les chantiers ouverts et les nouvelles perspectives de recherche.    

Lire la suite

---

Professeurs invités par l'EHESS

Catherine König-Pralong (Université de Freiburg im Breisgau)

30 janvier, 9, 21 et 23 mars - Conférences - EHESS, Paris

Catherine König-Pralong, invitée par Etienne Anheim et Sylvain Piron, est professeure d’histoire de la philosophie à l’Université de Freiburg im Breisgau en Allemagne. Depuis 2014, elle dirige le projet européen (ERC-Consolidator Grant) « Medieval Philosophy in Modern History of Philosophy » (MEMOPHI). Son approche se singularise, au sein des études philosophiques, par un souci de dialogue avec l’histoire et les sciences sociales. Ses nouvelles recherches, illustrées par un livre publié en 2016 (Médiévisme philosophique et raison moderne. De Pierre Bayle à Ernest Renan, Paris, Vrin), s’interrogent sur la construction d’une histoire de la philosophie qui accompagne l’institutionnalisation de cette discipline dans l’Europe des XVIIIe et XIXe siècles. Dans une approche interdisciplinaire de l’histoire de la philosophie, elle étudie les croisements entre cette discipline naissante et les sciences naturelles, la linguistique, la géographie, l’ethnologie, l’anthropologie et l’histoire de la culture. Elle met ainsi en évidence un ressort central de la construction de la modernité. Aux XVIIIe et XIXe siècles, les historiens de la philosophie et de la culture élaborent de grands récits dans lesquels la rationalité analytique et réflexive (auto-analytique) est considérée comme le propre ou la culture de l’Europe. Dans le même mouvement, ils identifient d’autres ensembles culturels perçus comme exotiques, archaïques, hétérogènes (aux sens biologique et culturel) ou prémodernes, comme la sagesse chinoise, la pensée arabe ou la scolastique médiévale.  

Lire la suite

Paola Lanaro (Università degli Studi 'Ca' Foscari' di Venezia)

8, 19 et 22 mars - Conférences - EHESS, Paris

Historienne économiste internationalement reconnue, Paola Lanaro, professeur d’histoire économique à l’Université Ca Foscari de Venise au Department ofu Management, invitée à l'EHESS par Maurice Aymard, Antoinette Fauve-Chamoux et Maurizio Gribaudi, travaille sur la formation et le développement des marchés et du monde entrepreneurial entre Moyen Âge et Ancien Régime. Par ses nombreux ouvrages et articles, elle a été l’une des pionnières à avoir su ouvrir les études historiques vers l’analyse des importantes interactions entre les formes d’échanges économiques et celles du développement des villes à l’époque moderne. Combinant histoire quantitative et histoire intergénérationnelle des familles, ses travaux sur le rôle majeur des femmes dans le développement de certains secteurs de l’économie urbaine font autorité. Paola Lanaro met en lumière à quel point les stratégies de transmission des biens des femmes (et non seulement des dots) ne sont pas seulement affaires de chefs de famille masculins, mais reposent sur des stratégies familiales à long terme, mises en œuvre par les femmes elles-mêmes. Active dans le cadre des associations scientifiques européennes, elle est aussi la présidente de l’Association Italienne d’Histoire Urbaine et membre de plusieurs autres associations scientifiques et comités éditoriaux, dirigeant et encourageant des travaux comparatifs tenant compte du genre, dont les résultats bien souvent bousculent les idées reçues.

Lire la suite

Luis Miguel Ribeiro de Oliveira Duarte (Universidade do Porto)

9, 12 mars et 15 avril - Conférence - EHESS, Paris

Luis Miguel Ribeiro de Oliveira Duarte, professeur à l'université de Porto est l'un des meilleurs spécialistes portugais d'histoire médiévale, qu'il étudie dans une perspective européenne, en conjuguant approche politique, essentielle dans un pays où la construction de l'état monarchique tient une place centrale, et histoire économique. Il travaille sur des questions d'histoire du commerce et des textiles, où le Portugal joue un rôle original autant qu'important dans la régulation des échanges entre Europe du Nord et du Nord-Ouest (iles britanniques en particulier) et monde méditerranéen, chrétien ou musulman. Invité à l’EHESS par Mathieu Arnoux (GAM), L. M. Ribeiro de Oliveira Duarte collabore avec lui sur des thèmes d'histoire économique autour des comptabilités toscanes du fonds Salviati de l'École normale de Pise, dont plusieurs séries encore peu exploitées, éclairent la place de Lisbonne et le rôle des marchands portugais dans le commerce toscan.

Lire la suite

Rosa Tamborrino (Politecnico di Torino)

15, 21 et 29 mars et 17 mai - Conférences - EHESS, Paris

Invitée à l'EHESS par Maurizio Gribaudi, Rosa Tamborrino est professeure à l’École polytechnique de Turin (Italie) au sein du département d’architecture et de design. Spécialiste de l’histoire architecturale et urbaine, ses recherches se focalisent sur les implications culturelles de la relation entre art et culture. Elle s’intéresse en particulier à l’architecture haussmannienne comprise dans une large perspective.

Lire la suite

Filippo De Vivo (Birkbeck College, University of London)

19, 20, 26 mars et 9 avril - Conférences - EHESS, Paris

Filippo de Vivo a étudié à Milan et à Cambridge ainsi qu'à l'EHESS. Il est aujourd'hui professeur d'histoire moderne au Birkbeck College de l'Université de Londres, invité de l'EHESS par Antoine Lilti et Dinah Ribard. Il a écrit sur l'histoire de Venise, des rumeurs, de la rhétorique, sur les pharmacies, les usages de l'information, l'histoire de la promenade et sur la microhistoire. Son livre Information and Communication in Venice: Rethinking Early Modern Politics parut en 2007 et dans une version radicalement nouvelle et élargie en italien sous le titre Patrizi, informatori, barbieri (Feltrinelli, 2012). De 2012 à 2016, il a dirigé un projet financé par l'E.R.C. sur l'histoire comparée des archives en Italie médiévale et moderne. Cela a donné lieu à un ouvrage collectif, Archivi e archivisti in Italia tra Medioevo e età moderna (2015), un numéro spécial sur les pratiques savantes dans les archives modernes (avec M-P. Donato, Storia della storiografia, 2015) et un sur les transformations archivistiques dans l'Europe moderne (European History Quarterly, 2016) ainsi qu'un recueil de sources d'archives édité avec A. Guidi et A. Silvestri : Fonti per la storia degli archivi degli antichi Stati italiani (2016). Il travaille actuellement sur les stratégies de pouvoir et la gestion de l'information dans les archives modernes et sur les réseaux transrégionaux de circulation des nouvelles en Europe et en Méditerranée.  

Lire la suite

---

Appel à communication

Décroissance urbaine et enjeu local

Date limité de dépôt : 15 mars - Colloque - Caen

Dans l’imaginaire collectif, ville, urbanisation et croissance urbaine font partie d’un même tout. Or, le contexte de mondialisation soumet les villes à de nouvelles dynamiques socio-économiques, politiques et environnementales parfois antagonistes : métropolisation, désindustrialisation, changement climatique, etc., le tout dans un contexte de profonds changements démographiques. Entre 1990 et 2000, un quart des villes de plus de 100 000 habitants des pays du nord et un dixième de celles des pays du sud étaient en décroissance. L'Europe est particulièrement impactée ; entre 1990 et 2010, presque 50% des villes ont connu des pertes de population plus ou moins durables et 20% ont vu leur population diminuer sur toute la période. Les villes peuvent perdre leur rôle de pôles attractifs de croissance. De plus, la crise économique de 2008 a encore accentué ces dynamiques régressives et les disparités existantes. Si ce processus est mondial, il possède également une dimension profondément ancrée dans la sphère locale. S’ensuit ainsi un réel défi pour le développement local des villes. Cette session, organisée par Beatriz Fernandez Agueda (Universidad politécnica de Madrid), Sarah Dubeaux (ENS Paris), Emmanuèle Cunningham-Sabot (ENS Paris) et Marie-Vic Ozouf-Marignier (EHESS), vise à examiner la prise en compte de ces profondes mutations urbaines par les politiques publiques. De plus, nous souhaitons faire du local à la fois l’observatoire et l’objet du questionnement sur la décroissance urbaine. Plusieurs axes de réflexion sont proposés sur : les réponses proposées par les politiques publiques et l’aménagement, les effets locaux de la décroissance urbaine et les impacts des réformes territoriales récentes en France sur les villes en décroissance.

Lire la suite

---

Parutions

Labor on the Fringes of Empire
Voice, Exit and the Law

Alessandro Stanziani

Après les abolitions de l'esclavage dans l'Océan indien et en Afrique, les mondes du travail demeurent fondés sur la violence, l'exploitation et les inégalités. Une fine ligne d'ombre sépare la liberté de la contrainte. En contraste avec le paradigme atlantique et en s'appuyant sur de nombreuses et riches archives judiciaires, des plantations, des institutions coloniales, cet ouvrage étudie les relations de travail en Inde, dans l'Océan indien et en Afrique - en particulier en Assam, au Mascareignes et au Congo français. L'auteur identifie des ressemblances étonnantes entre les mouvements abolitionnistes en Afrique et en Inde et les pratiques du travail en Europe, en invitant ainsi les lecteurs à penser en des termes de connexions trans-océaniques plutôt qu'en de simples oppositions. Surtout, Stanziani montre la distance mais aussi la proximité et les influences mutuelles entre les notions et pratiques de la liberté dans les mondes coloniaux et en Europe. A partir de cette perspective multi-centrées des dynamiques impériales, Labor on the Fringes of Empire est un travail pionnier dans l'histoire globale du travail au XIXe siècle.

Lire la suite

La ville est à nous !
Aménagement urbain et mobilisations sociales depuis le Moyen Âge

Isabelle Backouche, Nicolas Lyon-Caen, Nathalie Montel, Valérie Theis, Loïc Vadelorge et Charlotte Vorns (dir.)

Si l’urbanisme, comme discipline, s’est constitué au XXe siècle, les mouvements sociaux qui remettent en cause l’aménagement urbain ont une histoire beaucoup plus longue. Ce livre s’attache aux multiples formes de mobilisations collectives qui, depuis le Moyen Âge, ont pris la ville ou, à une autre échelle, la région et le quartier, comme objet. Des Pays-Bas médiévaux à l’actuelle cité phocéenne, ce livre cerne les relations sociales qui s’élaborent lorsque des groupes voient leur espace matériel se modifier, qu’ils s’opposent aux changements ou s’engagent en faveur de transformations alternatives. En prêtant attention à la variété des cadres d’expérience des protagonistes et à celle de leurs répertoires d’action, de la consultation à la prise d’armes, ce livre cherche aussi à historiciser les résistances aux gestes de modernisation des pouvoirs publics. Ce faisant, il éclaire la question de la participation, versant institutionnalisé de l’implication des populations dans l’aménagement urbain. Il s’efforce d’en restituer les contextes concrets et leurs évolutions suivant trois grandes interrogations : qu’est-ce qu’un processus de politisation ? Comment s’articulent les différents intérêts en jeu, individuels et collectifs ? Comment faire une histoire sociale des grands travaux ?

Lire la suite

Pouvoirs et environnement
Entre confiance et défiance XVIe-XXIe siècle

Laurent Coumel, Raphaël Morera, Alexis Vrignon (dir.)

Les questions environnementales cristallisent des enjeux de pouvoirs comme le montrent les controverses actuelles autour du changement climatique, de la pollution de l’air, de la mise en péril de la biodiversité et de la transition énergétique. Depuis une quarantaine d’années, elles suscitent des mobilisations et font l’objet de négociations et d’oppositions à toutes les échelles. Or cette tendance récente s’ancre dans un passé plus lointain. Fruit d’un colloque qui s’est tenu à l’université Rennes 2 en octobre 2014, ce livre a l’ambition de montrer l’ancienneté et la richesse des liens entre pouvoirs institutionnels et environnement. Les quatorze contributions réunies ici interrogent les modalités de cette relation en balayant plusieurs siècles d’histoire sur trois continents (Europe, Amérique, Afrique). D’abord, les questions environnementales participent de l’affirmation des pouvoirs : les catastrophes naturelles et le surgissement des risques apparaissent comme des moments privilégiés de cette coconstruction. Ensuite, la définition de l’environnement constitue un attribut essentiel des institutions et des acteurs qui, pour défendre des milieux, sont parfois amenés à les politiser. À travers les aménagements et la gestion des conflits, l’environnement apparaît en tant que sujet de négociations et objet de jeux d’acteurs complexes au sein desquels les pouvoirs publics jouent un rôle souvent difficile, à l’interface entre des intérêts divergents.

Lire la suite

L'industrie dans la Grande Guerre

Patrick Fridenson et Pascal Griset (dir.)

Comment la France peut-elle faire face à sa dépendance vis-à-vis de l’étranger pour certains produits, développer l’application des sciences et l’innovation dans l’industrie, mieux articuler ses PME et ses grandes entreprises, dynamiser son secteur public, adapter le marché du travail, rénover les relations public-privé, renforcer sa coopération avec certains États européens et avec les États-Unis ? Ces défis ne datent pas d’aujourd’hui. Ils sont d’abord ceux de la guerre de 1914-1918. Les entreprises, leurs syndicats professionnels, les ouvrières et les ouvriers, les ingénieurs, les militaires et les fonctionnaires les affrontent dans l’urgence. Ils mettent l’État à l’épreuve - entre les différents ministères concernés : la Guerre, l’Armement, le Commerce et l’Industrie, les Travaux publics, le Travail et les Affaires étrangères, entre eux et les Finances, entre les gouvernements successifs et le parlement - car le voici sommé de gagner en agilité et en cohérence, de lutter contre les pénuries et les destructions, de permettre à tous de vivre, d’organiser les approvisionnements, les transports et les fabrications pour le combat, et de conjuguer les positions différentes des territoires. Les défis sont aussi ceux des enjeux de long terme créés par l’occupation d’une partie de la France, les ravages et blocages subis par le reste du pays, l’expérience des changements ordinaires et extraordinaires survenus pendant le conflit armé, l’accroissement du rôle de l’État, les désirs d’Europe face à la montée du pouvoir américain et à l’ébullition à l’Est du continent. Ce livre écrit par des historiens étrangers et français s’inscrit dans la suite des volumes sur les Finances dans la guerre. Il présente le premier panorama d’ensemble de l’industrie française dans cette guerre et des multiples réseaux qui la relient au monde. Il donne à voir le pluralisme du modèle français, sa capacité à gagner mais aussi les coûts de la victoire.

Lire la suite

A l'enseigne du Grihl
Quelques parcours en histoire du littéraire

Christian Jouhaud, Cécile Soudan et Alain Viala (dir.)

Les Dossiers du Grihl, 2017-02.

En vingt ans d’existence, le Grihl, fondé en 1996, a accueilli des chercheurs venus de divers lieux, de divers pays, pour des séjours de recherche plus ou moins longs, pour des visites épisodiques ou régulières. A l’occasion de cet anniversaire, nous avons souhaité leur donner la parole. Le jeu était simple dans son principe et n’imposait aucune règle préalable : chacun pouvait, s’il le souhaitait, envoyer une contribution, avec toute liberté quant à la forme et au sujet de celle-ci. La seule requête était qu’elle manifeste ce que le Grihl avait apporté ou apportait encore, ou non, à leurs propres recherches. Quatorze contributions ont été regroupées en trois ensembles : terrains et figures, lectures et mises en contexte, regards et images. Ce dossier « à l’enseigne du Grihl » s’ouvre, sous la forme d’un récit, sur une réflexion à propos de la dimension nationale des parcours académiques et se clôt avec un film, sur une réflexion en image donc, à propos d’une peinture allégorique, une allégorie politique du bon gouvernement qui pourrait aussi passer pour une figure de la bonne interdisciplinarité.

Lire la suite

---

Soutenance de thèse

Commerce de la soie grège entre la France et la Chine pendant le 19e siècle : impulsions, intermédiaires et influences industrielles de l'échange euro-asiatique au cours de la globalisation

Chao Zhao

Thèse dirigée par Alessandro Stanziani, soutenue le 12 février, devant un jury composé de Chuan-Hui Mau (Université nationale Tsing Hua, Chine), Xavier Paulès (EHESS), Paul-André Rosental (Sciences Po de Paris) et Pierre Vernus (Université Lumière Lyon 2).

---

Vie du Laboratoire

Vincent Debiais

Vincent Debiais est chargé de recherche au CNRS. Docteur en histoire médiévale (Université de Poitiers) en 2004 et habilité à diriger des recherches en histoire de l’art médiéval en 2015, il a travaillé sur l’écriture au Moyen Âge en particulier dans le domaine de l’épigraphie médiévale (Messages de pierre. La lecture des inscriptions dans la communication médiévale, 2009). Ses recherches ont porté ces dernières années sur la rencontre de la culture écrite et de la culture visuelle au Moyen Âge, principalement dans le domaine monumental et celui des objets (La croisée des signes. L’écriture et l’image médiévale 800-1200, 2017). Ses travaux en cours interrogent la représentation du silence dans les images médiévales, entre théologie et iconographie, et la notion d’abstraction dans les pratiques artistiques du long Moyen Âge. Il est affecté au CRH au groupe AHLoMA au 1er mars et nous lui souhaitons la bienvenue

Lire la suite

---

Evénements à venir

Drogues et politiques aux Amériques

11 au 13 avril - Colloque international organisé par Alessandro Stella

Les sources de l'histoire sociale

12 avril - Journée d'étude organisée par Sébastien Malaprade et Baptiste Bonnefoy

Conférences de Michael Huberman (Université de Montréal)

Avril - Professeur invité par Jean-Yves Grenier et Jérôme Bourdieu

Conférences de Jens Patrick Svensson (Sveriges Iantbruks Universitet)

Avril - Professeur invité par Gérard Béaur